GAME OF DEVIL

CHAPITRE 1

Aleksander

— Putain de merde ! éructé-je. Mon bras balaye les dossiers présents sur mon bureau. Les feuilles volent dans la pièce sous le ricanement de Tasha.

— Pourquoi est-ce que tu t'énerves encore ?

Debout derrière moi, l'une de mes bras droits la plus fidèle se penche pour essayer de comprendre d'où vient le problème.. Elle regarde l'écran sans comprendre. Pourtant, le résultat est là, il manque plus d'un demi-million sur la dernière transaction. C'est discret, bien caché, mais pas invisible.

— Durag, nous arnaque. De l'argent disparaît.

— La procédure à suivre ? demande-t-elle.

J'aime son professionnalisme et sa loyauté sans faille. Elle ne cherche jamais à remettre en cause mon jugement. Elle obéit et pose les questions ensuite.

— Il doit encore être dans l'immeuble à cette heure-ci. Attends la fermeture avant d'aller le chercher, on va avoir une petite discussion lui et moi.

Cinq-cents personnes travaillent sous mes ordres dans cette société. Aux yeux de la loi STAKHANOV INDUSTRY est une société de sécurité tout à fait légale.

Il s'agit plutôt du centre névralgique de mon empire clandestin. Certaines personnes sont prêtes à payer des millions pour découvrir les secrets enfoui de leurs ennemis. On pourrait croire que seuls les trafiquants ou les hommes hors la loi sont intéressés par le genre de service que je propose, mais non, les politiciens, les dirigeants sont bien plus friands de mon talent. Ils me mangent tous dans la main. Dans celle du croque-mitaine, rien ne peut m'être caché.

Tasha se penche un peu plus sur l'écran, ils affichent un flux de données complexes, les rouages de mon entreprise en action. Je lui pointe du doigt une colonne de chiffre.

— Ici, regarde, cet enculé a dû penser que ça ne se verrait pas. Petit à petit, il a baissé l'afflux d'argent et à détourner le reste. J'aurais pu passer à côté s'il n'avait pas été trop gourmand sur son dernier mouvement, ç'a alerté le système interne.

Soudain, la porte de mon bureau s'ouvre. Tasha dans un mouvement fluide sort son arme de son étui sans réfléchir. Je lève la main quand je vois Anton, mon second bras droit, un air préoccupé sur son visage rentrer sans invitation.

Rapidement, Tasha rengaine son Glock avant de se redresser bien droite en attente d'instruction.

— Alek, on a un problème. La sécurité vient de repérer une femme qui s'est introduite dans l'immeuble et qui a couru jusqu'au toit. Elle semble sur le point de sauter, dit Anton d'une voix pressée.

Mon visage se durcit en entendant cela. C'est une situation inattendue et plutôt dérangeante.

— C'est une employée ?

— Pas à ma connaissance. Elle ne me dit strictement rien.

— Où est-elle maintenant ? demandai-je d'un ton autoritaire.

— Sur le toit. La sécurité a essayé de la rattraper, mais selon le rapport, elle est rapide et a réussi à les déjouer jusqu'à présent, répond Anton visiblement contrarié par la situation.

Et, il y a de quoi. En tant que responsable de ma sécurité, ce genre de désagrément n'est pas censé arriver.

Je me lève de mon siège, un regard sévère braqué sur mon bras droit.

— Appelle les agents en poste, qu'ils garantissent qu'elle ne saute pas avant que j'arrive sur place. Je dois comprendre ce qui se passe, ordonnai-je d'un ton froid.