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LES HARCELEURS DU DEUXIÈME ÉTAGE

Petite lingerie

────── ҉ ───────

— Et en gros ils vivent sur une autre planète — Pandora — et c'est pas des animaux mais c'est pas des humains, c'est un peu comme un entre deux. Et donc Jake de base il est humain, mais il va aller dans le corps d'un Avatar pour se rapprocher des Navis, de base c'est pour les niquer dans le dos mais en fait il va adorer sa vie là-bas et du coup il va les rejoindre et se rebeller contre les humains, expliqua Nikolaï à toute vitesse, en glissant de petites fleurs de cerisier dans ses tresses. Et t'as vu ils ont plein de tresses dans les cheveux, et j'adore ça, en plus moi aussi j'ai une longue tresse regarde. Et quand je regarde j'aime bien me faire des tresses aussi !
Fyodor acquiesça lentement, peinant à retenir les informations que Nikolaï débitait à vive allure. L'histoire du film n'était pas si compliquée, s'il avait bien compris, il s'agissait d'un homme qui rejoignait une tribu de « Navis », qui vivait dans la nature. Mais Nikolaï donnait tout un tas d'informations inutiles et Fyodor n'arrivait plus à faire le tri, alors il avait du mal à tout comprendre, d'autant plus que Nikolaï parlait tellement qu'il couvrait la voix des personnages du film.
Le film avait l'air intéressant malgré tout. Fyodor ne s'était pas attendu à se retrouver devant en entrant chez Nikolaï, ni à tomber sur un atelier couture. Il pensait vraiment qu'il était en train de faire quelque chose de louche... Mais en réalité pas du tout. Ou plutôt, il faisait quelque chose d'étrange, mais pas ce à quoi Fyodor avait pensé.
   Il avait fermé les rideaux du salon, plongeant son appartement dans l'obscurité, et il avait allumé des projecteurs, installés dans les coins des murs, qui diffusaient une magnifique lumière bleue. La lumière se mouvait sur les murs, évoquant l'eau des récifs qui bougeait au grès du vent, ce qui créait un décor presque magique. La télévision était allumée et un film défilait dessus, Avatar, mais Fyodor ne le connaissait que de nom. C'était le deuxième film de la saga et il peinait à tout comprendre, mais il reconnaissait que c'était un film magnifique, avec des décors aquatiques incroyables.
Il s'était assis près de Nikolaï, par terre, entre le canapé et la table basse installée devant. Des bouts de tissus étaient éparpillés tout autour d'eux, sur la table il y avait une machine à coudre, des bobines de fils brunes, des petits pots qui renfermaient des perles de toute forme, et plusieurs aiguilles plantées sur un petit coussin. Fyodor était un peu perdu face à tout ce bazar. Mais Nikolaï semblait ravi de le voir ici, et de pouvoir lui montrer tout cela.
Il s'était rhabillé entre temps, enfin il avait mis un pantalon, mais il restait torse-nu. Il avait sûrement fait exprès de ne pas entièrement s'habiller, ainsi il pouvait exposer son torse à Fyodor... Et Fyodor avait du mal à y rester indifférent. Certes, il s'était moqué de Nikolaï la première fois qu'il l'avait vu, mais entre le regarder soulever des haltères de moins de cinq kilos en face de sa fenêtre, et avoir son torse en réalité très bien dessiné juste sous les yeux... Il y avait une différence...
— Et donc... Tu couds des déguisements de ce film, demanda Fyodor avec perplexité.
— Ouais c'est ça ! C'est du cosplay en gros, dit Nikolaï, qui semblait ravi de pouvoir lui montrer son travail. C'est pour ça que j'étais pas très habillé, je prenais mes mesures.
— Mais... Tu n'es pas un peu vieux pour ça ?
— Y'a pas d'âge pour faire ça ! Et puis je prépare aussi des déguisements pour les enfants que je garde, expliqua Nikolaï en plaçant plusieurs aiguilles sur un tissu.
— Mais à quoi ça te sert de faire ça ? Tu te déguises et ensuite... Tu fais quoi ?
— Je m'admire dans le miroir en me disant que je suis vraiment incroyable, dit fièrement Nikolaï.
— Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu aimais coudre ?
— Parce que je préfère essayer de t'arracher des infos sur toi plutôt que de parler de moi. J'en parle pas en général, à chaque fois que je dis que je couds les gens comprennent pas.
— Pourquoi ?
— Ben un mec qui coud c'est bizarre, surtout si je couds des cosplays. Quand on me demande ce que j'aime je dis juste que j'aime les jeux de cartes et le cirque, comme ça j'ai pas à me justifier.
Fyodor acquiesça silencieusement, ne sachant pas quoi ajouter. Il n'avait pas imaginé que Nikolaï puisse aimer la couture, cela ne l'avait même pas effleuré. Pourtant il avait vu des magazines de couture traîner dans l'appartement la première fois qu'il était venu, et il se souvenait avoir vu des bandes de tissus posées sur une étagère, mais il avait pensé qu'ils s'agissaient de rubans pour... Pour un usage intime. Après tout il avait trouvé une culotte en dentelle alors il s'était dit que le tissu qu'il avait vu faisait partie des jouets de Nikolaï.
C'était surprenant que Nikolaï aime la couture, surtout qu'il cousait vraiment bien. Ce n'était pas ce à quoi on s'attendait en le voyant, il donnait plutôt l'impression d'aimer l'extravagance, les jeux en tout genre, les activités rapides et pleines d'énergie. Mais Fyodor trouvait cela très intéressant, et il n'était pas déçu d'être entré pour voir ce que faisait Nikolaï.
— Tu vends ce que tu fais, demanda-t-il curieusement.
— Ça dépend. J'offre les costumes que je fais aux enfants, et je fais mes propres vêtements mais je les vends pas. Mais des fois... On peut me passer commande pour certaines choses.
— Pour quoi ?
— Tu veux vraiment savoir, demanda Nikolaï avec un sourire amusé.
— Oui ?
— Bon alors je reviens, tiens, enfile des perles là-dessus et surveille Neteyam pour moi !
Nikolaï tendit un fil à Fyodor, sur lequel il avait déjà commencé à mettre des perles blanches, et se leva pour partir en courant. Fyodor n'avait pas la moindre idée de qui était Neteyam, mais il regarda avec attention le film devant lui, et commença à soigneusement faire glisser ses perles sur le fil qu'il tenait. Nikolaï revint quelques secondes plus tard, un petit coffre de bois en mains, et s'assit près de lui avec un grand sourire. Il ouvrit le coffre avec délicatesse, et Fyodor put alors voir plusieurs sous-vêtements en dentelle, soigneusement pliés les uns sur les autres. La plupart des sous-vêtements étaient pour femme, et Fyodor reconnut rapidement l'une des culottes, car c'était celle qu'il avait trouvée dans le salon quelques semaines plus tôt.
— Tu revends des culottes que tu achètes, s'exclama-t-il sans comprendre.
— Mais non, dit Nikolaï en éclatant de rire. Je les fais !
— Mais tu m'as dit que tu l'avais eue dans une commande de sextoys, dit Fyodor en montrant la culotte en question.
— Oui bon j'avoue que j'ai menti, c'est moi qui l'ai faite. J'ai pas osé le dire, je me suis dit que tu me prendrais pour un fou.
— Oh... Donc les sextoys tu...
— Si j'en ai vraiment. Mais les culottes c'est moi qui les fait !
— Et il y a des personnes qui en achètent, demanda Fyodor avec surprise.
— Tu serais surpris de voir le nombre de mères qui veulent faire une surprise à leur mari, répondit Nikolaï en souriant.
Fyodor sourit à son tour, et Nikolaï le laissa prendre le coffre pour qu'il regarde son contenu de plus près. Ce n'était pas vraiment la lingerie coquine qui le surprenait, mais plutôt le fait qu'elle était parfaitement réalisée. La dentelle était cousue avec soin, les coutures ne se voyaient presque pas, et aucun fil ne dépassait. Des bijoux étaient rajoutés sur certains modèles, ce qui avait été fait à la perfection, et les tissus choisis étaient doux et devaient être particulièrement confortables. Nikolaï devait avoir des doigts de fée pour faire un travail si minutieux, et les modèles étaient orignaux, tous différents les uns des autres, et Fyodor se doutait que Nikolaï devait écouter les désirs de ses clientes pour dessiner ses modèles.
— Ils sont faits sur mesure, demanda-t-il en remarquant que les bonnets n'avaient pas tous la même taille sur une même pièce.
— Oui, comme ça je suis sûr que ça va aller à ma cliente.
— Tu en as déjà fait pour tes amis, ne put s'empêcher de demander Fyodor.
— Si tu parles de Dazai et Atsushi, non je leur en ai jamais fait, ils sont pas drôles. Mais si tu veux toi je peux t'en faire ! Je fais aussi pour les hommes !
— Je ne suis pas sûr que ça m'irait.
— Oh moi je pense que ça t'irait super bien !
Fyodor sourit mais ne répondit pas, et continua de regarder la lingerie avec curiosité. Au premier abord, cela pouvait sembler bizarre, mais en réalité c'était génial. Sur chaque sous-vêtements était accrochée un petit papier, sur lequel était dessiné le croquis du vêtement, et Fyodor aimait beaucoup comparer le croquis avec le résultat.
— Je suis content que tu sois pas parti en courant en voyant ça, dit Nikolaï au bout d'un moment.
— Je trouve ça intéressant, on ne croise pas tous les jours quelqu'un qui fait de la lingerie. Et tu couds vraiment bien.
— Merci ! J'osais pas te dire que j'en faisais parce que je me disais que tu me prenais déjà pour un pervers !
— Je ne te prends pas pour un pervers, dit Fyodor en fronçant les sourcils.
— Ah bon ?! Pourtant tu penses que je veux juste coucher avec toi.
— Ça ne fait pas de toi un pervers, tu as le droit d'avoir envie de sexe.
— Oui mais tu sais que je veux pas juste coucher avec toi ? Ok j'adorais qu'on couche ensemble, mais je veux surtout être avec toi, je veux qu'on fasse beaucoup plus que ça !
— Si on se met ensemble tu vas devoir être au service de Dazai pendant deux mois, Chûya m'a dit que vous avez fait un pari, dit Fyodor en évitant le regard de Nikolaï.
— T'en vaux le coup, répondit simplement Nikolaï.
Fyodor ouvrit la bouche pour répondre, mais il ne parvint pas à parler, et poussa un soupir. Il était loin d'en valoir le coup, surtout que Dazai devait être insupportable au quotidien. Mais Nikolaï ne semblait pas s'en soucier le moins du monde, il avait même l'air d'avoir oublié leur pari jusqu'à ce que Fyodor en reparle. Alors que Dazai, lui, ne l'avait pas oublié, et c'était pour cela qu'il faisait patienter Chûya.
Nikolaï voulait à ce point être avec lui ? Mais il n'avait rien à lui apporter d'autres que de l'ennui, et Fyodor ne voulait pas le décevoir... Et s'il se lassait de lui ? Et s'il se rendait compte que Fyodor n'avait rien de plus qu'un autre ? Et s'il rencontrait quelqu'un et qu'il réalisait que Fyodor n'était que de passage dans sa vie ?
C'était peut-être idiot de raisonner ainsi... Mais Fyodor ne voulait aimer pour aboutir à une rupture... Les ruptures faisaient partie de la vie mais... Il ne voulait pas passer par-là, pas avec Nikolaï.
— Nikolaï... Je ne suis pas celui que t'imagine, finit par dire Fyodor en tournant la tête vers lui.
— Ah non, demanda Nikolaï, en s'accoudant sur le canapé pour mieux l'observer. Alors t'es comment ?
— Casanier, introverti, je réfléchis à tout en permanence, je calcule tout, j'aime être seul, j'aime le calme, l'histoire, la musique classique et les films d'auteurs, et je suis une personne vraiment ennuyante.
— Et tu aimes les olives ?
— Les olives ? Oui pourquoi ?
— Parce que je déteste ça. On est fait pour être ensemble.
— Je ne vois pas le rapport.
— C'est une théorie qui dit que celui qui déteste les olives est fait pour être avec celui qui adore.
Cette théorie devait sortir de nulle part, Fyodor n'en avait jamais entendu parler. Il détourna la tête et ne chercha pas à discuter davantage, il n'avait pas la force de débattre avec Nikolaï. Il baissa alors les yeux sur ses doigts, et regarda le bracelet qu'il avait confectionné avec les perles de Nikolaï.
— Tu sais, je crois que t'es le seul à te trouver ennuyant, reprit Nikolaï après un moment de silence.
— Je suis ennuyant pour la plupart des personnes que je rencontre, personne ne veut rester dans ma vie de manière définitive.
— Moi j'en ai envie !
— Tu pourrais avoir n'importe qui et-
— Mais c'est toi que je veux. Je te veux toi, avec ta musique, ton silence et ton sale caractère, je te veux juste toi tel que t'es, dit Nikolaï avec douceur.
— Mais pourquoi moi, demanda Fyodor en le regardant sans comprendre.
— Ça s'explique pas l'amour ! J'ai pas choisi d'avoir le cœur qui bat super fort quand t'es avec moi ! Quand je t'ai vu la première fois, j'ai ressenti quelque chose que je pourrais pas d'écrire. Je me suis dit que t'étais magnifique, et que c'était super drôle de te voir regarder chez Tetchô avec des jumelles mais... Je me suis aussi dit que toi, je te voulais à tout prix dans ma vie, et pour toujours. Il n'y a pas d'explication, j'ai juste ressenti que c'était toi et personne d'autre. Pourquoi tu continues de me repousser ?
— Je... Je veux juste pas avoir l'impression que je plais à quelqu'un pour être abandonné juste après... J'ai peur que tu n'aimes pas la personne que je suis, finit par dire Fyodor avec gêne.
— Fyodor, j'aime tout ce que je découvre sur toi. Alors... Laisse-moi une chance. Laisse-moi t'aimer, tu vas pas le regretter, promit Nikolaï en se rapprochant de lui.
Il décala doucement une mèche de ses cheveux derrière son oreille, et Fyodor le regarda longuement sans réussir à répondre. Avait-il raison de continuer de le repousser ? Il était persuadé que Nikolaï se trompait sur lui mais... Peut-être qu'au final, c'était lui qui se trompait sur Nikolaï. Depuis qu'ils se connaissaient, Nikolaï n'avait cessé d'essayer de se rapprocher de lui, il s'intéressait à lui, se renseignait sur ses passions, et il lui montrait qu'il voulait en apprendre plus sur lui. Alors... Peut-être que Fyodor devait lui faire confiance et se laisser porter....
— Tes yeux sont vraiment beaux..., murmura Nikolaï en continuant de se rapprocher de lui.
Fyodor ne répondit pas, et baissa les yeux sur ses lèvres. Le visage de Nikolaï était de plus en plus près du sien, si bien qu'il pouvait désormais sentir son souffle sur lui. Il était chaud et sucré, comme la vapeur qui s'élevait au-dessus d'une tasse de thé à la menthe. Plus il s'approchait et plus Fyodor sentait sa tête devenir lourde, son esprit était embrumé par le souffle de Nikolaï, ivre de son odeur, et il était de plus en plus attiré par lui. Il ne parvenait pas à reculer et il n'en ressentait pas l'envie, ni le besoin. Il ne voulait plus repousser Nikolaï, il ne voulait plus avoir peur, et il voulait lui faire confiance.
   Ses lèvres se posèrent sur les siennes sans qu'il ne s'en rende compte. Il ferma les yeux et savoura la douceur des lèvres de Nikolaï, semblable à celle d'une pêche. Sa bouche était bien plus chaude qu'il ne l'avait pensé, comme si elle venait d'être brûlée, et ses lèvres pulpeuses faisait gonfler ses propres lèvres. Ce baiser était doux et rassurant, lent, prêt à s'arrêter à tout moment. Fyodor sentait que Nikolai ne voulait pas le brusquer, et qu'il lui laissait la possibilité de s'éloigner à tout moment.
   Et il finit par s'écarter après un instant, son baiser n'avait duré que quelques secondes mais il avait semblé durer une éternité pour Fyodor. Il se sépara de lui avec la même douceur qu'il avait eue pour s'approcher de lui, et resta proche de lui, de manière à ce que leur souffle soit encore mêlé. En perdant son contact, Fyodor fut déboussolé et eut l'impression de tomber en avant, ses lèvres se recouvrir d'un voile froid, et l'obscurité de la pièce sembla plus forte.
   — T'as ressenti quelque chose, demanda Nikolaï à voix basse.
   — Je... Recommence pour voir, répondit Fyodor.
   Nikolaï sourit et posa sa main sur sa joue, avant d'unir de nouveau leurs lèvres. Cette fois-ci, Fyodor lui rendit son baiser et l'approfondit lui-même, il ferma de nouveau les yeux et posa sa main derrière sa nuque, alors que Nikolaï se rapprochait de lui.
   Ils n'avaient été séparé que quelques secondes, mais cela avait suffi pour que Fyodor soit en manque de leur baiser, et il fut immédiatement soulagé de retrouver ses lèvres. Il n'avait plus embrassé quelqu'un depuis des années, mais dans ses souvenirs, les baisers qu'il avait partagés ne lui procuraient pas autant d'effet. Ils n'avaient même rien à voir avec le baiser que Nikolaï lui offrait.
   Ce baiser faisait battre son cœur à toute vitesse, il frappait contre sa poitrine si fort qu'il pourrait en sortir, comme pour essayer de rejoindre celui de Nikolaï. Fyodor sentait des papillons voler dans son ventre et se propager dans son bas-ventre, ce qui était une merveilleuse sensation, et il avait de plus en plus chaud. Mais malgré la chaleur qui l'envahissait, il avait froid loin des bras de Nikolaï et il voulait le sentir contre lui, l'embrasser ne le réchauffait pas suffisamment.
   — Et là, tu ressens quelque chose, demanda Nikolaï entre deux baisers.
   Fyodor ouvrit la couche pour répondre, mais la langue de Nikolaï se glissa sur la sienne, lui volant sa réponse. Fyodor lui rendit son baiser langoureux avec passion et posa ses mains sur sa poitrine nue, il serra ses muscles avec envie, ses ongles griffèrent sa peau moite, et une décharge électrique traversa son corps. Il aimait ce baiser et il ne voulait pas y mettre fin, il voulait continuer de dévorer la bouche de Nikolaï, goûter ses lèvres, et de passer la nuit dans ses bras. Il pourrait le faire, mais lorsqu'il fut à court de souffle, il dut s'écarter de Nikolaï et chercha son air.
   Il était essoufflé, et ses joues étaient devenues brûlantes. Embrasser Nikolaï avait le même effet que boire trop de vin, il se sentait ivre de lui et de plaisir, et la chaleur qui bouillait dans son bas-ventre ne l'aidait pas à se calmer. Mais une fois qu'il réussit à retrouver son air, son cerveau se remit en marche, et il se rappela qu'il ne devait pas autant se lâcher. Il voulait y aller pas à pas.
   — Si tu veux t'arrêter là dis-le, sinon je t'emmène dans ma chambre et je te fais l'amour toute la nuit, dit Nikolaï, qui était aussi à court de souffle.
   — J-Je veux qu'on s'arrête là, dit Fyodor en posant une main sur sa poitrine.
   Nikolaï acquiesça et s'écarta, laissant Fyodor retrouver ses esprits. Il avait tellement aimé ce baiser qu'il avait failli se jeter dans les bras de Nikolaï, ce qui ne lui ressemblait pas du tout... Il fallait croire que Nikolaï lui plaisait plus qu'il ne le pensait. Fyodor ramena ses genoux contre son torse et serra ses cuisses l'une contre l'autre, pour cacher la bosse qui était apparue sur son caleçon. Et en plus de cela il était excité... Nikolaï avait bien trop d'effet sur lui.
   Fyodor laissa tomber son front contre ses genoux et ferma les yeux pour se calmer. Il prit son temps pour respirer et laissa sa température redescendre doucement, puis il tourna la tête vers Nikolaï, et chercha à voir s'il avait aimé leur baiser. Il avait posé ses deux coudes sur le canapé, et sa tête était rejetée en arrière, contre un coussin. Un grand sourire étirait ses lèvres, sa poitrine se soulevait rapidement, et il y avait aussi une bosse sur son pantalon. Fyodor rougit encore plus en la remarquant et détourna rapidement les yeux.
   — Pourquoi tu souris comme ça ?
   — J'ai embrassé mon crush, dit Nikolaï d'un air ébahi. Je me lave plus jamais les dents.
   — On ne risque pas de se réembrasser alors...
   — Je me laverais les dents alors, dit aussitôt Nikolaï. J'ai trouvé une nouvelle chose à aimer chez toi. Le goût de tes lèvres.
   — Quel goût ?
   — Un goût de thé à la fleur et d'amande, et j'adore ça. Si je pouvais sucer tes lèvres toute la journée, je le ferais.
Fyodor ne sût pas quoi répondre tant il était gêné, et enfouit son visage dans ses genoux. Lui aussi il avait adoré le goût des lèvres de Nikolaï, et il aimerait continuer de les savourer...
Que devaient-ils faire maintenant ? Ils ne pouvaient pas faire comme si de rien était, mais ils ne pouvaient pas continuer pour autant, car Fyodor ne voulait pas aller plus loin. Peut-être qu'il ferait mieux de rentrer chez lui ? Après tout il n'était pas censé rester aussi longtemps ici, et il n'avait pas l'intention de laisser Dazai rester avec Chûya dans son appartement, il ne leur faisait pas du tout confiance. Mais s'il partait, cela pouvait donner l'impression qu'il n'avait pas aimé leur baiser ou qu'il regrettait, alors que ce n'était pas du tout le cas...
— Tu veux dormir ici, demanda Nikolaï au bout d'un moment.
— Non je préfère rentrer.
— Ok. Mais tu vas revenir ?
— Si tu veux, je veux bien revenir...
— Donc t'acceptes qu'on entre dans une phase préliminaire du couple qui consiste en une période indéterminée de drague, aussi appelée flirt, demanda Nikolaï à toute vitesse.
— Oui..., répondit Fyodor d'une voix presque inaudible.
— Pardon ? J'ai pas bien entendu, dit Nikolaï en se rapprochant de lui.
— Oui c'est bon, on peut flirter.
— Ouais trop bien !
Nikolaï se jeta sur lui pour le prendre dans ses bras, et Fyodor manqua de tomber sur le côté. Il saisit sa tête et la serra contre lui, l'étranglant presque. Mais pourquoi tous ceux qui l'étreignaient essayaient de le tuer ?!
— Tu vas enfin arrêter de m'ignorer quand je t'appelle ! Oh mais je peux avoir ton numéro du coup ?!
— Oui tu peux. Mais Nikolaï je... Je suis vraiment pas démonstratif alors tu risques vraiment d'être-
— T'inquiètes pas, je t'apprendrais à être démonstratif, et je le suis assez pour nous deux ! Je suis en trop content !
— Mais tu sais je suis vraiment pas-
— Chut, je veux plus que tu te dénigres, tu l'as assez fait.
— Je dis juste la vérité.
— Non t'es pas objectif. Même si t'es pas démonstratif, je m'en fiche, tu restes celui que je veux et je t'aime comme ça. Bon ! On fait quoi ? Tu veux rentrer maintenant ?
— Si je reste je sens que tu vas me sauter dessus, alors je pense qu'il vaut mieux que je rentre maintenant.
— C'est le choix le plus sûr, confirma Nikolaï en se levant. Je peux te raccompagner ?
— Oui, et t'en profitera pour récupérer Dazai et Atsushi.
— Oui, si j'arrive à les séparer de leur mec.
Nikolaï lui tendit la main et Fyodor la saisit pour se relever. Il jeta un regard autour de lui, se rappelant du bazar qu'il y avait dans le salon.
— On ne range pas ?
— Oh non pas la peine, je le ferai plus tard.
— Plus tard ça veut dire jamais ?
— Non je vais ranger demain ! Surtout les culottes, ajouta Nikolaï avec un clin d'œil.
Fyodor sourit. Il enjamba les rouleaux de tissu et le coffre en bois alors que Nikolaï éteignait la télévision. Nikolaï partit également récupérer un pull, puis les deux jeunes hommes quittèrent l'appartement et se dirigèrent vers celui de Fyodor.
Cette fois-ci, le trajet lui parut bien plus court. L'anxiété qu'il avait ressentie en venant chez Nikolaï avait disparue, et il était heureux d'avoir parlé avec lui de ce qu'il ressentait. Et de l'avoir embrassé ! Il était soulagé et apaisé à présent, et voir que Nikolaï ne regrettait pas leur baiser lui faisait du bien. Il avait même l'air vraiment heureux de l'avoir embrassé, car il souriait tout seul, il sautillait presque de joie en marchant, et il n'arrêtait pas de parler avec excitation. À cette heure-là les rues étaient silencieuses, alors tout le monde devait entendre ce que disait Nikolaï, mais Fyodor ne lui fit aucune remarque et le laissa parler en l'écoutant avec attention.
Ils arrivèrent quelques minutes plus tard chez Fyodor, et furent accueillis par Orion, le chien de Chûya.
— Dazai déteste les chiens, dit Nikolaï en voyant apparaître la petite boule de poils devant eux.
— Chûya adore, il adopte toujours plein de chiens, dit Fyodor en caressant Orion. Moi je préfère les chats.
— Je préfère aussi, ça nous fait un point commun, dit fièrement Nikolaï.
— C'est un très bon point commun. Orion, où est ton papa ?
Orion poussa un aboiement, puis il partit en courant et Fyodor le suivit. Il arriva dans le salon et vit que sa télévision était allumée, et qu'un film tournait dessus. Mais personne ne le regardait. Chûya et Ryûnosuke étaient toujours sur le canapé, seulement, ils étaient plongés dans un profond sommeil, tout comme Dazai et Atsushi. Dazai et Chûya ne s'étaient pas gênés pour s'allonger l'un sur l'autre dans le canapé, quitte à prendre toute la place, ne laissant qu'un petit espace à Ryûnosuke et Atsushi.
Au moins ils étaient tous endormis et ils n'avaient pas fait la fête ici, c'était une bonne chose.
— Ils se sont endormis comme des bébés, constata Nikolaï.
— Ils font tout le temps ça. Ils viennent ici pour regarder Netflix et ensuite ils s'endorment.
— Ils font ça parce qu'on peut plus partager les comptes ?
— Oui. Ils profitent de mon argent, ce sont des escrocs, déclara Fyodor en éteignant sa télévision. Aide-moi à porter Chûya et Ryû.
Il s'approcha de Chûya et le souleva délicatement, en veillant à ne pas le réveiller, tandis que Nikolaï prenait Ryunosuke. Ils les amenèrent dans une chambre à part pour les allonger dans un lit. C'était la chambre que Fyodor gardait pour eux, puisqu'ils venaient souvent dormir chez lui, ça leur permettait de ne pas avoir à dormir dans un canapé. Il retira les gants et le collier de Chûya, puis il défit la chemise de Ryûnosuke pour qu'il respire plus facilement, et tira la couette sur leur corps. Il ferma ensuite les rideaux de la pièce, tandis que Orion sautait sur le lit pour dormir avec son maître. Fyodor et Nikolaï repartirent en silence dans le salon, et fixèrent les deux mollusques- Dazai et Atsushi, qui étaient toujours affalés sur le canapé.
Il allait être difficile de les réveiller, et Nikolaï ne pouvait pas les porter jusque chez eux.
— Il va falloir les réveiller, dit Fyodor en posant ses mains sur ses hanches.
— Atsushi est impossible à réveiller, une fois qu'il dort, il dort vraiment. Et Dazai va faire exprès de ne pas se réveiller.
— Qu'est-ce qu'on fait alors ?
— Il va falloir les laisser là... Moi aussi je peux dormir ici, demanda Nikolaï avec joie.
— Tu veux dormir sur le canapé ? Si tu veux écoute...
— Mais non dans ton lit !
— Étrangement je me doutais que ça finirait comme ça, dit Fyodor avec un regard entendu.
— Je serais sage !
— Bon... De toute façon je préfère que tu sois là demain, je n'ai pas envie d'être tout seul avec eux quatre.
— Donc on dort ensemble, dit Nikolaï en sautant de joie. On dort dans le même lit hein ?! T'as pas une troisième chambre j'espère ?!
— Non, je n'en ai que deux, dit Fyodor en partant vers sa chambre.
Nikolaï le suivit avec joie, et les deux jeunes hommes entrèrent dans la chambre de Fyodor, qui était juste à côté de celle de Chûya et Ryûnosuke. Fyodor ouvrit son placard et chercha des vêtements à prêter à Nikolaï, mais lorsqu'il se tourna vers lui, il vit qu'il s'était déjà déshabillé pour se retrouver en caleçon. Il s'était même décalé vers son lit, et l'attendait avec un grand sourire. Fyodor abandonna l'idée de lui prêter des vêtements, et se contenta de se changer seul.
— Mais t'es pas informe, s'exclama aussitôt Nikolaï.
— Quoi, demanda Fyodor sans comprendre, alors qu'il enfilait un nouveau t-shirt.
— Chûya a dit à Dazai que tu te trouvais informe, mais je viens de voir des abdos là !
— C'est... J'en ai un peu, mais je suis quand même informe, répondit Fyodor avec un haussement d'épaules.
— Je te trouve très sexy comme ça, dit Nikolaï en s'asseyant sur le lit.
— Si tu le dis, répliqua Fyodor, en venant à ses côtés.
Il se glissa sous sa couette en faisant signe à Nikolaï de venir près de lui. Nikolaï ne se fit pas prier, il vint immédiatement à ses côtés et s'allongea tout près de lui, en veillant à ne pas trop se coller à lui pour autant. Le cœur de Fyodor battait de nouveau rapidement, de la même manière qu'il battait lorsqu'il était angoissé. Mais cette fois-ci, ce rythme effréné avait quelque chose d'agréable, Fyodor se sentait étrangement bien.
Il n'était pas fatigué, et savoir que Nikolaï était dans son lit l'empêchait de fermer les yeux. Il avait besoin de savoir ce qu'il avait pensé de leur baiser, s'il l'avait vraiment aimé, s'il voulait continuer d'être avec lui ou... Si au contraire, il était déçu.
— Est-ce que... Tu as bien aimé notre baiser, demanda-t-il en se tournant vers lui.
— J'ai adoré, répondit aussitôt Nikolaï.
— Tu n'es pas déçu ?
— Pas du tout.
— Et tu as déjà dragué des passants sous ta fenêtre ?
— Non t'es le premier ! Et toi ?
— Je n'ai jamais dragué de passants.
— Non je sais ! Mais t'as aimé notre baiser, demanda Nikolaï en se rapprochant de lui.
— Oui.
— Et t'as ressenti quelque chose ?
Ressenti quelque chose ? Il avait seulement ressenti... Une flamme qui avait jailli dans sa poitrine, léchée les parois de son cœur, et réchauffée tout son être. Il avait senti son corps appeler celui de Nikolaï, il l'avait désiré, réclamé, il s'était perdu dans ce baiser et il avait voulu se perdre dans ses bras...
Il avait ressenti de la passion.
— Peut-être un peu..., murmura-t-il dans un souffle.
Nikolaï se glissa plus près de lui et posa sa main sur sa joue, pour approcher son visage du sien.
— Je peux te faire ressentir quelque chose de plus fort, dit-il à voix basse.
Fyodor baissa les yeux sur ses lèvres et ne put s'empêcher de sourire.
— Tu peux toujours essayer.

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Désolé pour le retard, mais j'étais occupée aujourd'hui et c'était compliqué pour moi de poster !

Et voilà, cette intrigue est finie. Elle était assez simple, mais j'ai l'impression qu'elle vous a fait rire quand même :) N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !

J'ai aussi fait le fanart en média 🤭 J'ai eu l'idée en me disant que Nikolaï avait la coiffure parfaite pour être un navi, et que le dessiner comme ça ça serait juste incroyable. Je vous donne aussi la version avatar si ça vous intéresse :

J'ai aussi dessiné Fyodor comme ça pour faire le duo, donc je vous montre mes petits dessins 🤭

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J'ai aussi dessiné Fyodor comme ça pour faire le duo, donc je vous montre mes petits dessins 🤭

J'ai aussi dessiné Fyodor comme ça pour faire le duo, donc je vous montre mes petits dessins 🤭

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J'avoue que j'ai une petite préférence pour Fyodor 🤭

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J'avoue que j'ai une petite préférence pour Fyodor 🤭

J'espère que vous avez profité du bonheur des personnages, parce qu'ils vont souffrir dans la prochaine intrigue 😃

À lundi :)

Recueil Bungo Stray DogsWhere stories live. Discover now