Chapitre 7

40 16 16
                                    

Shaolin Mailly - 30 septembre


Le ciel est constellé de petits points lumineux représentant chacun une étoile brûlante dans l'espace. Un vent léger se lève et souffle doucement, se faufilant entre les branches des arbres. Il ne fait pas froid. La température est idéale, ni trop chaude, ni trop froide. Le gymnase se dresse devant nous à notre sortie du bois. Caché derrière pour ne pas être vu, un feu de camp au milieu de bancs en bois (On se demande comment ils ont été chercher tout ça.) est entouré d'ombres noires bougeant au rythme d'une musique que nous commençons à entendre d'ici si nous tendons l'oreille.

Giorgia me prend main et m'entraîne brusquement vers l'endroit où tous les élèves invités sont regroupés. Je cours derrière elle, tout en essayant de ne pas trébucher sur des racines en premier lieu puis en faisant attention de ne pas me prendre quelqu'un en pleine figure.

Même Giulia qui traînait à l'arrière pendant le chemin avait arrêté de faire des remarques et était devenue plus agréable. En même temps, quelqu'un qui ne parle pas et qui ne fait rien ne peut être que difficilement chiant.

Giorgia et moi nous faufilons entre les élèves qui dansent ou discutent entre eux pour rejoindre Stan et Aiden, tous les deux à côté d'un banc où sont posés des bouteilles de toutes sortes. Mon amie saute dans le bras de son copain sous le regard désapprobateur d'Aiden, qui me fait comprendre qu'à l'instar des autres, il pense les mêmes choses à propos du garçon blond. Ma camarade s'empare ensuite d'une bouteille avec laquelle elle remplit un verre en jetable qu'elle donne à Stan avant d'en tendre un deuxième à Aiden qui l'accepte avec joie. Quand vient mon tour, j'hésite à prendre le gobelet mais finis par le refuser pour de bon en revoyant l'image de mon frère en train de faire tout son possible pour me venir en aide.

Non, tu ne peux pas lui faire ça.

— T'es sûre ? On est là pour s'amuser ! Aller !

Elle tend son bras pour que le verre soit devant mon visage crispé.

Je sers les dents et contracte la mâchoire. Pourquoi faut-il qu'elle insiste ? Sérieusement, elle ne peut pas me foutre la paix !

— Non, merci, je décline d'une voix froide une nouvelle fois en secouant la tête.

Mon amie paraît déçue mais se retient de faire un commentaire à mon plus grand soulagement. Elle porte ce qui était censé être mon gobelet à ses lèvres pour le vider d'un coup et le poser sur le banc avant d'attraper le bras de son petit-ami et de l'emmener avec elle vers la piste de danse improvisée. Je me retrouve donc seule avec Aiden. Même si nous avons des amis en commun, nous ne nous parlons pas beaucoup. Après un long silence gênant, je lui demande :

— Tu sais si Gwen vient ?

Il secoue la tête tout en posant le gobelet désormais vide. Il passe une main dans ses cheveux bruns pour remettre en place les quelques mèches rebelles qui le gênent.

— Non, elle m'a dit qu'elle ne savait pas si elle venait.

— Elle m'a dit la même chose.

Comme je ne connaîs pas grand monde et que Giorgia a disparu au milieu des danseurs, je reste avec Aiden, la seule personne que je connaisse à peu près. Enfin, ce n'est pas tout à fait vrai. Il y a bien Caroline non loin discutant avec Ella, Caleb, Lana, des amis à Ethan et, à ma grande surprise, Elia, seulement la blonde est trop bavarde et envahissante à mon goût.

D'ailleurs, je ne vois pas Ethan. Il doit être en train de manger avec sa très chère mère qui, à mon avis, doit bien le chouchouter pour qu'il ait une prétention aussi démesurée. Ça me fait penser à mon devoir en arts-plastiques, il faut créer quelque chose en rapport avec l'égo. Eh bien... je n'aurais qu'à coller sa tête de con sur une feuille et ça ferait parfaitement le travail. C'est pas une mauvaise idée en plus ! A méditer.

L'Institut StaffordWhere stories live. Discover now