Mécanique Divine, comme elle l'appelait. C'était Agnès qui disait cela. Et face au tableau macabre que Denis avait devant lui, il ne pouvait s'empêcher de penser autre chose.
Mécanique Divine. Mécanique Divine.
Le troupeau de carcasses de vaches, toutes dépouillées de leur peau ; les os ouverts et la chaire à vive, le pré en tapis sanglant. Mécanique Divine.
Les mouches qui tournoyaient, bourdonnaient, sifflaient. Les asticots qui grouillaient, tortillaient, torturaient.
L'odeur pestilentielle vous prenant aux tripes, vous étouffait la gorge. Et les plaintes incessantes ; Denis avait le cerveau tout tordu ; certaines vaches n'étaient pas encore toute à fait mortes. De longs râles torturés s'échappaient de leurs gorges pelées.
Denis resta longtemps planté là, estomaqué par le terrible spectacle qui s'offrait à lui sur un plateau de rouge. C'était comme si le temps s'était suspendu au dessus de l'Enfer, le Diable annonçait son arrivée et la vallée se transformerait bientôt en un théâtre de sang et d'effroi.
