35/ Ander

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- J'pense sérieusement qu'ils vendent. Peut-être pas tous les trois, mais au moins deux d'entre eux.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Déjà le fait que Valério traîne toujours à la bibliothèque, chose qui n'arrive jamais. Et ensuite le fait que Rebeka est allée payer en une fois son semestre.

- Et ?

- Et Ander ?! J'te rappelle que sa mère est en taule et qu'elle est pas sensée avoir un rond ! Donc juste ça c'est suffisant pour dire qu'ils deal. J'arrive pas à croire qu'ils m'aient rien dit...

- Après ça c'est pas vraiment des trucs qu'on dit à tout le monde hein...

- Pourtant Rebe et moi on échange tout...

Allongée à côté d'Ander dans mon lit, j'observe le garçon alors qu'il caresse gentiment la peau de mon cou. J'étais justement entrain de lui faire part de mes suspicions au sujet de Rebeka, Valério et Samuel entre autre. Car ces temps-ci à chaque fois que je les vois, ils sont louches. Louches comme quand Guzman et Samuel complotaient ensemble contre Polo par exemple. Et bien sûr ils ont décidé de m'exclure, ce que je trouve très vexant d'ailleurs.
Mais avec tous les allés et retours de l'hôpital avec Ander, je n'ai pas encore trouvé le temps de leur en parler. Et peut-être que je ne devrais pas en parler, peut-être que je devrais juste les prendre sur le fait pour les forcer à me dire la vérité. Hum...ça pourrait marcher aussi.

- Lia te traçasses pas trop avec ça. Et si on pensait juste au moment présent hein ?

Pour illustrer ses propos, il se met à m'embrasser délicatement tout en passant ses mains sous les couvertures. Mais alors qu'un large sourire apparaît sur mon visage et que je passe mes mains dans ses cheveux, c'est presque avec horreur qu'une boule de mèches brunes reste collée à ma main.
En croisant mon regard, les yeux d'Ander s'écarquillent et il se redresse d'un bond. Reprenant mes esprits je me redresse à mon tour et balance les cheveux.

- Ander...c'est rien, c'est pas grave.

- Si t'avais vu la tête que tu viens de faire...

- Non je...

- C'est pas la peine de dire que c'est rien. me coupe t-il. De toute façon on sait déjà que c'est grave. La chimio fout toute ma vie en l'air. Et ça me fout la trouille. Et à toi aussi j'le vois. On devrait arrêter de faire comme ci rien n'avait changé.

Je reste un instant silencieuse, car il n'a pas tort. On essaye de jouer les petits couples modèles comme avant, en prenant les visites à l'hôpital comme des formalités. Mais c'est pas le cas, pas du tout. Ander pourrait mourir sans ces chimio, parce qu'il est malade. Gravement malade.

- Ok, tu veux qu'on accepte le problème ? dis-je en retirant les couvertures. Alors viens avec moi.

- Où est-ce que tu m'emmènes ? questionne t-il à son tour alors que je le tire hors du lit

Je me contente juste de lui sourire, alors que l'on quitte ma chambre et traverse le couloir. Quelques secondes après nous arrivons à ma salle de bain. Sans un mot je fais assoir Ander sur le rebord de la baignoire, avant de fouiller dans les placards sous le miroir. C'est là que je décoche un rassoir.

- Prenons le taureau par les cornes. murmurais-je les yeux plongés dans ceux d'Ander

- Tu ferais ça pour moi ?

- Evidemment ! dis-je en levant les yeux au ciel. Et puis je te rappelle que je me suis rasée la tête durant les vacances d'été, te le faire à toi ça sera une part de gâteau. Reste juste immobile et tout ira bien.

Élite 2 : Here we go again  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant