La biographe de Marshdwell Estate (BRIDGERTON) Terminée

Chapitre 35.

En quittant Aubrey Hall, Helen ignorait ce qu'elle ressentait vraiment, mais ce qui était sûr, c'était qu'elle se sentait terriblement mal de partir comme ça. Elle essayait de se convaincre en vain que c'était la meilleure solution, pourtant, elle sentait cette douleur vive dans sa poitrine, sa gorge était tellement serrée qu'elle avait l'impression qu'elle arrivait à peine à respirer. En arrivant au grillage, elle laissa les larmes couler le long de son visage alors qu'elle rejoignait le convoi qui al reconduirait chez son amie, en ville. 

Elle s'arrêta devant le véhicule, le souffle court, n'ayant jamais ressenti une douleur aussi intense pour aucun homme. Elle se demandait ce que cela pouvait bien signifier; ce n'était pas normal d'avoir si mal de quitter Anthony Bridgerton. Elle ne cessait de se repasser les images de cette merveilleuse nuit passée avec lui. Bien sûr qu'elle aurait voulu rester, mais... Elle savait tout ce que cela aurait engendré. Parce qu'il y avait évidemment bien un moment où elle devrait reparler à ses parents. Cette situation ne pouvait durer. Mais pour le moment, c'était trop difficile. 

Alors que le convoi s'éloignait du domaine et se rapprochait de la ville, Helen se dit que tout ce qu'elle voulait, pour le moment était de se reposer et de réfléchir à ce qu'elle pourrait bien faire de tout ces sentiments qu'elle avait pour Anthony Bridgerton. Si elle avait pû, elle les aurait enfouis dans une grosse malle qu'elle aurait fermée à double tours pour les oublier pour toujours. Mais c'était plus compliqué que ça. 

Après avoir passé la nuit avec lui à Aubrey Hall, elle ne pouvait plus retourner en arrière. Elle ne pouvait effacer ce qu'ils avaient fait, et elle ne pouvait effacer le fait qu'elle l'aimait. Oui, elle l'aimait, et c'était ce qui était sans doute le plus difficile à admettre. Mais tout était fini; avec le vicomte, c'était impossible; comment pourrait-elle porter une telle charge sur les épaules, alors que toutes les célibataires de Londres se disputaient ses faveurs et que Lady Whistledown ainsi que toute l'opinion publique avaient les yeux braqués sur Anthony, attendant qu'il se déclare enfin envers une prétendante? 

Tout ceci était ridicule. Peut-être qu'elle et Anthony ressentaient ce qu'ils ressentaient, mais ça n'irait pas plus loin. Ce ne serait qu'une passade, une liaison sans lendemain, et elle l'oublierait, tout comme lui l'oublierait. Cela devait se passer comme ça. 

En arrivant en ville, le soleil plongeait le quartier de Londres où habitait Myrtie dans une douce chaleur, et Helen descendit du véhicule, encore plus mal que lorsqu'elle était partie. Les larmes se bousculaient au coin de ses yeux, mais elle les essuya avec agacement. 

Une domestique lui ouvrit immédiatement la porte alors que la jeune biographe n'avait même pas passer la grille, et elle tâcha de paraitre imperturbable; ne laissant rien paraitre sur son visage. 

- Lady Spurling, lui sourit la domestique, quel bonheur de vous revoir. Lady Myrtie vous attends avec impatience." 

Un peu surprise, Helen feint de ne pas être aussi bouleversée qu'elle l'était, et joua la surprise: 

- Oh? Heum, est-ce que... Monsieur est sorti? 

- Monsieur avait des affaires à régler en ville, et les jumelles jouent dans le jardin." 

Helen prit une grande inspiration et lui sourit tout en entrant dans la maison. La domestique la conduit jusqu'à la véranda de la maison, dans laquelle était installée Myrtie, un livre en main, la mine détendue. Lorsqu'elle entendit des pas derrière elle, la femme se tourna et reconnu son amie. 

- Helen!" S'exclama-t'elle en se levant pour venir l'accueillir avant de l'entrainer dans la véranda. Elle la fit s'asseoir et fit amener du thé. Il était presque midi, mais Myrtie avait immédiatement vu sur le visage de son amie qu'elle était encore plus mal qu'à son départ pour Aubrey Hall. En silence, elle observa son amie, et Helen refusait de la regarder, avant qu'elle n'observe ses mains, mal à l'aise, et finisse par avouer: