Chapitre 4 : surprise

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Bonne lecture 😘😘😘🔥🔥🔥🔥


**Ismaila**

Je ne pourrais jamais décrire le ressenti que j'éprouve à chaque fois que je foule les pieds sur ma terre natale : Saint – louis.

S'il y a une chose que j'ai compris c'est que je ne pourrais jamais me départir de ce sentiment, de cette paix intérieure mais surtout de ce havre que représente notre petite et modeste maison.

Ndar !

Tout redevient normal quand je retourne chez moi. Malgré les quelques semaines de vacances à passer auprès de la grande royale, j'éprouve toujours cette allégresse de mes temps adolescents.

-Tu penses à quoi ?


Ma femme m'avait posé cette question avec la certitude de ne jamais avoir la réponse qu'elle souhaite. En réalité, elle était aussi absorbée que moi, à chaque fois que nous décidons de passer nos quelques semaines de vacances au Sénégal.

-Rien de spécial, ma grande. Tu fais quoi ?

Je m'étais approché d'elle, conscient que je ne lui avais pas prêté l'attention qu'elle mérite. Mon sourire s'élargit quand je me rends compte qu'elle avait un grand calebasse sur les jambes et remuait avec aisance la poudre de mil qui commençait petit à petit à se former en fondé.

Mon éclat de rire réussi à alerter ma mère.

-Wa Ani toubab akk araw ?

Elle sourit et sa réponse fut mon plus grand bonheur.

-Je ne suis pas une toubab !

Ma mère qui avait suivi notre petit échange depuis la porte de la véranda avait sourit et s'était approchée. C'était l'image par excellence que tout homme rêve d'avoir dans sa vie : sa mère et sa femme dans un excellent état d'esprit.

Marianne Leroy a réussi à faire mon bonheur depuis une bonne dizaine d'année. Je n'avais que 26 ans quand je l'ai rencontré à paris. A l'époque je ne savais pas à quel saint me vouer dans la mesure ou j'avais absolument tout perdu.

Qui dit que voyager à l'étranger représente la fin de tous les problèmes ?

Je n'avais rien sur moi. J'avais atterri avec quelques affaires dans l'espoir de voir oncle Fansou arriver le sourire aux lèvres, me chercher à l'aéroport.

J'avais regardé les minutes passer à la vitesse de l'éclair et personne à l'horizon. Je ne savais pas quoi faire, ni qui appeler.

Qu'aurais-je pu réellement faire ?

Je me souviens de cette partie de ma vie avec la même amertume qu'au début. Et après une longue nuit passé sur les bancs de l'aéroport , un miracle s'était alors produit et le visage de Marianne m'était apparu tel un Messi.

« Monsieur, vous ne pouvez pas dormir ici », m'avait-elle lancé.

Depuis ce jour, nous nous sommes jamais quittés.

-Ces jours – ci tu sembles très absent Ismaila !


L'objet de toutes mes réflexions me tire de ma léthargie. 10 années à partager ma vie, et 10 années où elle arrive à lire en moi tel un livre ouvert.


-Tu me connais chérie ! quand je suis à saint louis je deviens une autre personne.

-Ouais, trop mélancolique

Elle avait raison ! seulement, elle était la seule personne qui n'arrivait pas encore à lire et à comprendre ce qu'il se passe.

Comment lui dire ? comment lui faire comprendre qu'elle est l'amour de ma vie mais que malgré tout ça, je l'ai trahi ?

ManigancesWhere stories live. Discover now