Chapitre 11

6 1 1
                                    


Sydney:

Je n'aurais jamais cru dire cela un jour, mais je suis assise par terre dans le salon des Evans en train de faire mes devoirs de mathématiques avec Stanley.

Je dois avouer que les maths sont plus intéressantes avec lui qu'avec monsieur Bennet.

Monsieur Evans est assis sur le canapé. Vêtu d'un t-shirt blanc et d'un jean, il regarde la télé devant lui. La porte d'entrée claque et Anastasia entre dans le salon.

Elle regarde son frère, puis moi et finit par regarder son père.

–Elle n'a pas de maison celle-là ?

Je quitte mon cahier de maths des yeux pour la regarder.

–Quoi ? Déjà que t'as pas de père.

–Ana ! La réprimande son père.

–J'ai un père, Ana, je n'ai juste pas ses gènes mais Georges Cooper est mon père. Dis-je d'un ton sérieux et posé, lui montrant que ses ridicules provocations ne m'atteignent pas.

–Si c'est ce que tu te racontes pour mieux dormir.

–Et toi, qu'est ce que tu te racontes pour mieux dormir ? Que harceler les gens et faire preuve de méchanceté gratuite ne sont que des rites obligatoires pour ton métier à venir ? Personnellement je ne pense pas que tes parents t'aient si mal élevée. Conclus-je.

Elle se penche et pose ses deux bras sur la table. Son visage à quelques centimètres du mien me renvoie son souffle chaud tel celui d'un dragon près à cracher le feu de sa haine.

–J'ai grandi dans le Queens petite fille de bourges, tu ne sais même pas ce que c'est de vivre dans ce genre de quartier.

–Peut-être mais le monde est dangereux peu importe où on vit, ce n'est pas une raison pour s'en servir d'excuse.

J'entend Stanley rigoler derrière moi et Edgard me regarde comme si je débarquais d'une autre planète.

–Tu te crois intelligente peut-être ?

–Bon Ana, ça suffit !

Elle finit par tourner les talons et claque la porte de sa chambre en y entrant.

–Désolé. Je hausse les épaules pour signifier à Edgard que ça m'est égal.

J'ai l'habitude qu'on me parle comme ça, Ana n'est ni la première, ni la dernière.

Je reprends mes exercices de maths comme si de rien n'était.

Laura nous sert tous un à un, plaçant le plat de lasagne au centre de la table ronde en bois derrière le canapé.

Personne n'est payé pour faire la cuisine à sa place, et encore moins pour servir à table. Ce qui me choque le plus est qu'elle soit capable de travailler en dehors et dans la maison dans la même journée.

C'est quelque chose que ma mère est incapable de faire.

Elle n'a jamais fait à manger, elle n'a jamais servi personne à table et elle n'a jamais débarrassé après manger.

Elle est avocate et c'est tout.

Elle considère son travail suffisamment occupant pour ça.

En même temps, elle n'a jamais eu de raison ou même d'occasion de le faire.

Après le repas, je l'aide à débarrasser et à faire la vaisselle.

Je dois avouer que c'est la première fois de ma vie que je fais la vaisselle et elle semble s'en rendre compte.

My dear husband (My dear intern T.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant