Chapitre 36 - Aucun espoir

99 9 52
                                    

Sirius fut tiré du sommeil par une lumière blanche. Lorsqu'il comprit enfin de quoi il s'agissait, il se redressa d'un geste brusque. Le phénix immaculé ouvrit la bouche, et la voix de Dumbledore s'en échappa.

Famille McKinnon attaquée. Soyez sur vos gardes.

Le phénix disparut.

Famille McKinnon attaquée. Famille McKinnon attaquée.

Qu'est-ce que ça voulait dire exactement, bon sang ?

Sirius se rua hors du lit, s'habilla en quatrième vitesse et quitta la maison. L'aube perçait tout juste. Il transplana.

Il atterrit au milieu de la rue, devant la maison des McKinnon, et sentit ses jambes se dérober sous lui.

La Marque des Ténèbres luisait d'un éclat verdâtre dans le ciel gris.

Des Aurors entouraient la propriété. Avec un temps de retard, Sirius réalisa que Maugrey et Alice en faisaient partie. Sirius se précipita vers le trou béant où s'était autrefois tenue la porte.

Il devait savoir.

Maugrey lui barra le chemin.

— Tu ne devrais pas voir ça, mon garçon.

Son expression confirma ses pires craintes.

— Non. Non, elle n'est pas... Elle ne peut pas...

Il jeta un regard éperdu à Alice, qui se retenait de toute évidence de laisser libre cours à ses larmes. Sirius se libéra de l'emprise de Maugrey et s'engouffra dans la maison.

L'intérieur était ravagé. Trois corps reposaient sous des draps blancs sur le tapis du salon. Il sut immédiatement, à leur gabarit, que Marlene n'en faisait pas partie.

La table de la cuisine était renversée. Des couverts, des bougies et les restes d'un gâteau d'anniversaire étaient répandus par terre. Bien sûr. On était le seize juillet. Marlene avait célébré ses vingt-et-ans la veille.

Les Aurors présents le laissèrent passer alors qu'il avançait tel un automate. L'escalier était détruit, quasiment coupé en deux. Il y avait de l'activité à l'étage. Il enjamba le gouffre et se dirigea vers la dernière chambre, dont la porte était ouverte. Lorsqu'il aperçut la robe verte d'un médicomage, son cœur se remplit d'espoir. Puis il aperçut le visage grave de ce dernier, et tout espoir s'envola aussitôt.

Le médicomage discutait avec un homme qui tournait le dos à Sirius. Il avança encore de quelque pas et reconnut Elias McKinnon, le grand-père de Marlene. Que faisait-il ici ? Il avait coupé les ponts avec son fils. Il n'avait jamais fait partie de la vie de Marlene.

Sirius l'ignora et entra dans la chambre.

Cette fois, ses jambes se dérobèrent pour de bon.

Il tomba à genoux auprès du corps de Marlene. Un drap la couvrait jusqu'au cou. Ses cheveux bruns étaient poisseux de sang à moitié séché.

— Vous ne devriez pas être ici, déclara Elias McKinnon. Messieurs, veuillez escorter cet homme à l'extérieur.

Il fit signe à deux brigadiers qui firent un pas vers Sirius.

Ne vous approchez pas de moi, gronda-t-il, plus proche de Patmol que de Sirius, qui les fit stopper net.

Lorsqu'il put enfin détacher son regard du visage de Marlene, il remarqua quelques gouttes de sang sur le drap au niveau de son abdomen. Il l'écarta d'un geste tremblant.

— Qu'est-ce que... qu'est-ce que c'est que ça ?

Son haut était déchiré et trempé de sang, mais la peau était lisse. Un maléfice aurait laissé une cicatrice, même avec les soins d'un médicomage. Or le sang venait bien de quelque part...

Les Chroniques des Maraudeurs - Tome 2 : La voie du phénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant