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Le véhicule d'igor - un imposant tout terrain noir - déboula sur la piste à grande vitesse, suivi au loin de véhicules sirènes hurlantes.

Ça se corse...

Mon avion était en toute fin de piste. Prêt. Dans l'axe de piste.
Je dévale l'escalier et ouvre la portière arrière de son véhicule à la volée.
Je m'empare de ma livraison tant attendue et la jette par dessus mon épaule. Igor contourne son véhicule et me précède dans l'avion. Une fois en haut des marches, il récupère le tout tandis que je fonce dans le cockpit, sans me préoccuper de ce qu'il fait. Je n'ai pas besoin de lui dire de fermer la porte derrière lui et de redresser l'escalier ou d'attacher les ceintures. Sur ce coup là, je lui fais entièrement confiance.

Je mets les gaz et lance l'avion au bout de la piste. Elle est trop courte pour un avion de cette envergure... Mais si j'ai réussi à me poser sur ce petit aérodrome miteux oublié de tous, il y a deux ans, il n'y a pas de raison que je ne parvienne pas à le faire décoller. Je prends de la vitesse tandis que les véhicules aux gyrophares aveuglants et aux sirènes hurlantes tentent de se maintenir à ma hauteur, le long de la bande de piste.

Tout mon corps est contracté, concentré par la manoeuvre délicate. Igor s'agite à l'arrière mais je sais qu'il va gérer et s'installer vite.

"- c'est parti" je siffle entre mes dents.
Après une violente poussée, je sens un léger soubresaut de ma carlingue et l'avion quitte la piste. D'imposants arbres nous font face mais qu'importe. Je n'ai pas de meilleure option. L'avion amorce un angle a cent quarante degré pour prendre de l'altitude. La carlingue n'est finalement qu'effleuree par les branches d'arbres. Nous nous en  sortons dans dommage majeur.

Ouf.

Encore quelques secondes et je stabilise mon centre de gravité.

"- c'est bon pour toi?" Demande Igor, en entrant dans l'étroite cabine en ronce de noyer.
"- je n'avais pas prévu de passager supplémentaire mais sur ce coup là, je te dois bien ça Igor..."
Il m'adresse son étrange sourire tordu.
"- la Nouvelle-Zélande hein? J'espère qu'on y trouve de jolies femmes... En attendant que je trouve de quoi rentrer aux Etats Unis ..."
"- merci Igor..."
Il pose une main sur mon épaule.
"- elle va bien. Autant que possible"
"- merci."

Lou. C'est ça mon colis de dernière minute. Mon indispensable.  Je ne pouvais pas quitter le pays sans elle, dans cet état, en la laissant à la mercie des journalistes et avec pour seul "soutien" son frère qui a été incapable de l'empêcher de se faire du mal... Voire même qui l'y a encouragé !

3. ceux qui lui ont fait du malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant