La flamme on l'a attisé

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Maxime tenta bien que mal d'attirer l'attention du serveur derrière le bar. Il s'était légèrement penché en avant, levant la main à chaque fois que le barman se tournait dans sa direction. Mais s'était en vain, ce dernier était trop occupé à discuter avec un groupe de jeunes femmes, et le Corse dû se l'avouer, elles avaient l'air bien plus intéressantes que lui à ce moment.

Il soupira, et passa une main sur son visage. Il avait fuit la situation. C'était une chose de faire semblant d'être indifférent face à son ami, de lui sourire et de lui parler comme si son cœur ne chavirait pas dans sa poitrine. De faire semblant que ses mains n'étaient pas moites après chaque discussion, tant le stress voulait s'échapper physiquement. Il pouvait garder son admiration pour soi. Il pouvait faire semblant de ne pas avoir envie de pleurer. Il pouvait faire semblant de ne rien ressentir. De tout garder prisonnier au fond. Mais putain, c'était autre chose de devoir l'entendre dire que lui et Maxime ça n'arriverait jamais. D'entendre sa voix prononcer cette phrase qui faisait l'effet d'une dague dans son petit cœur meurtrit. Accompagné d'un rire en plus. Son humeur était morose après ça.

Parfois le chagrin était trop grand pour se glisser dans une seule larme. Alors il avait fui. Fui dans l'alcool, dans l'oubli, c'était la seule solution qui lui semblait convenable. Mélanger les larmes à la tise. Mais le barman ne semblait pas vouloir lui donner un coup de main ce soir.

Il soupira à nouveau, résigné à devoir retourner à la table les mains vides. Mais avant qu'il ne puisse se retourner pour reprendre son chemin, une voix s'éleva à sa gauche.

« Hey, Patron ! »

Maxime tourna la tête vers le jeune homme blond, et le barman semblerait aussi.

« Tu bois quoi ? » demanda le blond en déviant son regard sur Maxime.
« Euh- un gin tonic » répondit le plus petit, pris au dépourvu par la question soudaine.

« Tu nous fait deux fois sa commande ? » reprit la voix légèrement rauque de l'homme.

Maxime était un peu perdu, mais il remercia tout de même le jeune homme à ses côtés d'un sourire sincère.

« T'avais l'air au bout de ta vie, caché derrière le bar » dit-il en lui rendant son sourire. Il avait de belles dents, blanches et alignées. Tout son visage semblait plus détendu suite à l'action.

« Tu t'appel comment ? »

« Moi c'est Maxime. Et toi ? »

« Marc, enchanté. C'est un plaisir de faire ta connaissance. » il lui tendit sa main pour la serrée.

Maxime lui sourit simplement et accepta le dextre avancé.

« Merci pour ton aide, j'étais prêt à tout abandonné et repartir à sec. »

« J'ai vu ça. Mais je ne laisserais jamais, au grand jamais, une princesse en détresse sans venir à sa rescousse. »

« Mon héros » dit Maxime, entrelaçant ses doigts et battant des paupières comme une grande-duchesse d'un conte de fée. Les deux hommes rirent face à l'action théâtrale.

« Alors, qu'est ce qui t'amène ce soir ? »

« Je suis là avec un groupe d'amis, on se prend un verre pour se retrouver, comme on est tous sur Paris ce weekend. Et toi ? » répondit Maxime, se tournant légèrement vers son interlocuteur.

« On fête les fiançailles d'un des couples dans le groupe. »
« Ah bon ? Y'a vraiment mieux comme endroit pour faire ça » Maxime jeta un coup d'œil rapide autour de la salle. Le sol collait sous les pieds, la musique était un poil trop forte et les néons bleus donnaient à la salle une ambiance strip club. Pas trop l'ambiance pour fêter un futur mariage.

Jalousie me dit...Where stories live. Discover now