paradoxe | [Maxime x Djilsi]

59. Amour

Le petit restaurant Japonais abrite le groupe pour un repas tardif mais mérité. Sidjil et Maxime, comme à leur habitude, fonctionnent en duo, reclus dans un monde qui n'appartient qu'à eux. Pour arranger Sidjil qui déteste choisir ce qu'il va manger en présence de personnes étrangères à son cercle amical proche, à savoir Victor, Maxime lui a proposé de partager un plateau de sushis, à son plus grand soulagement. C'est ainsi que, assis l'un en face de l'autre, ils se retrouvent à déguster leur repas avec grand appétit, sous l'œil aiguisé des membres du « plan d'urgence », Élian et Manas, qui ne ratent aucun détails, même les plus futiles. Des regards qu'ils se portent au fait que Sidjil laisse à Maxime ses sushis préférés en mangeant les autres moins bons, rien ne leur échappe.

Les discussions fusent autour des plats, diverses et variées. Victor, assis en bout de table à côté de Sidjil et Maxime, ne rate aucun mot de ce qu'ils se racontent, retardant encore plus le moment que Maxime redoute. Au fond de lui, ça le soulage, d'être forcé à ne pas aborder ce pourquoi il est venu voir Sidjil ce soir. Ce dernier, légèrement penché sur la table pour montrer à Maxime des images de son tournage du jour sur son téléphone, lui raconte sa journée avec joie et entrain. Il aime beaucoup parler de sa vie avec Maxime, car il l'écoute. Il l'écoute pas simplement, il intègre et s'intéresse avec un soin particulier à tout les détails de ses récits. Il pose des questions, il complète, il réagit et il retient. Tout ce qu'il lui raconte l'intéresse profondément. Maxime de son côté, apprécie chacune des histoires de Sidjil qui adore parler de lui, scénariser ses aventures et le faire rire. Les personnes qui ne le connaissent pas pourrait croire à de l'égocentrisme, mais Sidjil possède également une grande capacité d'écoute, d'attention et de conseil envers les personnes qu'il aime. Ils parlent d'eux l'un à l'autre sans se lasser, sans se culpabiliser, c'est un équilibre parfait.

Un équilibre parfait, parfois rompu par Victor qui, malgré le fait qu'il ne soit pas méchant, tape plus ou moins sur les nerfs de Maxime. Il faut l'avouer, c'est un garçon sympathique et assez cultivé, mais ses interventions dans les discussions qu'il entretient avec Sidjil ne sont pas du tout à son goût. Déjà parce qu'il ne veut pas du tout partager son moment avec lui, et surtout parce que ses réflexions sont insupportables. 

L'entendre parler de Sidjil comme s'il le connaissait depuis des années, comme s'ils étaient proches, ça l'énerve sincèrement. Soit Victor ignore Maxime, préférant séduire professionnellement Sidjil, soit il lui parle pour lui expliquer le caractère de Sidjil. Et ça, Maxime n'apprécie pas vraiment, estimant sans vanité être la personne qui le connaît le mieux, avec Manas. Au bout de quelques réflexions, Maxime, malgré sa timidité, ne put s'empêcher de lui faire la remarque, lui expliquant qu'il connaissait Sidjil bien mieux que lui et que par conséquent, ses commentaires étaient impertinents. À la fois mal à l'aise et attendri, Sidjil s'est contenté de rire et d'essayer de composer avec tout le monde, tout en réservant bien plus d'attention à Maxime pour le rassurer.

Lui même étant un grand jaloux de nature, il sait très bien ce que Maxime ressent et fait tout son possible pour lui montrer que ces sentiments-là n'ont pas lieu d'être, bien que Maxime soit déjà conscient que cette jalousie est infondée.

Le déroulé de la soirée est bien loin de celui qu'il aurait imaginé avant de venir. Il doit composer avec. Après le restaurant, il pourra rentrer avec Sidjil et prendre son courage à deux mains. Les minutes qui s'écoulent le rapproche un peu plus de la discussion qu'il va devoir lancer lui-même, sans savoir comment. Sidjil remarque, comme toujours, l'attitude inquiète et stressée de Maxime. Il le voit dans son regard, ses ongles qu'il ne ronge jamais habituellement, et le fait qu'il paraisse par moment, simplement ailleurs.

- Tu manges que ça Maxou ? Lui demande-t-il alors, constatant le peu de sushis qu'il avait mangé, c'est pas ceux-là que t'aimes ?

- Si si, mais je sais pas, j'ai pas très faim.