La biographe de Marshdwell Estate (BRIDGERTON) Terminée

Chapitre 28.

Helen s'était immédiatement retirée à la fenêtre de la chambre qu'elle occupait. Elle avait besoin de respirer l'air frais pour se vider la tête de tout ce qu'elle venait d'entendre. Les larmes se bousculaient au coin de ses yeux, et elle les essuya sans élégance. 

Evidamment qu'elle aimait ses parents. Plus que tout. Et son frère au moins plus que tout au monde. Mais tout cela, se trouver un bon parti qui lui assurerait une dot conséquente pour l'épouser, c'était... C'était au dessus de ses forces. Elle ne voulait pas se sentir piégée à devoir se marier par interêt, elle voulait se marier par envie. Et encore, elle ne rêvait pas de mariage dans l'absolu. 

Mais lorsqu'elle pensait à un parti parfait pour elle, elle ne cessait de songer à Anthony Bridgerton. Ce n'était pas pour rien qu'il était le célibataire le plus en vue de la saison. Il avait tout, la fortune, la famille, il savait gérer ses affaires... Et il était séduisant. Helen ferma les yeux en se maudissant d'avoir penser une telle chose, mais la vérité était là. Anthony Bridgerton était terriblement séduisant, magnétique, et dans sa tête se bousculèrent les images de lui, tout près d'elle, leurs souffles se mêlant, et elle sentit une pointe de désir monter en elle. 

Bon sang, non, pitié, tout sauf cela, tout sauf ici... Se dit-elle en se détournant de la fenêtre pour calmer sa respiration. Mais son corps et son coeur s'affolait à la pensée d'Anthony Bridgerton. 

Soudain, la pensée du bal des Smythe-Smith dans quelques jours à peine se transformait en horreur pour Helen. Elle ne pourrait pas y aller. Pas après tout ce qui venait de se passer, et ce qu'elle venait d'apprendre. Elle savait qu'Anthony y serait; et rajouter par dessus cela Meredith et Trystan qui tenteraient par tout les moyens d'auditionner chaque célibataire un peu convenable pour leur fille, la perspective de participer à un tel événement était cauchemardesque. 

Elle ferma les yeux pour inspirer l'air frais du début de nuit, lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir derrière elle. Elle se retourna pour apercevoir Henry qui la rejoignait. Le petit garçon souriait, mais ce même sourire s'éteint rapidement lorsqu'il aperçu les larmes qu'Helen avait oublier de sécher. Il s'approcha de sa soeur d'un air inquiet: 

- Pourquoi tu es triste?" Sa soeur l'accueillit dans ses bras alors qu'il se glissait lui aussi sur le bord de la fenêtre et l'enlaçait. Elle lui sourit: 

- Ce n'est rien, Henry. C'est... Simplement le monde des adultes qui est compliqué, murmura-t'elle. Henry demeurait muet tout contre elle, et elle lui glissa à l'oreille: "Il te faut profiter de l'innocence de ton enfance, petit bonhomme." Une nouvelle envie de pleurer la prit quand elle imagina Henry grandir dans ce monde, probablement qu'il serait lui aussi poussé par leurs parents à trouver le meilleur parti pour se marier, pour la famille... 

Helen se demandait souvent quel genre d'homme Henry serait une fois adulte. Elle s'efforçait de l'éduquer tout comme ses parents, de lui inculquer le respect des autres, et les valeurs de la famille, mais elle savait comment étaient les garçons une fois l'adolescence venue. Il n'y avait qu'à voir William; à l'université, il ne cessait de courir après les filles, se disputant leurs faveurs. 

Mais son grand frère était un homme bien. Respectable et respectueux, et Helen espérait qu'Henry devienne comme lui. 

- Est-ce que tu vas être obligée de te marier avec quelqu'un que tu n'aimes pas?" Glissa alors le garçon, et sa soeur le dévisagea: 

- Henry! Tu as écouter à la porte?

- J'étais quelques mètres plus loin, mais j'ai... J'ai compris que nos parents voulaient te marier." Helen soupira et sourit à son frère: 

- Ce ne sera pas pour tout de suite, je t'assure. J'ai encore du temps. Jamais je n'épouserais quelqu'un que je n'aime pas. Je suis libre, et jamais nos parents ne m'obligeraient à quoi que ce soit, je t'assure." Elle savait que c'était la vérité, mais en même temps, elle avait peur qu'ils ne soient profondément déçus d'elle si elle n'allait pas dans leur sens pour la famille.