18.Millions.

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Layana

Non, mais dites-moi, qui utilise un papier à 175 €, juste pour inscrire une rose ? Je suis parti à la recherche de ce fameux papier, pour pouvoir contacter les clients, ça fait déjà 3h que je me promène de magasin en magasin pour le trouver et je viens enfin d'y arrive.

He bien, heureusement que ce n'est pas moi qui paye, je vous le dis, jamais, j'aurais mis 175 € dans une feuille de papier. Avant de partir, j'ai volé la carte de Monsieur tonton Emy ainsi qu'une de ses motos, pour le code, j'ai demandé à Maria qui a pris un malin plaisir à me le donner et c'est tout naturellement qu'elle et Livia m'ont suivi pour qu'on aille se faire une petite virée shopping. Oui, je sais, on n'en a pas vraiment besoin, mais l'idée de base était tout simplement d'emmerder monsieur "je suis un grand fils de chien et j'adore blesser les autres" vu que je ne veux pas le tuer et que de toute façon, je n'ai aucune envie d'enlever quelqu'un de cher au cœur de cette magnifique Livia, j'ai décidé que j'allais lui faire vivre l'enfer et ça commence par lui faire dépenser quelques millions, je peux vous dire quand ce n'est pas votre carte bizarrement l'argent par plus vite.

Je finis donc mes achats et poursuis cette petite virée avec les filles, évidemment, on se fait plaisir, on ne compte pas, on mange ensemble, fessons des activités, maintenant, on est dans un magasin de jouets pour notre petite princesse et alors que je suis en train d'essayer de comprendre pourquoi c'est tout le temps des petites filles sur les cartons de jouet du genre serpillière, balai, cuisine et pourquoi ce ne sont pas des petits garçons, je vois apparaître le nom deη κοκκινομάλλα (le rouquin) sur mon téléphone, je ne réponds évidemment pas, pareil pour la deuxième fois qu'il appelle, 3ᵉ, 4ᵉ et au bout de la 5ᵉ, je réponds quand même.

- Oui ?

- Je me demandais, tu préfères mourir asphyxié ou poignarder en plein cœur ?

- Je ne sais pas, ça dépend, lequel m'évitera de voir le plus possible ta gueule ?

- Je peux savoir ce qui t'a pris, pourquoi j'ai reçu un appel de ma banque me disant qu'on venait de voler ma carte ?

- Techniquement, ce n'est pas du vol, je ne compte pas la garder, on va dire que c'est un emprunt.

- Tu sais surtout ce qu'on va dire ? On va dire que dès que tu rentres, tu vas comprendre qu'il ne faut pas se foutre de ma gueule.

- Je n'attends que de voir ça.

- Vas-y continue, tu as raison, mais n'oublie pas, moi, je ne suis pas un mec bourré dans un bar, je vais te faire regretter ton acte la folasse.

- Et moi te faire regretter de me parler comme une putain de chienne, mais tu vas avoir ce que tu veux, tu vas l'avoir, mon corps, mais seulement pour te tuer.

Je mets fin à l'appel et me rends compte qu'ils ont entendu ma conversation.

- Préviens-moi quand tu le tues, que je t'aide à cacher le corps.

- Maman !

- Je plaisante ma chérie, mais tonton a fait quelque chose de vraiment très méchant et il faut qu'il comprenne qu'il faut réparer ses erreurs.

- C'est envers toi qu'il a été méchant Laya ?

- Oui, μικρή πεταλούδα (petit papillon), mais ne t'inquiète pas, il va comprendre qu'il n'aurait pas dû.

- C'est drôle, on dirait Ray et Tilio.

- Comment ça ?

- Au début, quand ils se sont connus, ils ne pouvaient pas se supporter, ils n'arrêtaient pas de se battre, de s'engueuler tout le temps, puis un jour Ray s'est pris une balle, rien de grave, juste dans l'épaule, mais ça a changé quelque chose. Tilio est resté à ses côtés pendant deux jours à tout faire à sa place, à l'aider au mieux qu'il pouvait et à partir de là ils sont devenus inséparables.

- Et amoureux ?

- Effectivement, mais ils sont trop cons pour se rendre compte.

- Je pense surtout que Tilio ne s'en pas compte.

On finit quelques achats et Maria et sa fille repartent à bord de leur voiture et moi de ma nouvelle moto, je compte bien la garder effectivement.

De retour à la résidence, on part ranger nos quelques achats, en montant les escaliers, je croise Emylio qui lui les descend, alors je me contente de lui faire mon plus beau sourire et de lui plaquer sa carte contre son torse tout en continuant à monter. Je l'entends râler et descendre à la rencontre de sa sœur, je ne prends pas la peine d'écouter leur discussion et vais directement poser mes achats une fois fait. Je vais dans la bibliothèque, j'y croise Aria.

- Alors les cours ?

- Comme d'habitude rien de bien nouveau et toi alors avec Emy ?

- Pourquoi tout le monde me pose cette question ? Il ne se passe absolument rien.

- En tout cas, je ne l'ai jamais vu autant sur les nerfs, que depuis que tu es arrivé, fais attention à toi, quand même.

- Ne t'inquiète pas, le seul risque, c'est que je lui fasse bouffer sa virilité, c'est tout.

- J'espère et toi, que fais-tu là ?

- Ho, moi, je dois travailler sur quelques dossiers.

- J'ai appris que votre dernier plan n'avait pas marché.

Des briques de souvenirs passent rapidement dans mes pensées, je me ressaisis et je réponds le plus naturellement possible.

- Oui, mais il fallait s'en douter, en tout cas, on n'a rien perdu.

- C'est déjà ça je suppose.

- Oui.

Je lui souris et monte au premier étage de la bibliothèque, j'aurais pu travailler avec elle en bas, mais je n'ai pas l'habitude de rester autant de temps avec quelqu'un et là, on peut dire que j'ai ma dose de sociabilisation.

Je me faufile entre les allées et les armoires et me cale dans un coin à l'abri de tout le monde. Avec mes quelques feuilles, alors à partir de mes souvenirs, je reconstitue les dossiers qui étaient à en ma possession avant la mission. Dans mes souvenirs, il y avait un dossier sur un homme riche, il me semble qu'il détournait des fonds en faisant passer ça pour des virements auprès des associations, le deuxième était une famille qui prostituée des enfants, et la basique un homme qui trompe sa femme.

Je pense qu'on va partir sur la femme qui prostitue des enfants, alors je réécris toutes ces données personnelles et tous les détails qui étaient dans le dossier, ses habitudes, son identité, où elle habite, ses partenaires, non pour la mission, mais pour mon plaisir personnel, j'ai toujours pris un énorme pied à tuer les enflures.

Près de trois heures plus tard, je finis enfin de recenser toutes les informations à la base de mes souvenirs, j'avoue que rares sont les fois où j'ai fait autant travailler mon esprit, autant d'informations lues à peine, près d'une semaine plus tard, ça n'a pas été facile, mais évidemment j'ai réussi, je finis par quitter la pièce et descendre. Arrivé dans le salon, je balance le dossier à la gueule du rouquin.

SicarioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant