Dans l'ombre d'une autre vol 3

8, un allié de taille

8

Un allié de taille

Kenji-Akane TAYLOR

Je tape le clavier de l'ordinateur en revenant sur la scène récente. Mon sang bouillonne quand sur l'écran, je vois ma mère arriver à bord de son véhicule, cinq minutes après moi. Elle descend et vient sonner à la porte. Au même moment,  Imani sort de la chambre en pensant que j'ai oublié mes clés. Elle va les chercher avant d’ouvrir. Sa surprise est grande mais elle s'efforce de rester calme. Une dispute éclate. S'ensuit une bagarre. Du moins ma mère la frappe. Imani tente de se détacher de son étreinte farouche mais le faisant, elle s'écrase sur la table en vitre. L'écran s'éteint. Je jette un regard assassin à mon père.

— C'est cette femme que tu as épousé ? Je souffle tant la rage envahit ma gorge.
— Kenji il y a une explication… il y a forcément une explication… il se répète, je le dépasse froidement et sors de là. Attends ! Il crie après moi.

Le sang dans ma veine crie vengeance. Je sors de la maison en courant, me rappelant avoir garé ma voiture à proximité. En grimpant à bord, je démarre en plantant mon père sur la chaussée. Mes mains tremblent sur le volant, j'ai peur de percuter un innocent. Mais je donnerai tout pour la tuer de mes propres mains.

Je dérape devant la maison en cognant la cigogne en statut. Nana sort alertée par le bruit. Je saute les escaliers de l'estrade et la bouscule pour passer.

— Kenji, mon garçon qu'est-ce que tu as ? Elle me court après.

Je ne l'écoute plus. Mes oreilles ne peuvent plus entendre quoi que ce soit. Je saute les escaliers et défonce la porte de la chambre de mes parents. Ma mère sursaute sur son  lit en me voyant. Je bondis sur elle et lui serre le cou.

— Je vais te tuer sale peste ! T'es une plaie, je hurle pendant que Nana appelle à l'aide en me suppliant de la lâcher.
— Pourquoi tu m'as mis au monde si c'était pour me mal aimer ? qu'est-ce que je t'ai fais au point où verser ton sang pour me faire naître n'ait pas créé en toi un minimum de compassion ? Même pas de l'amour mais de la compassion. De la compassion… c'était trop te demander, je grogne en serrant plus fort.
— Ça suffit ! T'en a trop fait, soupire mon père en me détachant d'elle.

Elle reprend son souffle allongé sur son lit, la main allant et venant sur son cou. Mon père me sort de là avant que je ne l'achève.

— Tes nerfs, contrôle les. Ne tombe pas dans son piège ! Il m'étreint par derrière aussi fort que je perds mes forces et m'affaiblit.
—Si elle reste ici, je pars. Si elle reste ici, je pars, je le préviens. Elle surgit de nulle part et vient m'affronter.
— C'est ça va t'en ! En vrai, t'es qu'une bête sauvage.
— La bête sauvage c'est toi, sale traînée !
—Espèce d'insolent ! Sors de ma maison tout de suite.
— Maëlys tu la fermes, se prononce mon père. Personne ne quittera cette maison à défaut de toi.
— Tu peux toujours rêver si tu penses que je quitterai cette maison. On va souffrir et périr ensemble, espèce d'imbécile.

Je me détache de mon père pour lui arracher la tête cette fois. Elle s'enferme dans sa chambre dans la précipitation mais continue de pester derrière son mur.

—Papa, je ne veux pas. Qu'elle parte ou c'est moi qui pars.

J'accompagne mes mots, des actes. Je m'enfonce dans la chambre et commence à ranger mes affaires. Mon père s'arrête sur le pas de ma porte et soupire en me laissant faire.

— Kenji ce n'est pas comme ça qu'on fait les choses, son ton est neutre. Tu peux prendre ton indépendance mais ne quitte pas la maison dans la colère. Cultiver le positif autour de soi c'est se donner la chance de rayonner et de permettre aux autres d'en faire de même. Imani et vos bébés ont  besoin de toi. En quittant cette maison et en t'isolant de nous, tu deviendras comme un loup esseulé. Féroce et dangereux mais seul et faible. Or ils ont besoin que tu sois fort. Et tu sais que cette force tu la tires de nous. Nous sommes une famille unies, je ne compte pas ta mère, je te compte toi, Duchesse, Déesse, Duc,  Prince et moi. Soyons forts et unis contre ses attaques. On en sortira fort, je te le promets. Sinon que crois-tu qu'elle cherche à faire ? Nous éloigner les uns des autres pour mieux régner.
— Elle est allée trop loin, trop loin papa. C'était trop.
— Elle m'a déclaré la guerre ! Ce n'est pas contre vous mais contre moi. Aucun de mes enfants ne quittera cette maison sans être marié. C'est elle qui partira. Fais-moi confiance ! Je jette les vêtements dans le dressing.
— Ton père t'a déjà menti ?
— Jamais !
— T'es mon garçon et t'es fort ! Montre toi plus fort qu'elle ! Viens là ! Je me laisse aller à son étreinte en reniflant. C'est à croire qu'elle veut tous nous rendre fou…
— Je suis avec vous jusqu'à mon dernier souffle, il me rassure…