Chapitre 2 Quel caractère !

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Ils purent dormir relativement tranquillement cette nuit là, les chances que des rôdeurs se soient aventurés si loin dans les montagnes étaient très faibles.

Au petit matin, Daryl fut réveillé par Théa qui le secouait vivement.

- Daryl ! Regarde !

Dans la clairière, tout un troupeau venait d'arriver afin de se repaitre d'herbe grasse.

- Bien joué, princesse, murmura le chasseur en bandant son arbalète. Il n'y a plus qu'a se servir !

Il s'approcha doucement tout en restant a couvert des arbres, mais le troupeau était encore a au moins 50 mètres. Il était bon tireur mais il n'était pas sur d'atteindre sa cible a cette distance. Et si il loupait son coup, le gibier allait foutre le camps ! Il devait se rapprocher mais il était sous le vent...

Il tenta tout de même sa chance après s'être approché le plus possible et visa l'animal le plus proche, un énorme cerf a la ramure impressionnante. Mais comme il s'y attendait, sa flèche frôla les pattes du cervidé. Apeuré, celui ci prit ses jambes a son cou, entrainant le reste du troupeau avec lui.

- C'est malin ! S'écria Théa.

Daryl se redressa et se retourna vers elle.

- Si t'es si maligne, a toi l'honneur !

Elle leva les yeux au ciel et grimpas sur le dos de Pilpao d'un bond. Ses fesses étaient a peine posées sur son dos que l'étalon avait déjà démarré en trombe. Il fonça droit vers le troupeau, sa cavalière couchée sur son encolure. Très vite il le rattrapa et le dépassa. Il força les animaux en tête a virer de bord.

Impressionné, Daryl observa le troupeau faire demi tour et se rapprocher de lui. Il se dépêcha de bander son arbalète, tandis que l'amazone se redressait sur son cheval. Il la vit bander son lance pierre tandis que Pilpao ralentissait, laissant les biches le dépasser. Elle relâcha l'élastique et l'une des bête s'effondra, assommé par la grosse bile de plomb qui l'avait atteint a la tête.

Le troupeau continua de galoper et passa prêt du chasseur qui put facilement tirer une nouvelle flèche et cette fois il atteignit sa cible sans aucun problème.

Le reste des animaux s'éloigna et disparut parmi les arbres. Il regarda Théa descendre de son cheval et sortir un couteau de sa ceinture pour achever la biche qui tentait de se relever maladroitement, encore sonnée.

- Je dit pas ça souvent, mais je suis impressionné, dit il.

- C'est Pilpao qui fait tout le boulot, répondit elle en flattant l'encolure de son étalon. Je me contente de le guider.

- Je serais pas capable de tirer au lance pierre comme tu l'a fait sur le dos d'un cheval en plein galop ! Où tu as appris a faire ça ?

- Où tu as appris a tirer a l'arbalète ?

- Faut bien gagner sa croûte, répondit il, voyant bien qu'elle évitait sa question.

- Exactement. Tu m'aide ? Elle est lourde la bestiole !

- Ouais...

Ensemble ils trainèrent les deux animaux a l'orée de la forêt.

- Il y a de quoi nourrir tout le camps plusieurs jours ! S'exclama Daryl, très satisfait. Rien qu'avec le cerf ca nous fait plusieurs kilo de bidoche a préparer !

- Deux proies... Ca va pas être évidant de les ramener au camps...

Daryl s'agenouilla et sortit un long couteau de chasse.

- Tu n'a jamais dépecé un gibier ? Une fois découpés et vidées, on auras aucun problème a tout ramener.

- Si tu le dis. Je suis toute seule depuis le début de l'épidémie, quand je parvenait a chasser je me contenter de découper dans le muscle ce dont j'avais besoin et de le faire cuire. Je laissais le reste aux prédateurs.

Un goût de paradis en enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant