Chapitre 19

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J'ouvris la portière de ma voiture garé devant le grand immeuble où Éden travaillait.

La petite main de Derek enveloppa la mienne quand nous traversâmes la route.

J'avais prévu de venir seule ce matin pour voir Éden après avoir prévenu William que j'avais un rendez-vous important et que je ne pourrais pas garder Derek pour cette matinée.

Mais ce dernier quitta la maison avant l'aube, ce ne m'arrangea guère.

À vrai dire, je devrais être soulagée qu'il soit parti, puisque je ne voulais aucunement lui faire face depuis le baiser d'hier...

Mon ressenti fut profondément aliénant, créant ainsi une grande confusion intense.

D'un côté, je me sentis coupable d'avoir éprouvé ces sentiments pour quelqu'un d'autre que mon fiancé.

Je me demandai si cela signifiait que je remettais en question ma relation avec Éden.

Mon Dieu. En même temps, je n'eus rien ressentit d'aussi fort que les émotions d'hier.

C'était plus que ça, reconnais-le... chantonna la voix en moi que je fis taire rapidement.

Était-ce simplement une attirance seulement physique avec William ? Est-ce que le fait de ressentir cela mettrait en péril mon amitié avec Éden ? Ou pire, me détesterait-il ?

J'ignorai ce qu'il s'était passé hier, ni pourquoi nous avions fait... ça.

C'était totalement irrationnel.

Mon dernier souhait était de faire du mal à Éden, c'est pour cela que le mieux à faire était d'être honnête avec lui, et surtout de l'être avec moi-même.

Je m'étais pourtant reveillé ce matin avec la sensation d'avoir encore ses lèvres sur les miennes, ses mains qui s'erraient partout sur mon corps me laissant des sensations inaccoutumées.

Je pensais avoir rêvé, que la nuit dernière n'était que le fruit de mon imagination lointaine, et lorsque je me rendis compte, mon monde se retourna sens dessus dessous, me donnant un mal de crâne encore plus effréné que celui que j'avais initialement.

Je ne pouvais nier à moi-même d'avoir aimé ça, d'avoir adoré les sensations qu'il me fit ressentir.

Mais c'était une erreur, une très grosse erreur que je fis et qui pouvait me coûter mon amitié avec Éden.

Je ressentis une grosse honte depuis mon réveil. Et j'eus également cette boule dans le ventre, ce stress, parce que je comptais tout dire à Éden.

Et j'espère qu'il me le pardonnera...

Je savais qu'il était encore bouleversé par notre discussion, mais bon sang, il ne pouvait pas faire le mort pendant deux semaines !

Je m'étais tellement habitué à le voir et à lui parler tous les jours, et aujourd'hui faisait deux semaines complètes qu'il ne s'était pas montré. Pas un appel. Pas un seul message.

Oui, j'avais communiqué à Éden mon envie de prendre une pause, une pause dans notre relation, car je me trouvais – et je me trouve encore – dans une période d'incertitude.

Cependant, Éden était mon meilleur ami avant tout et mon inquiétude était tout à fait légitime.

J'entrai dans le grand bâtiment et repérai très rapidement la dame qui s'occuper de l'accueil.

J'avais visité cet endroit une fois, avec Éden, quand il voulait me montrer son nouveau travail, qui est donc la raison principale de notre arrivée ici, à Boston.

𝐋'𝐈𝐍𝐓𝐄𝐑𝐃𝐈𝐓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant