chapitre 4: Sam

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Alma nage en plein bonheur avec Carlos, depuis une semaine. Et ça fait quinze jours que je me cache derrière mon maquillage et ma perruque rousse, en sortant de mon hôtel pour ne pas éveiller les soupçons. J'ai été suivie dans chaque coin de la ville où j’allais. Seulement, Santos a oublié une chose, c'est que j'arrive à déjouer certains de ses tours. Aujourd'hui, je suis plus rusée que jamais pour obtenir ma vengeance. Seul problème dans cette foutue équation : les approcher, lui et Torrente. Hors, si l'autre connard me démasque avant que je le prenne par surprise, c'est mort, sauf si je le tue en premier. Putain de situation de merde, dans quoi je me suis encore fourrée ? Pourquoi ai-je aidé cette brésilienne à le séduire ? Non mais, franchement quelle conne ! Mes nerfs sont au bord de la rupture, je suis à la limite, à deux doigts de franchir la porte de l'appartement d'Alma, pour les surprendre en pleine action et buter Carlos. Pourtant, mon instinct me pousse à patienter dans l'ombre, jusqu'au moment où il fera une erreur. Je suis même persuadée qu'il en commettra une prochainement. En attendant, je dois me défouler et rien de tel qu'un footing afin d'expulser tout ce que je ressens au plus profond de mon âme.
De retour à mon hôtel après plus d'une heure de course, je me sens enfin sereine. Je choisis des fringues confortables dans la commode et file sous la douche. J’en ressors apaisée. Cependant, ce n'est que de courte durée, lorsque mon portable, posé sur le lit, me signale l'arrivée d'un message. Je m'en empare en découvrant son destinataire.
[Alma : Au secours, j'ai besoin d'aide !]
Immédiatement, je lance un appel, mais en vain. J'insiste encore deux fois, mais tombe directement sur son répondeur. Merde ! Ça ne sent pas bon du tout, des frissons parcourent mon échine, signe d'un danger. Inquiète pour cette femme qui m'a sauvé la vie, je n'hésite pas un seul instant à prendre mes clés de voiture et mon flingue posés sur la commode, afin de rejoindre rapidement son domicile. Tout le long du trajet, je me remémore notre discussion de la veille concernant le programme de sa soirée. Et là, ça fait tilt sous mon crâne. Carlos devait passer la nuit chez elle. L'enfoiré ! S'il lui a fait du mal, je l'égorge ! Plus qu'à quelques mètres de l'immeuble, je roule au pas, stationne ma voiture sur le trottoir et coupe le moteur, préférant continuer mon chemin à pied. J'avance contre le mur, guidée par la lumière des lampadaires, épiant les alentours et le moindre véhicule suspect. De ce côté-là, rien à signaler, sauf quand je me trouve à proximité de l'entrée où se trouvent deux hommes armés devant la porte de la résidence d’Alma. Fait chier ! De là où je suis, je ne pourrais en toucher qu'un, le second avertirait Carlos qui s’empresserait de descendre pour me buter. Il faut absolument que je contourne le bâtiment. J'observe mes cibles qui n'ont pas bougé. Mon revolver en main, le silencieux vissé, je suis fin prête à en finir avec eux. L'adrénaline est à son paroxysme, elle envahit mon corps. Je vois rouge telle la couleur du sang qui va couler dans un… deux… Sans aucune hésitation, je tire à quatre reprises, touchant mes proies en pleine tête puis au cœur. Leurs corps tombent, convulsent et un fluide sombre s'écoule de leur bouche. Je détaille cette scène qui me fait sourire de plaisir, avant de reprendre possession de mes pensées.
Grimpant à toute vitesse les deux étages qui me mènent dans la gueule du loup. Je tente d'ouvrir la porte à coups de pied. Après une énième tentative, le panneau valse contre le mur. En face de moi, Carlos tient Alma par le cou, il me tourne le dos et mon amie est horrifiée par la situation. La pauvre, si elle ne m'avait pas prévenue, elle serait certainement morte, vêtue d’un simple string.
— Lâche-la, hurlé-je en pointant mon pistolet en direction de Carlos.
— Sinon quoi ? prononce-t-il en déviant son regard vers moi.
— Je te tue connard !
— Tu n’as pas changé, toujours aussi bandante et stupide, Sam.
— Vraiment ? le provoqué-je.
Il n'a pas le temps de poursuivre que ma balle perfore son épaule, l'obligeant à lâcher Alma, qui s'écroule au sol en tentant de reprendre sa respiration.
— Un conseil, évite de jouer au con avec moi ! l'avertis-je, sans le quitter des yeux.
D'un signe de tête, j'indique à la brésilienne de se barrer dans sa chambre. J'ai des comptes à régler avec cet homme.
— Tu vas faire quoi ? Me tuer ? Si tu savais toute la vérité Sam, tu n'oserais même plus lever ton bras.
Qu'est-ce que ça signifie ?
— Explique-toi !
— Oh non, ce serait beaucoup trop simple.
Il me gonfle ce con ! Sans réfléchir à ce qu'il vient de prononcer, j'enclenche un second tir pour le désarmer et un troisième pour le plaisir qui se loge dans sa cuisse.
— Balance, ma patience à ses limites !
— Ton… ton… fils… est toujours en vie, m'annonce-t-il en grimaçant de douleur.
— Tu mens, bordel ! Comment oses-tu dire de telles choses  ? crié-je, prête de nouveau à faire feu.
— Si tu ne me crois pas, tue-moi et jamais, tu ne découvriras la vérité.
J'observe ses traits et le doute s'empare de mon esprit. Est-ce bien réel ? Mon bébé vivant ? Une larme de joie puis une autre s'échappent de mes cils en imaginant que tout ça puisse être vrai. Je me reprends afin d'en avoir le cœur net.
— Très bien, dans ce cas, prouve-le ! Dis-moi sa date de naissance.
— Il est né le cinq novembre deux-mille-dix-neuf à la maternité de l'hôpital de Bordeaux.
— Il est mort, c'est impossible, reniflé-je, prise par l'émotion de ce triste souvenir.
— Non, tu te trompes… il est vivant. On t'a juste menti. J'ai des preuves !
Je n'arrive pas à le croire. J'ai quand même vu mon bébé, sa peau était blafarde, mais surtout, il ne respirait pas. À quoi joue ce connard ? Est-ce qu'il me tend un piège pour me faire tomber dans ses filets ? Dit-il la vérité ? Bordel, je suis perdue et je n'aurais pas de réponse, puisqu'il profite de mon moment de réflexion, pour s'avancer vers moi, en boitillant. Trop proche de ma personne, il réussit à me coller une droite qui me sonne légèrement. Carlos bascule, livide, sur mon corps qui est tendu comme une corde raide. Je le repousse sur le parquet, écœurée par son contact, alors que ses paroles se gravent dans ma mémoire. J’appelle Alma pour qu'elle vienne m'aider.
— Rhô, seigneur, tu l'as tué ? me demande-t-elle en s'immobilisant devant la carcasse de son amant.
— Non, il est juste K.O, rectifié-je en positionnant mes doigts sur sa carotide pour vérifier s’il est toujours en vie.
— Qui es-tu, à la fin ?
— Je t'expliquerai ça plus tard. Maintenant, file-moi un coup de main pour le transporter dans la chambre d'ami. ALMA !!! crié-je pour la faire revenir à l'instant présent.
— Quoi ?!
— Prends-lui les pieds, expliqué-je en attrapant ses bras.
Notre tâche réussie, je lui demande de se rendre à l'épicerie et la pharmacie afin d'acheter de la corde, du désinfectant, des compresses et des lames de rasoir. Elle s'exécute sans poser de questions. Dès son retour, je noue les liens autour des membres de Carlos et aux barreaux du lit. Je lui donne quelques gifles pour le faire revenir à lui, avant de procéder à l'extraction des balles. Oui, je suis une cinglée qui se venge de son passé. J'espère qu'il souffrira autant que moi. Alors que je recouds les plaies, c'est un infime espoir qui renaît dans tout mon être. Mon petit garçon serait-il vraiment en vie ?

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⏰ Ostatnio Aktualizowane: Jan 28 ⏰

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