Chapitre 37

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Ophélie laissa tomber leurs mains entrelacées dans le petit espace entre leurs lits cette nuit-là. Elle réalisa qu'il était réveillé lorsqu'il passa doucement son pouce sur ses jointures. Toujours réconfortant, c'est ce que Jeonghan faisait avec chaque membre du groupe, même sans s'en rendre compte. Elle pouvait voir à quel point cela l'épuisait, ou du moins elle était sûre que la fatigue dans ses yeux venait du fait d'être l'adulte dans cette situation. Même si elle était aussi majeure, elle n'en avait pas envie. Ophélie se sentait comme une enfant au milieu de tous ces travailleurs.

« Mes parents m'ont appelé plus tôt dans la journée, après avoir vu les articles en ligne. » Ophélie fredonna une réponse, tournant son corps pour lui faire face, sa seconde main tirant la couette par-dessus son épaule d'où elle était tombée. « Ils voulaient s'assurer que tu allais bien. »

« Qu'est ce que tu leur a dit? »

« Que ce n'est pas le cas. » Il répondit sincèrement. « C'est pourquoi ils t'ont proposé de les rejoindre chez eux, et peut-être d'aller chez mes grands-parents plus loin de Séoul. Si tu as besoin de prendre l'air; maintenant, ou dans quelques jours.

« C'est gentil de leur part. » Elle soupira sur son oreiller, resserrant sa prise sur sa main. « Même si je sais qu'avec le stress de la situation, je peux nous forcer à retourner dans le mauvais corps à tout moment. Je ne veux pas vous gêner. Jeonghan n'a pas commenté ses larmes silencieuses. « Même si je ne veux pas partir, l'offre est la bienvenue. »

Jeonghan savait qu'il ne serait jamais capable de comprendre sa douleur, il ne pouvait que spéculer sur la douleur de son cœur. Il y avait tellement de choses à prendre en compte.

« Je ne veux tout simplement pas partir. Ce serait comme si, pour moi, je prenais la solution de facilité : partir. » La pièce était sombre mais Jeonghan pouvait clairement voir son visage et les lignes d'inquiétude gravées dessus. « Je ne me sens pas à l'aise de faire ça. Je ne me sens pas à l'aise de faire grand-chose ces jours-ci. »


« J'ai appelé mon amie mais je ne pouvais pas vraiment lui parler, j'avais l'impression de lui mentir à propos de mon séjour ici. Et j'ai essayé d'appeler mes parents, juste pour parler. Mais je ne pouvais même pas taper leur nom sur mon téléphone, j'ai aussi ignoré leurs appels.

J'ai peur que ça m'éffraie encore plus. Comme j'ai peur de communiquer avec tes camarades de groupe. J'ai juste ce sentiment de vide devant eux. C'est juste creux à l'intérieur, et l'eau veut juste s'écouler de mes yeux. »


Jeonghan n'en pouvait plus. Ne lui tenant que la main, une tremblante en plus.

Il ne lâcha pas sa main tandis qu'il repoussait sa couverture, se levait et la rejoignait dans son lit. Il emporta ses draps avec lui. Mais surtout, il la serra contre lui. Des mains douces effleuraient son dos, sa tête. Ses doigts se glissèrent entre ses cheveux, massant son cuir chevelu, alors qu'elle pleurait dans son haut.

« Bah je ... » Elle prit une inspiration tremblante, « Bah je, juste... je sais pas... »

« C'est bon, tu n'es pas obligé de comprendre. »

Ophélie s'endormit dans cette position. Recroquevillée, le visage pressé contre son t-shirt, en boule entre ses mains. Jeonghan ne lui dirait jamais, mais il s'était endormi en pleurant également, sa douleur l'ayant vraiment peiné. Il aurait aimé pouvoir faire plus.


-


« Opely, réveille-toi. » Une voix la tira à son rêve. Wonwoo se tenait devant elle, la main sur son épaule, et Jeonghan était introuvable. « Nous partons dans une demi-heure. »

La Raison? - Yoon JeonghanOnde histórias criam vida. Descubra agora