𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟴 🁋

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Taehyung


C'est pas vrai.

Il a recommencé.

Jeon.

Cela fait trois jours depuis que nous avons théorisé sur la mort de la jeune Eda, autour de son corps, dans la chambre froide.

Et ça fait trois jours que tous les matins, lorsque j'arrive devant la porte de la morgue, un 'cadeau' m'attend.

Je soupçonne Jeon de vouloir m'amadouer pour me faire craquer, et m'embarquer ensuite dans son idée tordue de chasse au meurtrier.

Aujourd'hui encore, un petit paquet m'attend en bas du battant en bois.

Hier, il m'a offert un parfum, avant-hier un bracelet tressé en cuir, et le premier jour, il m'a laissé un bouquet composé essentiellement de « La fleur de votre naissance. J'ai regardé dans les archives de l'hôpital pour connaître votre date de naissance. »

Mais qui fait ça ? Qui regarde les fleurs de naissance des gens ? C'est exaspérant.

Ennuyé, j'avais jeté le bouquet à la poubelle, et bientôt, ses deux autres cadeaux n'avaient pas tardé à le rejoindre.

Maintenant, je fais face à son quatrième paquet, un soupir agacé au bord des lèvres.

Il ne parviendra jamais à trouver ce que j'aime, étant donné qu'il n'y a que peu de choses que j'apprécie, voire rien du tout.

Je ne le fais pas exprès, c'est ainsi. Hormis mon métier, je n'ai pas de passion ou de hobby, et j'aime vivre ainsi.

Ce n'est pas grave de ne pas être comme le reste de l'humanité, au contraire. J'aime me démarquer, et ne rien avoir à leur envier.

Ma vie me convient.

« Qu'est-ce que... »

Je n'aurais pas dû ouvrir ce maudit papier cadeau. Parcheminé et rêche, il laisse apparaître, une fois déchiré, un paquet de Twix.

Mes préférés.

Un sourire se dessine légèrement sur mes lèvres, très légèrement, tandis que je commence à ouvrir le sachet.

Je dois bien l'admettre, ce cadeau-là je ne vais pas le jeter. Je ne sais pas comment il a su, peut-être est-ce une simple coïncidence, mais pendant quelques secondes, je l'en remercie.

Rien n'aurait pu me faire plus plaisir avant d'entamer la journée qui m'attend.

« Ah ! Docteur Kim ! Attendez ! »

Le grognement qui m'échappe est on ne peut plus caverneux, étant donné la force avec laquelle il résonne entre les murs du couloir.

Je range la barre chocolatée dans la poche arrière de mon jean troué, remonte ma ceinture d'un marron nacré sur mon bassin, et me retourne, agacé, vers le jeune garçon qui s'avance en poussant deux lits qui, à eux seuls, font le double de son poids.

Lewis est l'un des stagiaires en médecine qui descend les patients décédés à la morgue. Il doit avoir la vingtaine, tout au plus, mais déjà, une calvitie est en train de naître au travers de ses cheveux mi- longs.

Il n'y a pas vraiment d'âge pour les calvities, comme pour les cheveux blancs, d'ailleurs. Mais j'espère que ce n'est pas mon tempérament qui lui cause un potentiel stress.

Bien que j'en serais flatté si c'était le cas, je n'ai pas envie de le rendre chauve avant l'heure.

« Deux ? C'est tout ? »

Je jette un léger coup d'œil au petit cadran qui couvre mon poignet droit sans utiliser les normes de politesse, et lance de nouveau un regard aux deux corps cachés sous les draps.

𝑀𝑢𝑟𝑑𝑒𝑟(𝘩)𝑒𝑟  〕  𝑡𝑎𝑒𝑔𝑔𝑢𝑘Where stories live. Discover now