Sur le terrain de l'amour

007.

Antoine sentit un frisson parcourir son échine lorsqu'il retourna dans les vestiaires. Les acclamations retentirent dans l'air alors que les supporters exprimaient leur excitation pour la suite du match.

3-0 pour le Barca.

Dans le vestiaire, l'atmosphère était électrique. Ses coéquipiers s'apprêtaient, à retourner sur le terrain avec sérieux, chacun concentré sur la tâche à accomplir. Antoine retira son maillot de remplaçant avec un mélange de nervosité et d'anticipation. Le tissu glissa sur sa peau, rappelant la pression qui pesait sur ses épaules.

Un sourire timide se dessina sur ses lèvres lorsqu'il se ressouvint qu'Eliona était dans les gradins. Son cœur se serra légèrement, reconnaissant pour son soutien indéfectible. Malgré ses propres doutes, sa présence lui apportait un réconfort bienvenu dans ce moment crucial.

Le stade semblait soudain plus vaste, chaque bruit amplifié par l'excitation du moment. Antoine prit sa position sur le terrain, ressentant chaque fibre de son être vibrer d'anticipation. Son regard dériva naturellement vers les gradins où Eliona se tenait, arborant un sourire radieux qui lui insuffla une dose de confiance bien nécessaire.

Un sourire sincère se dessina sur les lèvres d'Antoine en réponse à celui de sa brune. C'était comme un échange silencieux, un soutien mutuel qui lui donna le courage de se concentrer sur sa performance. Il chassa les doutes de son esprit, déterminé à prouver sa valeur sur le terrain.

Le match reprit, mais Antoine sentit rapidement un étau se resserrer autour de lui. Malgré ses efforts pour se positionner stratégiquement sur le terrain et faire des appels à ses coéquipiers, il avait l'impression d'être ignoré, voire évité. Ses tentatives pour obtenir le ballon semblaient passer inaperçues, ou pire, délibérément ignorées par ses coéquipiers.

Cette sensation de solitude au milieu de la foule le frappa de plein fouet, exacerbant sa déception et minant davantage sa confiance en lui. Chaque mouvement manqué, chaque occasion ratée ne faisait qu'accentuer son sentiment d'inutilité sur le terrain.

À chaque fois qu'Antoine parvenait à récupérer la balle, l'angoisse l'envahissait. Ses mouvements semblaient soudain lourds et maladroits, comme s'il avait perdu toute coordination. Il se sentait piégé dans un cycle d'erreurs, incapable de trouver le bon rythme ou de lire correctement le jeu.

Ses tentatives pour anticiper les mouvements adverses se soldaient souvent par des échecs cuisants, laissant son équipe exposée et vulnérable. Sur le terrain, c'était comme s'il avait perdu toute connexion avec le jeu, comme si son corps refusait d'obéir à son esprit.

Chaque instant passé sur le terrain devenait une lutte intérieure, un combat contre ses propres démons et doutes. Malgré ses efforts désespérés pour retrouver sa forme habituelle, il se sentait impuissant, emprisonné dans une spirale descendante qui semblait sans fin.

Le sentiment de déception pesait lourdement sur Antoine. Chaque pas sur le terrain lui rappelait cruellement son manque de performance, alimentant sa honte et son autodépréciation. Il se demandait comment Eliona pouvait encore le soutenir, lui qui se sentait si pathétique et incompétent.

Chaque mauvaise passe, chaque occasion manquée amplifiait sa frustration et son désarroi. Il se sentait comme un fardeau pour son équipe, comme s'il trahissait leur confiance en lui. Cette déception se transformait en un poids insupportable, oppressant son cœur et assombrissant ses pensées.

La présence d'Eliona dans les gradins, habituellement une source de réconfort et de motivation, devenait maintenant une source de tourment. Il se demandait ce qu'elle pensait de lui à cet instant, si elle partageait sa propre perception de son incompétence.