CHAPITRE 42

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La suite du voyage américain n'est qu'une suite de banjos, santiags et soirées au coin du feu. Hélène a la constante impression de sentir la viande fumée à longueur de journée et elle a du mal, parfois, à reconnaître Daniel. L'Agence lui a assigné un certain nombre de tâches plus "cowboys" les unes que les autres et les fans se régalent de suivre les aventures de l'Australien aux États-Unis. 

"Est-ce que tu aimes ça ? demande Hélène un soir dans la voiture qui les ramène à l'hôtel. 

- Comment ça ? 

- Est-ce que tu apprécies faire toutes ces choses ? 

- C'est marrant que tu poses la question. Et je vais te dire quelque chose que je n'ai jamais dit, à personne : quand j'étais petit, je préférais les indiens ... 

- Rapport aux cowboys ? demande Hélène. 

- Oui.

- Et maintenant ? 

- Je préfère les françaises. 

- Daniel ... Arrêtes ! Mais tout ce cirque autour des cowboys et de la country, c'est toi qui demande tout ça ? Tu aimes te donner en spectacle ?  Parce que c'est presque une one-man-show à ce niveau ... 

- J'ai voulu m'amuser un peu une année avec Redbull et ça a pris des proportions folles et ... Pour être honnête : ça fait vendre. 

- Tu fais ça parce que ça "fait vendre" ? On a fait de la trottinette électrique sur une route passante de voitures, parce que ça fait vendre ? 

- Hum hum. Le tour en trottinette, l'Agence l'a facturée plus de 250.000 dollars à la marque, une fois que tout le monde aura pris sa part, il restera 100.000 pour moi et 50.000 pour toi ... 

- J'aurais dû conduire ... 

- Tu aurais pris le gros chèque ! 

- C'était tellement dangereux. Y'avait tellement de paparazzis ... 

- Probablement informés par l'Agence ... 

- Encore et toujours. Ça fonctionne ! Le monde de la F1 ne parle plus que de toi : alors que tu n'as même pas de siège, annonce Hélène en suivant Daniel dans l'ascenseur. 

- J'espère que l'Agence a fait un bon deal pour ta veste, parce qu'elle va être partout sur les réseaux dès demain ! 

- La Zadig ? 

- Ouais ... 

- Oui oui, je suis rémunérée ... 

- Alors tu vois !

- Ce que je vois, c'est que tu joues une comédie pour un truc que tu n'aimes pas, et qu'on se met en danger pour montrer une veste à 1500€. Je trouve ça nul !

- T'as faim, c'est ça ? rigole Daniel en tendant son bras à la jeune française. 

- Je suis affamée. 

- J'imagine que tu en as marre des frites, on peut commander un peu de lég-

- N'y penses même pas !"

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"𝖮h dieu ! Ça faisait deux jours qu'on ne l'avait pas vu s'accrocher à Daniel comme une moule s'accroche à son rocher ! On a vu ... Tu es là, tu es VIP et tu es avec Daniel ! 
" Elle est là. Qui l'habille ? J'aime pas trop cette robe. Elle est trop "simple". On dirait qu'elle veut dire "Je suis là, mais ne me regardez pas !" : alors qu'on sait qu'elle est là pour de faire voir !"
"Daniel est trop bizarre avec elle. On a jamais vu ses ex autant dans le paddock et là il l'attend et il fait attention à elle ... En même temps, il a pas grand chose d'autre à faire ! Elle doit le "distraire" pendant la course."

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"Ça dit quoi ? 

- Que je te distrais pendant la course. 

- Tu vas avoir du mal à distraire quelqu'un qui n'est même pas derrière le volant ... souffle Daniel.

- Pas ce genre de distraction !

- Oh ! Des commentaires cochons ? Alors là, je veux bien lire !"

La jeune femme cache son téléphone, alors que Daniel tente de lui voler. Au milieu de la salle de réception de l'hospitalité RedBull, les regards commencent à diverger vers le couple qui rit aux éclats. Daniel est presque allongé sur la jeune femme qui veut sauver à tout prix son téléphone. La scène est vraiment mignonne et les deux jeunes gens n'ont aucun effort à faire pour mettre en scène leur relation. 

Ensemble, ils sont tactiles comme un couple officiel qui souhaite préserver son jardin secret. L'Agence le dit dans ses rapports : c'est une affaire qui roule, pour laquelle il suffit de donner quelques coups de pouces ; les retombées sont exceptionnelles. Les marques s'arrachent le couple, Daniel a un côte de popularité XXL dans le monde de la Formule 1 et maintenant au delà. Il est l'un des athlètes les plus bankable d'Australie et le monde de l'influence commence à se l'arracher. Tout le monde est gagnant avec ce contrat : Daniel, Hélène, l'Agence. 

Dans sa tête, Hélène ne peut s'empêcher de voir la fin de cet arrangement arriver à grand pas. Officiellement, il reste 6 Grands Prix à "vivre ensemble", mais l'Agence parle de prolonger ou de créer un avenant de contrat pour lisser les évènements. Pour le moment la jeune femme se laisse porter et les chèques qu'elle reçoit suite aux partenariats et au collaborations sont de plus en plus gros. Elle dépose des dizaines de milliers d'euros sur son compte tous les 15 jours et assure ainsi un rebond plus facile "après". 

"Vous vous donnez en spectacle, racle une voix qu'Hélène reconnait entre cent. 

- Blake ! sourit Daniel en se levant pour lui donner un accolade amicale. Comment tu m'as trouvé ? 

- Au son ... On entend que vous ici. 

- NON ! Le MET !? 

- Ah. Oui, bel accomplissement. Elle a pas eu le droit de venir, demande le manager en pointant du menton la jeune femme. 

- Elle n'a pas demandé à venir, répond Hélène. Et elle est juste là, elle mérite un peu plus qu'un signe de menton, non ? 

- Non, répond Blake en tournant les talons. Daniel, j'ai besoin de toi dans 20 minutes. Tu me rejoins dans le bureau de Christian."

Daniel sourit à Blake et se retourne vers Hélène. Après s'être assuré que la jeune femme s'en sortira seule, il attrape ses affaires et se lève pour rejoindre Blake et Christian. 

"Je suis désolé qu'il soit aussi con avec toi. Dans le fond, il est pas méchant, il a juste peur pour moi ... 

- Pas pour moi, apparemment. Mais t'inquiète, mon job n'était pas de devenir amie avec lui ...

- Pas faux. Je reviens dans une heure. Doucement sur les smoothies !"

Une Histoire de Bonne PresseWhere stories live. Discover now