Chapitre 7 Malaise ambiant

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J'ai raccompagné Juliette chez elle. Et voilà.

Avant ça, sur ce banc romantique, pour se venger d'avoir refusé de l'emmener chez moi, elle m'a embrassé avec l'érotisme d'une véritable succube. A moins que ça a été pour tenter de me convaincre ? Peu importe. J'ai dû la repousser tant bien que mal et ronger mon frein. Je lui ai, à la place, proposé de venir ce week-end, mais elle m'a dit qu'elle devait aller au mariage de sa cousine. C'était d'autant plus frustrant qu'elle n'a pas pu me confirmer tout de suite pour un soir de semaine.

Sa maison était assez excentrée alors nous avons pris le bus. J'ai évidemment prévenu Camille que je raccompagnais sa sœur, et une fois devant sa porte, elle m'a littéralement sauté dessus pour s'assurer que tout allait bien. Etrangement, Juliette ne m'a pas embrassé pour me dire au revoir. Elle m'a simplement et rapidement salué avec timidité, tandis que Camille m'a remercié. Je me suis retrouvé tout seul dans la rue à une heure du matin, la queue entre les jambes, me maudissant de ne pas avoir de scooter. J'ai dû refaire tout le trajet en bus avant de pouvoir rentrer, me laver et décharger toute ma frustration dans un râle étouffé pour ne pas réveiller ma mère. Je n'ai même pas eu envie d'envoyer un message à Juliette. Je me suis juste endormi.


Le réveil de ce matin n'est pas si difficile. Les cours ne commencent qu'à 11 heure et je n'avais pas tant bu que ça. En revanche, j'étais déçu de n'avoir toujours aucun message de Juliette en me levant alors j'ai essayé de dépasser ma frustration et ma déception en lui demandant avec toute ma nonchalance si elle n'avait pas trop la gueule de bois.

Ce n'est que maintenant, après avoir terminé mon petit-déjeuner qu'elle me répond enfin :

De Princess Mojito :

Si... Et tu verrais ma tête... Un film d'horreur.

Imaginer sa tête fatiguée et dépourvue de maquillage me fait immédiatement sourire. C'est la version de Juliette que préfère, j'en suis sûr.

Oui, j'ai renommé son pseudo. Ne me demandez pas pourquoi j'ai fait ça. Sur le moment, j'ai trouvé ça judicieux, et maintenant que je reçois un message de sa part, j'avoue que ça fait surtout cul-cul. Ou accroc. Au choix.

A Princess Mojito :

Envoie une photo. Je veux une preuve.

De Princess Mojito :

T'es un grand malade. Jamais de la vie...

Je lâche un soupir contrarié. C'est l'ascenseur émotionnel avec elle. Le pire, c'est que je suis sûre qu'elle pourrait être du genre à envoyer un nude à la place - une fois apprêté bien sûr. Enfin, je n'ai rien contre les personnes qui s'envoient des nude. C'est juste que je trouve que c'est plus intime d'envoyer une photo dénudée qu'une tête mal coiffée au réveil. Mais va savoir, je suis peut-être le seul à voir les choses comme ça.

Enfin bref, je ferais mieux d'arrêter de penser. Apparemment, je suis d'humeur grognonne. A la place, je me ressaisis et me rends à la salle de bain pour un brossage de dent et un coup de gel dans les cheveux. Une fois la brosse dans la bouche et ma tignasse encore en pétard, j'ai l'idée de me prendre en photo, faisant exprès d'exagérer mes traits tirés pour lui montrer que le ridicule ne tue pas. Puis, je lui envoie aussitôt. Sa réponse ne se fait pas attendre.

De Princess Mojito :

Trop mignon <3 mais tu baves... xD

La présence du petit cœur rouge me fait rater un battement de cœur. Je ne m'y attendais pas, et il me rassure après le vent d'hier soir auquel j'ai eu droit. Ok, donc je n'ai pas complètement tout foiré en la ramenant chez elle plutôt que chez moi.

&quot;L'amour&quot; selon AndyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant