1 ~ Charlie

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Charlie

—   Bonjour à tous, je m'appelle Charlie Roy, j'ai 26 ans et...

—   Non, non, non ! Charlie enfin ! Tu ne passes pas un entretien d'embauche, c'est une interview. Ce ton monocorde et cette façon de te présenter, il n'y a rien qui va.

—   Ecoutez professeur, je n'ai jamais demandé à ce qu'on fasse des reportages sur moi, ni même des articles. Ça me gonfle plus qu'autre chose toutes vos histoires. J'ai besoin d'une pause. Lui répondis-je en couinant.

—   Ah ! Ça y est, elle commence déjà ces caprices de stars, me lança-t-il orné de son sourire le plus taquin qu'il ait en stock.

Je roulai des yeux, mais souris tout de même, puis je me levai de mon fauteuil en lui tournant le dos. J'avais besoin de sortir prendre l'air.
J'aimais beaucoup cet homme, Ulrich avait été mon professeur de chimie organique depuis que j'avais commencé mes études supérieures. Il m'avait tout appris et m'avait toujours soutenue dans tout ce que j'entreprenais. Je n'avais jamais compris d'où provenait cette foi qu'il avait en moi depuis le début, mais je savais que c'était grâce à lui si je me trouvais la aujourd'hui.
Du haut de mes vingt-six ans j'avais été projetée il y avait maintenant trois mois dans un monde que j'apprenais à connaitre encore aujourd'hui. Je n'avais pas voulu faire de grandes études, surement par fainéantise, alors lorsque j'avais obtenu mon Bachelor, j'avais décidé d'entrer dans le monde du travail, n'écoutant aucun membre de ma famille car tous me voyaient ingénieure ou docteure en chimie, alors que moi, tout ce que je voulais c'était changer le monde. Je voulais utiliser mes connaissances en chimie pour faire quelque chose de bien sur cette terre, et aujourd'hui j'y étais presque, grâce à lui.

Après avoir récupérer un café à la machine du rez de chaussé de l'institut de recherche sur les maladies infectieuses de Lyon, je me dirigeai vers la sortie. Cet endroit était ma deuxième maison, j'y passais des heures entières, entre bureau et laboratoire depuis maintenant cinq ans. Depuis trois mois, j'étais  devenue la cheffe d'un projet qui me tenait à cœur, qui me prenait aux tripes. Et dans quelques heures je m'apprêtais à partager au monde entier mes recherches sur un traitement prometteur permettant de ralentir considérablement le développement des cellules cancéreuses. Nous n'en étions encore qu'au début, la recherche prenait du temps, des années même, mais depuis qu'un investisseur anonyme nous avait accordé 15 millions d'euros pour poursuivre le projet, tout devrait s'accélérer, car plus d'argent voulait dire plus de moyens humains mais aussi plus de techniques.

En pensant me rafraichir un peu l'esprit, mes espoirs tombèrent à l'eau lorsque je mis un pied dehors. Il était 11h du matin, et la chaleur du mois de juin était déjà écrasante. L'air était pesant et difficilement respirable.

Foutu réchauffement climatique

Une voix aigüe arrivant dans mon dos me sortit de mes pensées.

—   Salut mon chat ! s'exclama Juliette, tout soutire en me claquant un baiser sur la joue.

—   Salut toi, c'est à cette heure-là que tu arrives ? Lui répondis-je en haussant un sourcil interrogateur.

J'eu le doit pour seule réponse à un mime pourris d'un chat sur la défensive.

—   Désolée, enchainai-je, je suis sur les nerfs depuis ce matin.

Elle balaya mes excuses de sa main, puis ajouta :

—   Prête pour tout à l'heure ?

—   Mmh... Pas vraiment, tu ne veux pas y aller à ma place ? Ce n'est pas mon truc de parler devant les caméras...

Stelle T1Where stories live. Discover now