CHAPITRE 2

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Elea

Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine, résonnant comme un tambour de panique. La peur serre ma gorge, et mes pensées restent désordonnées, tourbillonnant dans un chaos que je ne peux pas démêler. J'essaie désespérément de me souvenir de ce qui s'est passé, mais tout est flou, comme si mes souvenirs étaient emmêlés constituant un brouillard épais.

Tout autour de moi, l'air semble lourd, chargé d'une tension palpable. Mon regard se fixe sur cet homme imposant qui a écarté les autres d'un simple geste. Il émane une aura de puissance et d'autorité qui me fait frissonner. Les hommes qui l'entourent ne sont que des marionnettes à ses ordres, et cette réalisation ne fait qu'accroître mon angoisse.

Laissant mes yeux parcourir la scène, je remarque l'autre homme et la femme, armés comme s'ils se préparaient à affronter un danger imminent. La froideur du métal dans leurs mains contraste violemment avec la chaleur de mon propre sang qui souille mes doigts. Mon esprit tourne en rond, cherchant désespérément une échappatoire, une explication à tout cela.

Chaque fibre de mon être crie de fuir, de me cacher, mais mes jambes semblent enracinées dans le béton du toit. Mes mains tremblent, et mes muscles sont tendus comme des cordes de violon, prêtes à éclater à tout moment. La peur qui me traverse est si intense qu'elle m'engloutit presque entièrement, m'empêchant de penser réellement.

Je ne sais pas comment j'ai atterri dans cette situation. En revanche, une chose reste certaine : je dois trouver un moyen de sortir de ce cauchemar vivant. Mon esprit tourne à toute vitesse, cherchant désespérément une lueur d'espoir dans cette obscurité étouffante.

Je voulais pas, je ne voulais pas leur faire du mal, voilà ce que j'aimerais hurler. Mais rien ne sort, encore une fois. Des larmes de frustration coulent sur mon visage brûlant.

J'entends l'homme me poser des questions, cependant je n'ai aucune des réponses qu'il attend.

— Aleksander..

Aleksander.

« Je secoue la tête frénétiquement, je ne veux pas. Un claquement de langue me réprimande durement.

— mon petit oiseaux, tu sais que tu n'as pas le choix. C'est pour ton bien... »

Je me fige au souvenir qui me percute avec violence.

Je n'ai pas le choix.

Mes pieds meurtris me font souffrir le martyre. L'adrénaline me fait tenir debout, mais je sens mon corps tendre vers sa limite.

J'ai besoin de le toucher, j'aime le contact humain, du moins, je crois. Je ne suis plus sûr de grand chose à l'heure actuelle. Quand on ne peut pas parler la plupart du temps, on apprend à se nourrir d'autre chose que de discussions.

Une fois assez proche de lui, je lève doucement ma main. Ma peau souillée de sang tranche avec la sienne si pâle, elle fait ressortir ses yeux noirs et sa chevelure sombre.

Il n'aime pas que je le touche, c'est discret, mais repérable, son visage se crispe légèrement alors que son corps tout entier se tend.

— Alek... marmonne l'homme qui tient son arme pointée sur moi. Lui et cette femme ont le même comportement, ce sont des soldats. Il ordonne et eux obéissent.

Un flash macabre me percute de plein fouet.

Des hurlements.

Du sang.

De la douleur.

Un cri silencieux sort de ma gorge, mes doigts atteignent avec violence son œil gauche. Mon autre main se recourbe pour venir griffer sa joue.

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