paradoxe | [Maxime x Djilsi]

43. Ultimatum

Les jours ont filé à une vitesse folle, s'empilant un par un pour clôturer une semaine chargée et pluvieuse.

Maxime fuit les problèmes, Sidjil suit Maxime.

Manas et Elian se sont tenus au courant du “Plan d’urgence” après ce que Maxime a avoué à son meilleur ami lundi, en prenant la décision de ne rien dire à Sidjil. Selon eux, lui raconter que Maxime a peur qu’il soit amoureux de lui ne serait qu'un frein à la discussion qu'ils doivent avoir. Manas le cuisine au corps pour qu'il aborde enfin ce sujet-là avec Maxime.

Sidjil a passé la semaine à changer d'humeur, a passer du noir au blanc de façon assez violente. Il vivait au crochet de Maxime, de ses disponibilités et de ses messages. Ils se retrouvaient quand Maxime le pouvait ou le voulait et lorsqu'ils étaient ensembles, le soir souvent, Sidjil se limitait à l'embrasser, souvent attiré par son cou et souvent repoussé. Il est arrivé à ce stade toxique de la relation, mais peu lui importait.

Il se contentait de le regarder, de lire entre les lignes et de deviner ce qu’il y avait dans sa tête, il était à ses yeux irréel. Il ressemblait au parce que de son pourquoi, à quelqu’un de parfait et il était devenu la roi de l’autopersuation, s’accrochant à de maigres détails qui pourrait témoigner de l’affection que Maxime serait capable de lui porter.  

Il pouvait accepter tous ses écarts et ses maladresses, tant qu’il voulait de lui. Sidjil est  persuadé que Maxime ne peut voir aucun de ses défauts car il n’en n’a qu’un : cacher tout les autres pour qu’il l’aime.

Et c’est pire.

Il l’a laissé entrer dans son cerveau, prendre le contrôle de son corps, de son esprit. Il le bouscule contre les parois de sa boîte crânienne, aux extrêmes de sa joie et de son désespoir.

Et à peine a-t-il le temps de se relever du choc, qu’il le repousse de l’autre côté. Sa vie avec Maxime oscille sans transition des sourires aux pleurs, il cherche sa valeur lorsqu’il n'est plus là.

Il a, depuis quelques jours, ce rapport binaire au monde, où plus rien n’est grave, tout est beau, rien ne l’arrête, puis tout à coup plus rien, dans sa vie, dans son corps, dans son cœur.

Il dépend de Maxime, et tout ce qui pourrait l'amener à croire leur relation est réciproque. Ses regards et ses non-dits qu’il fait parler dans sa tête se réconforter, mais lorsqu'il se tait, seul le silence lui répond.
Sidjil sait qu'il sombre peu à peu dans une relation malsaine avec Maxime mais son envie d'être près de lui de cette manière est bien plus forte que sa raison.

Ce vendredi soir, Sidjil s’est une fois de plus rendu chez Maxime, pour qu’ils se voient un petit peu avant le week-end que Maxime va passer avec sa copine. Il sait qu’il est excessivement jaloux et possessif avec Maxime mais non seulement c’est de pire en pire, mais surtout il ne pensait pas que le voir tout préparer pour l'arrivée de Laure lui serait aussi insupportable. Il range son appartement de fond en comble, après s’être parfumé et bien habillé, le genre d’effort qu’il ne ferait pas pour lui, pense amèrement Sidjil.

Assis dans son canapé, il le regarde nettoyer le salon déjà propre, bien plus préoccupé par l’arrivée de sa copine que par Sidjil. Il semble presque stressé, comme si tout devait être parfait pour quand elle sera là. Ils regardent l’heure toutes les cinq minutes, tel le compte à rebours de leur séparation.
En vérité, Maxime est très anxieux. Il aime Laure, mais il n’a aucune envie de la voir, du moins pas comme ça, pas maintenant. Aucune envie de se forcer, de devoir jouer un rôle, de faire semblant.

Cette fille si parfaite pour lui qu'il est censé aimer plus que tout, et à qui il fait du mal impunément. Lui aussi se fait du mal car Sidjil dans son canapé un vendredi soir c’est la seule chose dont il a envie en ce moment. Ce garçon a un étrange pouvoir sur lui, celui de déconnecter tous ses neurones. En sa présence, il ne réfléchit plus bien.