Chapitre 28 : Confidences risquées ou attendues ?

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« Faut pas forcer la confidence ; elle vient quand elle peut. Jamais trop tôt, jamais trop tard. »

-André Major


Je n'ai été qu'un fantôme le reste de la journée. Si ça ne tenait qu'à mon cœur, j'aurais raté l'heure d'option sport, mais je ne le pouvais pas. Mon prof savait que j'étais présente, et Floria m'aurait tué si je l'avais abandonnée. Alors j'y suis allée, les yeux remplis de larmes invisibles et le cœur brisé, mais je n'ai montré que de la joie et du bonheur.

J'ai tout fait pour ne pas croiser le regard de Adriano, j'en été réellement incapable. Enfin, si je ne voulais pas m'enfuir, pleurer ou pire encore, retirer tout ce que j'ai dit avant pour ne plus jamais m'éloigner de lui.


Je suis arrivée chez moi, lessivée de toute cette tristesse, de tous ces choix injustes que je suis forcée de prendre. Fatiguée de ne plus avoir même une once de contrôle sur ma vie. Fatiguée de toute cette nouvelle vie.


« Ma puce ? Tu es rentrée ? Me demande mon père, sûrement dans son bureau encore en train de travailler.


J'inspire un coup pour éviter que ma voix ne tremble avant de formuler ma réponse.


-Oui c'est moi papa. Je mange un peu et je vais rejoindre M. Falk pour l'entraînement du jour.

-Attends-moi, je viens goûter avec toi.


Oh non, s'il vous plait. Faire semblant encore est au-dessus de mes forces. J'ai besoin d'un temps pour faire tomber le masque avant de tout renfouir pendant l'entraînement.


-Non non, ne t'en fais pas, ne te dérange pas pendant ton travail, je n'ai pas beaucoup de temps de toute façon.


J'entends ses pas approcher. J'essaie d'enfiler rapidement mon masque, mais je sais qu'il ne tiendra pas longtemps, encore moins avec papa.


-Moi aussi j'ai le droit à des pauses ma puce. Alors dis-moi, comment s'est passé ta journée ?


Bien papa, si on oublie le fait que le garçon qui me plait m'a avoué ses sentiments alors qu'on ne devait justement pas en avoir. Si on oublie aussi le fait que j'ai sacrifié mon cœur dans l'espoir de sauver le sien. Et si on oublie surtout que j'ai brisé son cœur...


-Rien d'exceptionnel, une journée de cours de plus.

-Et avec le garçon ? Vous avez pu parler et arranger les choses ?


Cette seule phrase réduit mon cœur en souffrance. J'essaie de contrôler le tourbillon de tristesse qui reprend de plus bel mais cela m'est impossible. Comment arriver à contrôler une peine qui vous fend le cœur ? Comment contrôler l'incontrôlable ? Parce qu'en vérité, c'est ce qu'il est. Quelque chose que je ne peux pas contrôler.

Je sens les larmes me monter et menacer de couler. J'essaie tant bien que mal de les retenir mais c'est un combat perdu d'avance. Mon corps est trop inondé de l'intérieur pour contenir d'autres larmes. Alors, quand les premières larmes tombent sur mes joies, je ne peux plus retenir le torrent qui coule en moi et je m'effondre dans les bras de mon père.

Falling FirstWhere stories live. Discover now