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LES HARCELEURS DU DEUXIÈME ÉTAGE

J'ai ment les hommes qui m'ignorent

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   — Hé le joli russe ! Hé oooohhh !! Je sais que tu m'entends ! Hé Привет !
   Fyodor s'arrêta en entendant sa langue maternelle, et s'immobilisa un moment. Il n'allait vraiment pas le laisser tranquille, ce n'était pas possible... Pourtant il avait pris ses précautions pour ne pas se faire reconnaître ! Il avait mis un masque, des lunettes de soleil, une casquette dans laquelle il avait rentré ses cheveux, et il portait un casque sur les oreilles. Et malgré ce déguisement et son casque, qui montrait clairement qu'il ne voulait pas qu'on lui adresse la parole, Nikolaï l'avait reconnu et ne s'était pas gêné pour l'appeler depuis sa fenêtre. C'était dingue, il le faisait à chaque fois que Fyodor passait devant l'immeuble de Chûya, il ne pouvait plus aller voir son ami sans que Nikolaï le remarque et n'essaye de lui parler ! Et ce depuis qu'il l'avait rencontré, c'est-à-dire, depuis trois jours.
Pourtant, Fyodor avait clairement dit à Nikolaï qu'il ne l'intéressait pas du tout, il lui avait dit plusieurs fois, et il s'était même inventé une petite amie pour qu'il le laisse tranquille ! Malheureusement pour lui, Chûya avait eu la merveilleuse idée de continuer à parler avec Dazai par la fenêtre, et de lui dire que Fyodor était parfaitement célibataire. Il l'avait évidemment répété à Nikolaï, et le pire dans tout cela, c'était que Dazai et Chûya s'étaient alliés pour mettre Fyodor avec Nikolaï. C'était inacceptable, il était trahi par son propre frère de cœur... Et il avait beau ignorer Nikolaï dès qu'il le voyait, ce dernier semblait toujours autant intéresser par lui.
Ce n'était pas que Fyodor ne l'aimait pas... Il ne le connaissait pas, alors il ne pouvait pas avoir d'avis concret sur lui. C'était seulement qu'il détestait qu'on entre aussi brutalement dans sa vie, il détestait rencontrer des personnes, et il détestait ceux qui insistaient autant. Et plus que tout, il détestait qu'on s'intéresse à lui, surtout si c'était soi-disant pour son physique. Il avait conscience d'être loin des standards de beauté, il n'était pas ce qu'il y avait de plus agréable à regarder, avec ses longs cheveux ternes, ses cernes noirs, et son cou si fin qu'il collait à ses os. Alors, quand quelqu'un lui disait qu'il lui plaisait parce qu'il était « sexy », ça lui donnait l'impression qu'on se moquait de lui, et ça l'énervait. Il se trouvait sexy par moment, et donner l'impression qu'il avait conscience de son « charme » était parfois utile, mais il savait très bien que ce n'était qu'illusoire.
Autant dire que savoir que Nikolaï s'intéressait à lui parce qu'il était « sexy », l'énervait vraiment.
Fyodor finit par soupirer, et se retourna lentement, en affichant un sourire pincé à Nikolaï. Comme à son habitude, il était accoudé à sa fenêtre, sa tresse tombait devant son torse, et il regardait Fyodor en souriant.
— Ah, alors il faut que je te parle russe pour attirer ton attention, déduit-il en penchant la tête.
— Je ne savais pas que tu parlais russe, dit Fyodor d'une voix assez sèche.
— J'ai passé mon enfance à Москва, je parle russe, ukrainien et japonais, expliqua Nikolaï. Mais j'avoue que je parle mieux japonais, j'ai un peu oublié les deux autres langues. Et toi ?
— Je parle plusieurs langues aussi.
— Lesquelles ?
— Russe, japonais, anglais, allemand, des dialectes de la Pologne, un peu de français, un peu de chinois...
— La vache ça fait beaucoup ! Juste, pourquoi t'as des lunettes de soleil ?
— C'était pour que tu ne me reconnaisses pas, déclara Fyodor en retirant ses lunettes et son masque.
— C'est raté alors ! Je t'ai reconnu à ta démarche, expliqua Nikolaï avec fierté. T'écoutes quoi ?
— Oh c'est... Rien, juste de la musique classique, répondit Fyodor, avant de décaler un côté de son casque derrière son oreille, afin de mieux entendre Nikolaï.
— Hm... Musique classique et musicien, tu parles plusieurs langues et t'as un casque Apple... Tu m'as tout l'air d'un intello plein aux as !
Fyodor ne réagit pas. Il était vrai que sa situation financière était très aisée, et il était un intellectuel, c'était indiscutable. Mais il était difficile de savoir si Nikolaï disait cela dans un sens péjoratif ou non.
— Et alors, demanda-t-il d'un ton suspicieux.
— Ça te rend encore plus intéressant. Enfin pas le fait que tu sois riche. Juste que tu sois un intello. Je trouve ça super sexy.
Fyodor fronça les sourcils et leva un peu plus la tête vers Nikolaï, en faisant un pas vers lui.
— Quand tu m'as dit que j'étais sexy c'était pas au sens physique, demanda-t-il avec surprise.
— Si bien sûr, t'es super chaud ! Mais t'as l'air aussi sexy mentalement !
— Comment est-ce que quelque chose d'aussi immatériel que le mental peut-être sexy, questionna Fyodor sans comprendre. Une apparence est sexy, un corps est sexy, une pose est sexy, mais un mental ne peut pas être sexy puisqu'on ne le voit pas.
— Mais je le vois à travers toi.
— Comment ça ?
— Tes actes reflètent ta façon de penser, tout comme ton langage. Ta manière de formuler tes mots, tu t'appliques à prononcer chaque syllabe et à effacer ton accent. Les mots que tu choisis aussi, ou bien l'ordre dans lequel tu les prononces. Et tout simplement ce que tu dis. Tu parles bien, je veux dire, j'aime ton langage au sens propre du terme, et j'aime aussi ta voix, elle est grave et sensuelle, et c'est le genre de voix que je rêve d'entendre gémir près de mes oreilles, conclut Nikolaï avec un clin d'œil.
Fyodor pencha la tête sur le côté.
— Est-ce que c'est une de tes nouvelles techniques de drague, demanda-t-il d'une voix à la fois lassée et amusée.
— Hmm un peu. Mais je suis sincère, répondit Nikolaï avec un sourire charmeur.
— Pourquoi tu me dragues moi ? Tu ne connais personne d'autre ?
— Et toi ? Pourquoi tu mates chez le voisin d'au-dessus ? Tu veux pas me mater moi plutôt ?
— J'ai un faible pour les blocs de muscles et les torses huilés, expliqua Fyodor en sortant son téléphone, qui avait commencé à sonner.
— Et moi j'ai un faible pour les russes qui squattent chez leur meilleur ami, répliqua Nikolaï, avant de voir que Fyodor avait arrêté de l'écouter. J'ai surtout un faible pour les mecs qui ne m'ignorent.
— Hm..., fit distraitement Fyodor, trop occupé à envoyer un message à Ryûnosuke, qui lui demandait où il était.
— J'adore parler dans le vide et regarder mon crush faire autre chose. Et surtout quand il passe sous mes fenêtres et qu'il m'ignore quand je l'appelle, ou qu'il fait comme si je n'étais pas là quand je lui parle.
— Désolé tu disais, demanda Fyodor en relevant les yeux vers lui.
Nikolaï s'accouda au rebord de sa fenêtre et sourit.
— Je disais que t'étais parfait.
— Tu ne veux pas me dire quelque chose que je ne sais pas déjà ?
— Ah si je peux ! Mon jeu préféré c'est le strip-poker !
— Tiens donc. Et t'en fais souvent, demanda Fyodor avec curiosité.
— Souvent non, mais j'en ai déjà fait. Mais jamais avec des bombes comme toi..., soupira Nikolaï en le regardant de bas en haut.
— Arrête de me regarder comme ça, répliqua Fyodor en croisant ses bras sur son torse.
— Ça te dit qu'on se fasse quelques parties ? Je suis sûr que tu adorerais.
— Je sais pas, je ne suis pas doué au poker, et j'ai peur que tu ne survives pas à la vue de mon corps.
— Hmm ça dépend, si tu finis dans mon lit je survivrais sans problème beauté !
— C'est dans le lit de ton voisin que je veux finir.
— Oh allez viens, on va s'amuser ! Je me ferais un plaisir de te montrer à quel point mes muscles peuvent gonfler quand je fais du sport...
— Et moi je me ferai un plaisir de te montrer à quel point je peux être rapide, dit Fyodor en posant sa main sur la poignée de porte, qui permettait d'entrer dans l'immeuble de Chûya.
— Rapide pour jouir ?
— Rapide pour disparaître, à plus, déclara Fyodor avant d'entrer dans l'immeuble.
La porte se referma derrière lui, ne laissant entrer avec lui que l'écho du cri de protestation que poussa Nikolaï. Fyodor s'avança près de l'ascenseur, étrangement satisfait de sa discussion avec Nikolaï. Ça n'avait pas été si terrible qu'il le pensait, mais il préférait ne pas se faire de faux espoirs. Il savait que seul son physique intéressait Nikolaï pour l'instant, et bien qu'il ne comprenne pas ce qu'il lui trouvait, il savait que ça ne durerait pas. Surtout s'il se retrouvait nu devant lui.
   Fyodor ne s'attarda pas sur ses pensées et monta à l'étage de Chûya. Il avait les clés de son appartement, alors il ouvrit la porte sans sonner et entra. Le chien de Chûya, Orion, accourut aussitôt vers lui, en secouant joyeusement la queue, et Fyodor le souleva dans ses bras pour l'embrasser. Le petit chien lui lécha la joue pour le saluer, tandis que Fyodor partait à la recherche de Chûya.
Mais il se paralysa presque aussitôt, lorsqu'un étrange cri retentit dans l'appartement. Qu'est-ce que c'était que ça ?! Ce n'était tout de même pas un cri de plaisir ?! Fyodor fit prudemment un pas en avant, serrant Orion dans ses bras pour le protéger, et se pencha pour passer sa tête derrière un mur. Et bien, ils n'avaient pas perdu de temps ces deux-là, et dire qu'avant hier Chûya prenait Dazai pour un psychopathe...
Voilà que Dazai était nu dans son canapé, et Chûya était assis à califourchon sur lui, il l'embrassait à pleine bouche, se tenant au dossier du canapé, et bougeait à toute vitesse son bassin sur le sien. Et vu le nombre de suçons que Chûya avait dans le cou, ce n'était sûrement pas la première fois qu'ils couchaient ensemble...
Fyodor fit volte-face, ne voulant pas assister à cette scène plus longtemps. Il déposa Orion en lui jetant un regard compatissant, puis il s'en alla silencieusement. Chûya était comme son petit frère... Autant dire que ce qu'il venait de voir l'avait profondément traumatisé. Chûya était encore si jeune et innocent...
Enfin il le pensait jusque-là. D'abord Ryûnosuke se rapprochait d'Atsushi, maintenant Chûya couchait avec Dazai... Pourquoi est-ce qu'ils s'intéressaient tous à ces stupides voisins ! Ils ne les connaissaient même pas ! Pourquoi eux et pas un autre ? Fyodor ne comprenait pas, et il commençait à vraiment se sentir abandonné par ses meilleurs amis. Cela faisait trois jours qu'ils connaissaient leurs voisins, et trois jours qu'ils ne parlaient que d'eux. À ce rythme, ils allaient rapidement oublier Fyodor...Et puis... Fyodor se sentait de plus en plus nul à côté d'eux. Lui il était incapable d'attirer l'attention de quelqu'un...
Le jeune homme descendit les escaliers avec un mélange de dégoût et de dépit, tout en se maudissant pour être entré sans sonner. C'était Chûya qui avait pris l'habitude de faire cela, et Fyodor et Ryûnosuke avaient adopté cette attitude, puisqu'ils passaient leur temps à faire des allers-retours entre leur appartement... C'était une très mauvaise habitude, ils devaient arrêter de rentrer sans frapper. Fyodor remit son casque sur les oreilles en se promettant de rendre les clés de Chûya et Ryûnosuke à leur propriétaire, et sortit de l'immeuble. Il reconnut rapidement la silhouette de Nikolaï, adossé contre les portes vitrées de l'immeuble. Évidemment. Il devait l'attendre.
— Tu savais, dit Fyodor en sortant.
— Hmm... Oui, je savais, avoua Nikolaï avec amusement. Dazai est parti dans la nuit pour rejoindre Chûya, apparemment il l'a vu se déshabiller par la fenêtre.
— Et tu n'aurais pas pu me le dire ?
— Non, c'était amusant de rien te dire. Je voulais voir la tête que tu ferais !
— Si Dazai fait pleurer une seule fois Chûya, je le tue, menaça Fyodor, avant de s'écarter de Nikolaï pour partir.
— Attends, tu vas où ?!
— Ça ne te regarde pas.
— Bon alors je t'accompagne.
Fyodor ne répondit pas et se retint de lever les yeux au ciel. Peut-être que s'il ignorait Nikolaï, il finirait par partir de lui-même. Il marcha alors en silence, en essayant de se focaliser sur la musique qui défilait dans ses oreilles, et fit comme s'il était seul. Nikolaï vint à ses côtés et marcha avec lui sans rien dire, ce qui n'était pas vraiment déplaisant. Jusqu'à ce qu'il se remette à parler.
— Je peux te tenir la main, demanda-t-il avec énergie.
— Non, dit Fyodor sans le regarder.
— Te prendre par la taille ?!
— Non.
— Je peux écouter ta musique ?!
— Non.
— Je peux avoir ton numéro ?!
— Non.
— Tu peux retirer ton casque ?!
— Non.
   — Je peux t'inviter chez moi ?!
   — Non.
   — Je peux te plaquer contre le mur et t'embrasser ?!
   — Non.
— Je peux-
— Non, s'exclama Fyodor en s'arrêtant pour se tourner vers Nikolaï avec agacement.
— Ah tu me regardes enfin, dit Nikolaï avec joie. Ça te va bien le noir sous les yeux, ça te fait des yeux de biche.
   — Pas du tout.
   — Si, c'est super sexy ! Avec de l'eye-liner tu serais encore plus beau, ça t'irait juste super bien ! Et t'es beau avec les cheveux attachés, ajouta Nikolaï en tendant la main vers lui pour décaler un côté de sa frange sur le côté.
   Fyodor rougit et s'écarta par réflexe.
— Nikolaï, on t'a déjà dit que les filles détestaient être accostées dans la rue et qu'on les suive ?
— Euh, oui ?
— Et bien moi c'est pareil. Je déteste qu'on me suive, qu'on m'accoste, qu'on me parle, qu'on force ET qu'on me drague. Donc deux mètres de distance et laisse-moi tranquille, dit Fyodor avant de repartir.
Mais Nikolaï parvint à lui prendre la main et le ramena près de lui, avant de doucement lui retirer son casque.
— Je pense que tu te trompes sur moi, dit-il avec un sourire.
— Je n'en ai pas grand-chose à-
— On ne va pas se cacher que toi et moi on doit être très différents. Je vis dans un appart mal rangé avec un coloc bordélique, j'ai des culottes en dentelle qui traînent chez moi, j'aime le strip poker et j'ai des sextoys donc tu dois vraiment me prendre pour un débauché. Mais, je ne suis pas que ça ! Je t'assure que je suis pas un accro au sexe ni un pervers, encore moins un psychopathe et un violeur ! Et si tu penses que je veux juste te mettre dans mon lit, je t'assure que c'est faux !
— Alors qu'est-ce que tu me veux, demanda Fyodor.
— Je veux juste te connaître parce que tu me plais.
— C'est que tu apprendras sur moi ne te plaira pas, dit Fyodor en reculant.
— Ce que je sais me plaît déjà beaucoup !
   Fyodor détourna le regard, déstabilisé. Il ne savait pas quoi penser de tout cela... Nikolaï ne le connaissait presque pas, ils s'étaient à peine parlé. Comment pouvait-il l'apprécier et vouloir le connaître ? Il était difficile de savoir s'il était sincère, ou s'il disait seulement cela pour l'avoir dans son lit. Fyodor pouvait le comprendre, beaucoup de personne agissaient ainsi pour sortir avec la personne qu'ils voulaient... Il ne voulait pas s'emballer, ni s'attacher inutilement.
   Il n'y avait pas beaucoup de personnes dans sa vie, mais Fyodor tenait au peu de personnes qu'il avait, et il détestait devoir dire au revoir à l'une d'entre elles. Alors... Il ne voulait pas que Nikolaï devienne important pour lui, pour ensuite s'en aller. Il préférait réfréner ses sentiments tant qu'il était encore temps, cela limiterait les dégâts sur lui et sa confiance.
   — Je... Désolé, mais je ne veux pas de coups d'un soir, de liaisons passagères, et je ne veux pas flirter juste pour flirter. Donc tu ferais mieux de m'oublier.
   Fyodor évita le regard de Nikolaï et se détourna de lui pour reprendre sa route, seul. Mais Nikolaï le suivit, et se remit à marcher avec lui comme si de rien était.
   — Tu as entendu ce que j'ai dit, demanda Fyodor en le regardant sans comprendre.
   — Oui.
   — Et ?
   — Et j'aime vraiment ta manière de parler. Ta façon de faire les négations c'est...
   — Sérieusement, soupira Fyodor. Tu n'as rien écouté alors.
   — Mais si ! Moi non plus je veux pas ce genre de relation, donc on est sur la même longueur d'ondes !
   — Mais tu-
   — T'as pas l'air d'avoir confiance en toi.
   — J'ai confiance en moi.
   — T'as un ex qui t'as fait du mal ?
   — Je n'ai jamais été en couple.
   — Alors tu devais pas avoir de très bons amis, en conclut Nikolaï.
   — Pourquoi ?
   — Ça se ressent. En général quand on a des mauvaises expériences amicales, on va pas vers les autres ou on leur fait pas confiance.
   Il n'avait pas tort, et il avait touché une corde sensible pour Fyodor. Il n'avait pas eu de très bonnes expériences amicales, il avait du mal à donner envie à ceux qu'il rencontrait de rester dans sa vie, et il n'arrivait pas à manifester ses sentiments. Alors peu de personnes restaient dans sa vie, et il ne pouvait que le comprendre.
   Il n'ajouta rien, il ne chercha pas à contredire Nikolaï, ni à l'approuver. Et par chance, Nikolaï n'insista pas et se tut un instant. Les deux jeunes hommes marchèrent alors en silence, Fyodor était à présent perdu dans ses pensées et Nikolaï ne donnait pas l'impression de vouloir relancer la conversation. Fyodor lui en était reconnaissant, il ne voulait plus parler de lui pour le moment.
   Après un moment de silence, ils arrivèrent dans la résidence de Ryûnosuke, et Fyodor s'arrêta.
   — T'habites ici, demanda Nikolaï en regardant les immeubles autour d'eux.
   — Non, je vais voir Ryûnosuke.
   — Je me disais bien que c'était bizarre que tu me montres où t'habites !
   — Je t'avais dit de ne pas me suivre, dit Fyodor en haussant les épaules.
   — Je suis content d'être venu avec toi, c'était cool, dit Nikolaï en souriant.
   — On s'est plus disputé qu'autre chose.
   — Je trouve ça bien. Au moins tu me dis ce que tu penses, et les relations ennemies to lovers c'est les meilleurs !
   Fyodor haussa les sourcils et ne put s'empêcher de rire.
   — Sauf qu'on est pas ennemis, et on ne sera pas ensemble non plus.
   — Ça j'en doute, je vais tout mettre en œuvre pour conquérir ton petit cœur brisé, dit Nikolaï en tapotant sa poitrine.
   — Je n'ai pas le cœur brisé.
   — Mais t'as le cœur qui bat très vite dis donc, remarqua Nikolaï en posant sa main sur sa poitrine. T'es sûr que je te plais pas un peu ?
   — Je ne te connais pas, rappela Fyodor en retirant sa main.
   — Tu crois pas au coup de foudre ?
   — On n'est pas dans un film donc non.
   — Oui, parce qu'entre toi au moi il n'y aura pas de fin !
   — C'est ça.
— Je peux te dire un dernier truc ?
— Si tu veux.
— Je te trouve super joli, dit Nikolaï en joignant ses mains derrière son dos. Et j'adore tes yeux.
Les joues de Fyodor se colorèrent et il se sentit obligé de détourner le regard.
— Il faut que j'y aille, dit-il avec gêne.
Il n'attendit pas de réponse et fit volte-face, partant presque en courant.
   — À plus joli russe, dit alors Nikolaï en agitant sa main vers lui avec joie.

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Je suis contente que vous ayez choisi le Fyolai, je pensais que tout le monde dirait le sskk mais au final non ! J'aime beaucoup ce chapitre en tout cas, il est important pour comprendre Fyodor !

C'est moi qui ai fait le fanart en media, c'est l'un de mes premiers sur bsd. J'ai essayé de maquiller les yeux de Fyodor mais je sais pas si ça se voit 👩‍🦯. En tout cas je suis plutôt fière de moi 🤭

À demain :)

Recueil Bungo Stray DogsWhere stories live. Discover now