Golden Corp (JIKOOK)

EIGHT

☆Jungkook☆

Je m'éloigne de Jimin et me dirige vers un partenaire avec qui j'ai une affaire en suspend. Jimin, il est d'une rare beauté et, apprêté comme il l'est, il semble sorti d'un rêve. Sa posture gracieuse et son visage radieux ne trahissent aucun artifice, aucune supériorité, il ne se dégage de lui qu'un sentiment de gêne, sans doute une timidité cachée dont il ne devrait aucunement souffrir. Il a l'art de me faire baisser la garde. Depuis ce fameux soir où  dans le parking, il s’est blotti contre moi juste après que je l’ai sorti d’un mauvais pas impliquant un chauffard. Il n’a pas quitté mes pensées. Je me tourne une dernière fois vers lui, un dernier sourire en guise d’excuse, pour graver le sien dans ma mémoire.
Quelle créature troublante.
Je serre la main de mon collaborateur, il semble vouloir m’entretenir d’un point particulier de notre projet de création de filiale au Japon. J’essaye en vain de l’écouter cherchant déjà du regard, avec toute la discrétion dont je suis capable, celui qui hante mes pensées. Je le vois en compagnie de Seokjin, le directeur de clientèle et également son manager. J’ai comme une pointe dans la poitrine. Ils rient en se parlant, l’un près de l’autre, il a posé une main sur son bras. Je ne me doutait pas qu'il existait une telle proximité entre eux.
Mon interlocuteur se racle la gorge, signe évident qu'il a surpris ma distraction. Je me force à me concentrer sur lui, peine perdue. À peine quitté des yeux, mon esprit le dessine à nouveau. Comment un homme, que j'ai à peine vu et à qui j'ai à peine parlé, peut occuper à ce point mes pensées. Son visage magnifique, son odeur enivrante, sa voix douce et chantante, chaleureuse comme le feu dans l'âtre, sont autant de sensations qui me perdent.
J'acquiesce sans entendre les paroles de mon interlocuteur. Il semble ravi et, prétextant une heure avancé, la soirée touchant à sa fin, me serre la main et se retire me laissant seul en proie à un sentiment que je ne saurais identifier.
Seokjin et Jimin sont en pleine conversation, la foule sur le point de s'en aller couvre facilement la moindre conversation et, profitant de l'occasion, il s'est rapproché de lui, lui parlant à l’oreille, une main dans son dos. Il ne semble nullement dérangée par cette proximité sensuelle. Une onde de choc me saisit, mon corps se dirige droit sur lui sans me demander mon avis, brûlant de mettre fin à ce contact. Le message est clair. Je ne veux le laisser à aucun autre, je ne veux voir d’autres mains que les miennes se poser sur son corps. J’arrive à leur hauteur, sans m’imposer. Ils remarquent immédiatement ma présence et, sans doutes en signe de respect, vis-à-vis de ma position dans la hiérarchie, s’éloignent l’un de l’autre et me saluent. Je respire à nouveau, mes muscles se détendent, mes poings jusqu’alors fermés à m’en faire mal s’ouvrent à nouveau.
  

- Monsieur Jeon, bonsoir !

- Rebonsoir.

- Bonsoir Monsieur Kim, monsieur Park. Veuillez m’excuser de vous importuner.

- Non, il n’y a aucun mal.

- Je suis sur le départ et je voulais savoir si vous désiriez que je vous raccompagne, étant donné l’heure tardive.

- Oh! ne vous donnez pas cette peine, mettre votre chauffer à ma disposition était déjà fort aimable de votre part. Je rentrerai par mes propres moyens, je vous remercie.

« Mais pourquoi, pourquoi me fuis-tu encore... »

-Ce n’est pas un problème, vraiment, cela ne me dérange nullement et  ça me rassurerais de ne pas vous savoir seul.