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めまい
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Porco
An 854
D'épaisses fumées s'élevaient toujours au dessus de Revelio alors que les bâtiments étaient dévorés par les flammes. Depuis plus de vingt-quatre heure, la ville n'était qu'un brasier à ciel ouvert, se consumant lentement.
L'intervention surprise d'Eren Jäger avait pris de court l'auditoire rassemblé lors du discours de Willy Teyber. À peine avait-il solennellement déclaré la guerre aux ennemis de Paradis que le Titan Assaillant avait surgi de derrière la scène pour le dévorer. L'édifice en pierre pulvérisé, ses lourds débris furent projetés sur la foule, tuant sur le coup bon nombre de spectateurs. Une nuit d'infini chaos avait débuté pour tous les Mahrs de la cité.
Assis à une fenêtre, les jambes dans le vide, Porco fixait le ciel étoilé, une cigarette entre les doigts. Il peinait encore à réaliser les horreurs de la veille. Ses plaies avaient cicatrisé, mais son égo en avait pris un coup. Eren et le Bataillon d'exploration l'avaient tourné en ridicule, l'attaquant de toutes parts. Comble du déshonneur, sa puissante mâchoire avait été utilisée comme simple casse-noix, permettant au frère de Sieg d'engloutir la détentrice du Marteau.
Et si les douleurs physiques avaient disparu, le préjudice psychologique demeurait.
Quant à son coeur...
La douleur était vive, et le tourmentait inlassablement. Porco se sentait vide, comme si quelque chose à l'intérieur avait cessé d'exister. Comme si quelque chose lui avait été arraché.
Elle.
Le soldat soupira longuement en jetant son mégot qui s'écrasa sur les pavés quelques mètres plus bas. Sous la fenêtre, des civils s'évertuaient à éteindre les foyers ardents, sans grand résultat.
— Elle va bien, dit une voix fluette dans son dos.
— Je sais.
Elle était sauve. Et c'est tout ce qui lui importait.
Sans avoir besoin de se retourner, le jeune homme devinait l'air attristé de son amie. Depuis l'incident, il refusait de quitter sa chambre de fortune, scrutant l'horizon. Il avait craché des horreurs à Reiner qui était venu s'excuser. Il avait laissé Sieg exalter son plan d'anéantissement sans l'écouter. Et il n'avait pas pris la peine d'ouvrir à Colt. En somme, Peak était la seule personne qu'il tolérait. Mais pour combien de temps ?
— Bonne nuit, Pokko.
— Salut.
La porte tout juste refermée que Porco se laissa basculer en arrière. Son dos percuta le matelas qui s'affaissa sous son poids. Son regard triste s'était raccroché à une large brèche au plafond colmatée par un peu d'enduit et quelques planches de bois. Une brèche bien trop profonde et instable qui fragilisait l'ensemble du bâtiment réquisitionné pour les soldats mahrs. La moindre secousse suffirait à l'effondrement de l'étage.
