42. Peur

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Lundi matin, le café brûlant coule bruyamment et Maxime le regarde avec une certaine fascination, hypnotisé par le ronronnement régulier de la machine. Assis sur la fameuse chaise, il essuie ses yeux vitreux embués de larmes du fait de ses bâillements incessants, redoutant la journée et le Zen qui l'attend. Il n'est pas prêt de se recoucher.
Fatigué du manque sommeil et de toutes ses pensées qui finissent par un point d'interrogation. Il boit son café au lait brûlant sans même l'apprécier, il lui en faudrait au moins 10 comme ça pour affronter la journée.

Dans les transports, il repense à sa soirée d'hier avec un mélange de honte et de tendresse. Il se refait la scène en boucle, comme un film dont il ne cesserait de se lasser. Il y cherche des réponses, ou de quoi se rassurer. Il regrette un peu ce qu'il a dit à Sidjil, mais d'un autre côté, il ne pouvait plus faire semblant, et sa sincérité et la douceur des mots qu'il lui a porté ont annihilé toute forme de fierté quelconque en lui.
Il aime sincèrement tous les moments qu'il passe avec lui, au moins assez pour ne plus le nier, et pour vouloir le revoir encore et encore. Ça a toujours été le cas, et le temps semble vouloir les rapprocher avec un but précis en tête que Maxime veut fuir ou simplement ne pas regarder dans les yeux.

Sidjil est parti tôt ce matin, ils n'ont que très peu dormi, si ce n'est pas du tout. Maxime a ressenti un tel vide lorsqu'il est sorti de l'appartement, il se rend compte à quel point il admire tous les petits détails qui font qu'il est lui, toujours dans comprendre comment est-ce possible que Sidjil lui porte autant d'intérêt.

Maxime est quelqu'un de craintif, il a peur des bestioles, du vide, des petits espaces. Alors il fuit les araignées, l'accrobranche et les ascenseurs et pourtant, il a beau redouter sa relation avec Sidjil, quelque chose l'attire indéfiniment à lui. C'est une contradiction harmonieuse, comme cette envie qu'il a de lui appartenir sans renoncer.

Il a un pied dans le vide et l'autre sur la glace.

- Eh beh mon salaud ! Courte nuit ?
- Grim ferme ta gueule je suis fatigué.
- Ah bah ça on a vu t'inquiètes pas

Les paupières de Maxime, malgré la caféine qui coule dans son sang, refusent de rester ouvertes et Grim, assis à sa gauche, prend plaisir à en jouer. Sa discrétion légendaire attire tous les regards de l'équipe sur Maxime qui rougit de honte. Il a l'impression que c'est marqué sur son front, que tout le monde voit en lui, qu'il trompe sa copine avec son meilleur ami dans un climat plus qu'hétérocurieux.

- Mais dis donc qu'est-ce que c'est que ça, demande Grim en pointant du doigt le cou de
Maxime sur lequel se trouvait une minuscule trace de morsure accidentelle, t'as fait ta première fois enfin ?

Il avait vérifié ce matin, mais vraisemblablement, celle-ci lui avait échappé. Il se maudit intérieurement de ne pas avoir mis de col roulé dans le doute. Élian, la tête tournée vers les deux présentateurs, semble écouter la discussion avec attention. Ça fait un moment que Maxime ne lui a plus parlé de sa relation avec Sidjil et bien que frustré, il s'inquiète un peu pour son meilleur ami.

Dans un élan de compassion et voyant la mine embarrassée de Maxime, Grim continue à voix un peu plus basse :

- T'étais avec Laure
- Non, répond-t-il du tac au tac, enfin si ! Si si j'étais avec elle, se reprend-t-il aussitôt

Grim plisse les yeux devant l'air suspect de Maxime et se penche un peu plus vers lui pour le regarder et l'analyser plus finement, avant d'en tirer des conclusions digne des plus fins détectives :

- T'étais avec ton plan cul c'est ça ? Tu peux pas nier je suis sûr de moi !

- Oui j'étais avec lui ça te va ? Tu me lâche maintenant ?

paradoxe | [Maxime x Djilsi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant