Chapitre 39

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Sydney:

Je cours à travers les couloirs de ce bâtiment trop grand.

Mon regard glisse sur chaque porte cherchant désespérément le numéro qui correspond à mon prochain cours.

Je retire mes chaussures dans ma course et enfile mes converses noires me battant contre ma paire d'escarpins rouges qui refuse de rentrer dans mon petit sac à main bien trop petit pour contenir plus qu'un téléphone.

J'entre en collision avec la porte d'un casier qui est restée ouverte et me ramasse sur le sol.

Mon dossier de tribunal s'éjecte de mon sac et vole plus loin.

Les feuilles d'informations du client que je viens de défendre se répandent autour de moi me mettant davantage en retard.

Je rassemble les documents sans me soucier de l'ordre dans lequel je les ai fourrés dans mon sac.

Je trouve enfin ma salle, m'excuse auprès de mon professeur et m'apprête à m'asseoir à ma place quand mon téléphone sonne.

Je consulte l'écran en avançant vers Stanley quand je distingue le nom de Victor.

Je suis tentée de raccrocher mais je me souviens que j'attends son appel depuis trois jours.

Je ressort en m'excusant à nouveau auprès du prof qui grogne visiblement pas habitué à ce genre de situation. Dans mon ancien lycée, c'était habituel que les enfants de gens important soient forcés de quitter les cours pour répondre à des appels ou pour se rendre à des rendez-vous que leurs parents ne pouvaient pas honorer eux même.

–Victor?

–Je suis devant le lycée.

Je fronce les sourcils pensant avoir mal compris.

–Quoi?

–Pose pas de questions, sort.

–Mais, je ne peux pas sécher les cours!

Je l'entend grogner de l'autre côté, à contre cœur je me dirige donc vers la sortie par laquelle je suis entrée il y a dix minutes et envoie un message au père de Stanley et à Stanley pour leur expliquer que je ne peux pas venir en cours cet après-midi.

Sur le parking, je distingue facilement la voiture de luxe du chef de la famille Cooper.

Garé au milieu de voitures rayées, rouillés dont les propriétaires ne se soucient pas le moins du monde de l'état ou de l'assurance. La lamborghini jaune me fait des apels de phares.

Une fois dans la voiture, Victor démarre sans m'accorder ni un mot ni un regard.

Je le fixe tandis qu'il mâche sa troisième bouchée de son repas cinq étoiles.

Je me suis contentée d'un simple plat de pâtes à la sauce tomate.

J'enroule mes spaghettis autour de ma fourchette les admirant avant de les mettre dans ma bouche.

La serveuse revient vers nous et demande à l'homme face à moi ce qu'il souhaite boire.

–De l'eau merci. Dit-il l'air poli lui offrant un sourire.

Elle acquiesce et repart sans se soucier de moi.

Je suis étonnée de la boisson choisie par mon grand-père amateur de grand vin.

–Tu ne bois pas de vin? Tentais-je de demander en sachant pertinemment qu'il ne répondra pas.

Mais, il répond.

–Je ne veux pas te tenter inutilement.

Je mets un temps à comprendre ce que ça sous-entend.

–Je n'ai pas de problème avec l'alcool.

Il soupire avant de me regarder pour la première fois depuis le début du repas.

–Ne commence pas Madeline.

Je ne dis plus rien mangeant dans le calme.

Une bouteille d'eau vient sur notre table et la serveuse disparaît à nouveau, non sans un dernier regard pour Victor.

On dit de lui qu'il est encore séduisant pour son âge, je le vois souvent dans les magazines mais, j'imagine que ce charme m'échappe.

Victor prend soin de lui et de son apparence, c'est un fait mais, je n'irai pas jusqu'à le qualifier de séduisant.

Il ouvre sa mallette et en sort une feuille qu'il pose sur la table et la fait glisser jusqu'à moi.

–C'est ce que tu m'a demandé. Me dit-il devant mon air perdue.

Ma main tremble au-dessus du papier et le retourne face à moi bien trop angoissée par ce que j'y trouverais.

–J'ai gardé l'originale pour des raisons évidentes mais, cette copie est identique.

Je lis les premières lignes n'écoutant plus ce qu'il me dit.

"Moi, Pénélope Cooper consent à... "

Je parcours attentivement la feuille ayant une sensation de nausée à chaque ligne que je termine me rendant compte de la réalité du problème.

Je termine par la signature difficilement imitable de ma mère à côté de celle de Victor.

Tout est vrai.

Si Victor ne me ment pas sur l'authenticité de ce contrat alors ma mère à vraiment trahi mon père.

–Comment puis-je être sûr que tu ne me fais pas le même coup que les Collins?

Il semble d'abord blessé par ma méfiance mais me répond quand même calmement.

–Montre le à ta mère si tu le souhaite. Me dit-il d'un air détaché qui me fait comprendre qu'il ne me ment pas.

Le repas se termine dans le silence, je glisse la feuille dans mon sac n'ayant pas encore pris de décisions.

Dois-je le montrer à ma mère?

Si je veux une réponse éclairante il le faut.

My dear husband (My dear intern T.2)Where stories live. Discover now