Chapitre 7

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♪ Tom Odell, Heal

🥀

GEMMA

Avant de me décider à ouvrir les yeux, je prends connaissance de mon environnement. Je suis allongée sur le dos dans un lit confortable et recouverte d'un édredon. L'endroit n'a pas d'odeur particulière et mon ventre se noue. J'inspire à la recherche d'un effluve de bois de cèdre ou de narcisse mais n'en trouve pas.

Du calme, me dis-je en sentant mon cœur s'accélérer, ses battements rapides brisant le silence.

C'est donc avec espoir de rencontrer les iris marron foncé de Don que j'ouvre les yeux. Enfin, une paupière puis l'autre. Je me redresse et balaie les environs du regard. La pièce dans laquelle je me trouve est plongée dans une semi obscurité ne me permettant de distinguer que le contour d'une commode avec une télé posée dessus devant moi, une fenêtre avec des jalousies orientées de façon à laisser passer un peu de lumière extérieure, un canapé et un fauteuil en dessous à ma gauche ; deux portes fermées à ma droite ainsi qu'une table de chevet avec une petite lampe.

Mais de pas de Don en vue. Où peut-il bien être ?

Une autre question se pose: où suis-je ? Il est clair que je ne suis pas au manoir. Pas de lit à baldaquin aux draps noirs, pas de hautes fenêtres faisant penser à celles d'une cathédrale, pas de petit salon au mobilier en cuir devant une cheminée éteinte, pas d'odeur de bois de cèdre mêlée à celle des narcisses et du cuir.

Je tends le bras et allume la lampe, nimbant la chambre d'une douce lueur dorée. J'avise la couette blanche qui me couvre et cela confirme mes doutes: je ne suis pas au manoir. Ai-je été enlevée ? Suis-je de retour chez mon géniteur ? Mon rythme cardiaque s'affole tandis qu'un million d'autres questions se bousculent dans mon esprit encore embrumé par le sommeil.

Les souvenirs affluent également, me renvoyant par flashes la cérémonie, l'altercation, le prêtre gisant dans une mare de sang, la bagarre, les coups de feu, le sang, tellement de sang, les coups, la douleur...

Le bruit d'un loquet qu'on abaisse me fait sursauter et par réflexe, j'attrape la couette autour de ma taille et me cache dessous. C'est inutile mais ça me donne un semblant de sécurité qui m'empêche de succomber à la panique. La porte grince en s'ouvrant puis j'entends des pas. Plus ils se rapprochent, plus je tremble et ma frayeur augmente encore lorsque je sens le matelas s'affaisser près de mes pieds. Je me recroqueville sur moi-même et sens les larmes me monter aux yeux. Mon cœur bat si vite que j'ai l'impression qu'il va exploser.

— Je vous en prie, ne me tuez pas... ou si vous le faites quand même, soyez rapide, je vous en supplie... balbutié-je.

Je sens l'intrus(e) remuer sur le matelas et je me crispe encore plus en posant mon front contre mes genoux entourés de mes bras.

— Pourquoi voudrai-je te tuer ?

Cette voix.

— Don ! m'exclamé-je en repoussant la couverture.

Mes yeux rencontrent immédiatement les siens malgré la faible lueur de la lampe et je me jette pratiquement sur lui. Il me serre contre lui et je blottis ma tête dans son cou de sorte à pouvoir inspirer à pleins poumons son odeur rassurante.

— Chaton, je suis désolé de t'avoir fait peur, je croyais que tu dormais encore.

Je sens qu'il dépose un baiser dans mes cheveux avant de me repousser doucement. Il place quelques coussins dans mon dos et m'aide à m'installer confortablement dans le lit.

Possédée: Il Est Mien (Tome 2)Where stories live. Discover now