ARCADIA : Ominous (TOME 2)

Chapitre 34

Dior

– Maddy! Oh mes Dieux Maddy ça va aller ne t'en fais pas !

– Non... On n'a pas assez de temps shel'...

L'odeur du sang. Son sang. Il n'y a que ça. En quantité énorme. Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine, je réalise que j'ai mis trop de temps à la rejoindre. Et sa putain de cousine aussi apparemment. Lorsque j'arrive dans la chambre de Maddyson, elle est toute pâle, ses yeux remplis de larmes papillonnent faiblement. Shelly Osborne a les mains posé au-dessus de la plaie, une lueur verte se dégage de ses paumes alors qu'elle murmure quelque chose. Une incantation.

Je me fige quelques secondes qui paraissent des heures, la scène me glace le sang. Mais je me ressaisis rapidement, j'accours près d'elle et repousse la sorcière pourrie qui lui sert de cousine. Cette pétasse n'est même pas capable de sauver un membre de sa propre famille.

– Qu'est-ce que tu fais!? Laisse-moi faire !

– Dégage, tu ne sers à rien, va plutôt aider les autres.

Après un instant d'hésitation, elle s'en va, me laissant la vie de sa chère cousine entre les mains.

J'attrape Maddyson par le menton rendu humide par ses larmes et cherche son regard. Elle peine à garder les yeux ouverts.

– Maddyson ?

– Dior... Répond-elle faiblement. Je vais... mourir Dior. Un sanglot fait tressaillir ses épaules. Mon frère...

Ce qui doit être à la place de mon cœur semble à l'étroit. Comme serré. Je mords dans mon poignet et approche mon bras de sa bouche.

– Mais non princesse, tout va bien, bois.

J'entends son cœur battre de plus en plus lentement, ses paupières sont à présent closes, ce qui me fait légèrement paniquer. Je colle mon poignet ensanglanté à sa bouche la forçant à ingurgiter ne serait-ce qu'une goutte de sang avant qu'il ne soit trop tard.

Si la mort est trop proche, mon sang n'aura pas le temps de la soigner et elle entrera en transition vampirique.

– C'est maintenant ou jamais si tu veux rester telle que tu es Smith !

Finalement, je sens ses lèvres bouger contre mon poignet et sa langue sur ma peau. Je déchire son t-shirt et observe la plaie qui a l'air de se refermer. La quantité de sang m'obstrue la vue, je retire mon haut et essuie le sang qui couvre la peau de son ventre. Je ne respire pas avant d'avoir vu la plaie complètement refermée. Et enfin, un poids se soulève de mes épaules. 

– T'en a pas marre de frôler la mort ?

Ses forces lui reviennent doucement. Son teint reprend lentement de ses couleurs. Elle ose à peine bouger, comme si elle était encore blessée, elle a peur d'avoir mal si elle esquisse ne serait-ce qu'un mouvement.

– Tu n'as plus rien. Tu peux bouger.

La première chose qu'elle fait est de baisser la tête vers son abdomen totalement cicatrisé. Elle passe une main dans son dos pour vérifier que tout va bien, et pousse une profonde expiration, soulagée. Son regard se perd dans le vide. Pour la troisième fois de sa vie, elle est passée à quelques centimètres de la mort.