40. Roulette

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ELYO

N'ayant pas le temps de forcer la porte d'entrée de l'immeuble que je cherchais à gagner, je la cassai. Mon bras s'écorcha sur le verre que je traversais, me laissant grimacer. Le hall était désert, mais je m'en méfiais car Jess venait de m'appeler en précisant que de nombreux ennemis étaient présents.

Nous avions pensé que Miller allait concentrer ses forces sur ses entrepôts et non ses bureaux légaux mais avions tout faux. Alors que j'étais censée avoir déjà terminé de tout contrôler avec l'aide de mes équipiers, nous étions en train de nous faire décimer. Miller avait tout calculé. Je m'étais engagée pour traverser le hall d'entrée plongé dans un silence suspect, les yeux attentifs à tout ce qu'il se passait, lorsqu'un bruit retentit depuis la cage d'escalier, me laissant, figée au centre de l'allée, espérer que l'ascenseur ne m'annonce pas l'arrivée de personnes cherchant à me tuer.

Face à moi, alors que je ne  bougeais toujours pas, les portes s'ouvrirent.  

Heureusement, ce n'était que Jess, venu m'accueillir.

Je me ruai dans ses bras, soulagée de le retrouver après les tonnes de combats insensés que je venais de mener. Le baiser que je lui offrais fut apprécié et le bouton, indiquant l'étage qu'il visait, pressé alors qu'il continuait ce que j'avais commencé.

- Cheffe !

La voix de Clay Harleys venait de grésiller. Jess, sans cesser de m'embrasser, entreprit de m'enlever l'oreillette avec laquelle nous étions censés communiquer. Notre baiser dû tout de même se terminer lorsque retentit la sonnerie d'arrivée dans la cage métallisée. Il se mit à jurer :

- Fais chier !

Après quoi il s'éloigna, murmura :

- T'as pas intérêt à crever. On se retrouve en haut sweetie, je te le promets.

Le plan dont il m'avait précédemment parlé consistait à s'occuper des deux derniers étages sécurisés par les mecs de l'enfoiré.

Si on est bon en maths, ça veut dire un chacun.

Alors qu'il venait de regagner celui qu'il allait devoir gérer, j'envoyai l'ascenseur monter jusqu'au dernier. Une fois arrivée, je m'avançais prudemment, sachant mes ennemis bien présents - ni particulièrement discrets. Je les entendais chuchoter.

J'essuyais la sueur qui commençait à perler sur moi à l'aide de mon bras, mélangée au sang séché que j'avais récolté de mes précédents affrontements qui avaient ravagé mes équipements. Il me suffisait de pousser la porte pour me retrouver confrontée à la nouvelle personne que j'allais condamner.

Je le savais. Je l'entendais parler.

Mais lorsque j'y pénétrai, préparée, j'y trouvai quelque chose auquel je n'aurais jamais pensé.

- Camilo est si prévisible..

Pas ici.

Miller pivota, se tourna face à moi.

- Je savais qu'il allait t'envoyer dans ces bureaux paumés pour tenter de nous éloigner.

Sa voix me percuta de plein fouet, immobilisant mon corps et mes pensées. J'étais paralysée.

Qu'est-ce qu'il foutait ?

- Il sait que l'un de nous deux finira tué.. Tu veux parier sur la finalité ? Personnellement, je pense que je la connais.

Je détestais le sourire carnassier qu'il affichait. Cet enfoiré agissait comme si j'étais la proie qu'il avait décidée de traumatiser, puis dévorer.

CARELESS WITH MEOnde histórias criam vida. Descubra agora