Chapitre 03

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À la suite du départ de Mike, Meghan s'occupa directement d'appeler les invités avant de se rendre sur place pour tout annuler et expliquer vaguement la situation à ces derniers. Elle dû affronter le mécontentement de certains mais leur répondit avec autant de fermeté et de self-control dont elle était capable. Dans ses dires, elle n'avait pas accablé ni Mike, ni Anna, ne voulant qu'aucun des deux ne soient plus blessés qu'ils ne l'étaient déjà.

Le lendemain, bien que la plus masculine avait pris un jour de congés, Astrid était celle qui enlaçait Anna sur son canapé toujours dans l'appartement de cette dernière. Elle lui caressait les cheveux pendant qu'elle versait de chaudes larmes, de nouveau. Elle se sentait si impuissante face à la détresse de sa chère amie qui se refusait à manger, à peine de boire et de se laver. La triste fiancée ne souhaitait rien d'autre que de rester confiner dans son lit, dans sa chambre à pleurer toutes les larmes de son corps jusqu'à manquer d'eau. Elle se sentait si mal que sa tristesse n'aurait jamais de fin, qu'elle resterait à jamais dans cette boucle infernale de souffrance jusqu'à ne plus pouvoir tenir. Anna qui avait toujours une personne joyeuse et pleine de vie se retrouvait dénuée de toute envie à n'importe quelle autre émotion. Le midi, Meghan rentra avec les courses qu'elle rangea directement dans les placards, aidée par Astrid.

- Comment elle va ? Quêta la plus âgée.

- Elle n'a pas mangé, elle s'est juste arrêtée de pleurer, répondit la châtaine en remplissant le frigo.

En fouillant le sac de courses, cette dernière prit entre ses mains une boite de glaces à la pistache et ce détail la fit sourire.

- De la pistache..., articula-t-elle à voix haute, nostalgique.

- C'est une tradition, répliqua Meghan en souriant légèrement à son tour.

En effet, à chaque rupture d'une des filles, les deux autres devaient faire des courses afin de la réconforter lors d'une soirée et, comme la tradition le voulait, il fallait acheter une glace que la principale intéressée n'aimait pas. Une drôle d'habitude qui s'était faite involontairement avec le temps.

- Je peux m'occuper d'Anna encore quelques temps mais je vais devoir retourner au boulot demain, expliqua la plus masculine en faisant face à son amie après avoir fini de tout ranger.

- Je devais me reposer avant de-

- Tu vas te reposer, on va se relayer. Tu n'as qu'à rentrer ce soir, je demanderais à Tara de m'amener des affaires de l'appart', affirma-t-elle.

Comme convenu, Astrid rentra chez elle dans la soirée, ramenée par Meghan qui avait décidé de passer sa nuit avec Anna. L'ancienne blondinette rentra dans l'ascenseur et laissa sa tête tomber contre la paroi froide de la cage de fer en soupirant. Elle ne réalisait pas encore tout ce qui était arrivé, elle portait encore sa robe de témoin. Tout était allé si vite, tout lui avait si vite échappé. Comment avait-elle pu laisser ça se produire ? Elle reprit ses esprits lorsqu'elle arriva à son étage. En claquant de ses talons, elle sortit de l'ascenseur mais fit face au concierge de l'appartement. C'était un homme de la cinquantaine, assez grand avec un beau pack de six bières en guise de ventre qui ne prenait plus la peine de se raser ou, d'après Astrid, de se doucher.

- Tu es mignonne Astrid dans cette robe. Tu es bien appétissante, lança-t-il en se raclant la gorge.

Dégoutée par cet être abjecte malgré que cela n'était pas la pire chose qu'il lui avait dite, elle le contourna en roulant des yeux et rentra rapidement chez elle. Une fois seule dans son appartement, elle oublia rapidement son concierge lourd et repensa à ce qu'avait dit Mike à propos de Caleb. Il était donc de retour, elle avait perdu contact avec lui lorsqu'il avait changé de téléphone, il avait aussi perdu les codes de ses réseaux. Avait-il encore les mêmes sentiments que lors du camp d'été ? Se souvenait-il de ça comme si c'était hier ? Avait-il encore le goût de ses lèvres marquées sur les siennes ? Ce qui était le cas d'Astrid. Elle n'avait pas oublié la douceur de son regard, la force de son sourire, l'odeur de sa peau, la tendresse de ses gestes, de ses étreintes. Elle n'avait surtout jamais oublié à quel point il lui manquait. 

Right Love [ EN COURS D'ÉCRITURE ]Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt