Falling First

Chapitre 24 : Rêve enchanté ou dangereux ?

« Le rêve est ce lieu magique où le désir devient réalité. »

-Jonyah

Allongé au-dessus de moi, Adriano m'embrasse tout en effleurant mon corps de ses mains. Si douces, ses caresses semblent survoler ma peau. Je ne pensais pas qu'il était possible de ressentir ça avec quelqu'un. Alors que je suis devant lui, plus vulnérable que jamais, je ne me suis jamais sentie autant en sécurité, autant confiante, aussi forte. Le sentiment qu'il me procure me terrifie autant qu'il me plait.

Alors que je suis couchée dans mon lit, je repense à la soirée de ce soir. Je laisse les souvenirs m'envahir tant je crains qu'ils ne soient que le fruit de mon imagination.

« Comment tu te sens princesse ? Je ne t'ai pas fait trop mal ?

Le regard inquiet qu'il pose sur moi me fait oublier la douleur que je ressentais il y a peu encore. Si cette dernière était présente au début, elle s'est peu à peu évaporée pour ne laisser place qu'à lui.

-Tout va bien ne t'en fais pas. Et toi ?

-Je ne pourrais pas aller mieux.

Il me prend dans ses bras et nous restons un moment comme ça. Ma tête posée sur son épaule entourée de ses bras forts, le monde autour ne semble plus exister. Aucun de nos trois royaumes ne semble réels. Reste la vie et nous. J'aurai aimé rester comme ça des années encore. Restée dans ses bras à rêver d'un futur où il serait ma seule quête, mon seul devoir. Où protéger notre lien serait notre seul combat.

Mais cette vie-là n'existe pas. Pas pour moi en tout cas. Alors quand la réalité me rattrape en plein fouet, je me lève et regarde mon téléphone pour vérifier l'heure. 23h20. L'heure de revenir à la réalité a sonné.

-Il faut que je te ramène c'est ça ? Me demande Adriano, une pointe de tristesse dans la voix.

-Oui, je dois être rentrée pour 00h.

- Digne d'une vraie princesse.

Je le vois se lever, se rhabiller et le sentiment de regret s'empare de moi. J'aimerai retourner me coucher dans ses bras. Je me demande ce que ça fait de se coucher auprès de celui qu'on aime. De dormir dans ses bras et de se réveiller à ses côtés. Je me demande ce que ça fait et je me surprends à espérer qu'un jour Adriano puisse être la première personne que je vois chaque matin et la dernière que je vois avant de tomber aux royaumes des rêves. Mais je chasse vite cela, je ne peux pas et ne dois pas espérer des choses comme celles-là.

Remarquant sûrement mon air triste, Adriano vient vers moi et entoure mon visage de ses deux mains.

-Hé, ne t'en fais pas, je ne suis peut-être pas un prince charmant avec un royaume à t'offrir, mais ce n'est pas pour autant que je vais abandonner la princesse que tu es. On a encore des tas de moments à vivre, que ce soit en tant que sorcier ou en tant qu'humain.

Je retiens les larmes qui menacent de couler et je ravale les mots que j'aimerai prononcer. La vérité est toute autre que celle qu'il dessine par ses mots ce soir. Je ne trouve pas le courage de lui dire qu'il ne nous reste pas tant de moments à vivre. Que la fééria que je suis est belle et bien condamnée et qu'il ne me reste pas tant de temps que ça à vivre. Je suis lâche de ne rien lui dire et je suis égoïste de le garder auprès de moi en mentant sur tout. Mais si l'arbre savait que ses feuilles l'abandonneraient, en voudrait-il toujours ?