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Coucou euh je me suis endormie parce que j'étais vraiment fatiguée, désolée de pas avoir posté à minuit 😶

♡ ♡

────── ༻ ҉༺ ───────

— Mais non Ryô, tu peux pas faire comme ça !
— Et pourquoi ?
— Parce que ça ressemble à rien, c'est pas comme ça qu'on fait !
— J'ai toujours fait comme ça.
— Ça va les abîmer, et puis tu fais comment pour les manches ?
— Je les plie un peu, comme ça.
— Mais plie-les complètement, c'est bizarre de faire comme ça !
— C'est toi qui es bizarre, répliqua Ryômen avec mauvaise foi.
— Mais Ryô, tu es le seul à mettre des vêtements dépliés dans ta valise, répliqua Megumi. Tu fais comment pour les prendre après ? Tu défais toute ta valise ?
— Oui mais au moins mes vêtements ont pas de marques de plis. C'est super intelligent ce que je fais.
Megumi ouvrit la bouche pour riposter, mais il n'eut pas le courage de poursuivre le débat et finit par soupirer. Ryômen profita de ce moment pour le pousser et l'éloigner de sa valise, et se dépêcha de rajouter quelques sous-vêtements à la hâte. Megumi le regarda faire, dépité, et secoua la tête. Il n'avait jamais vu quelqu'un faire sa valise de cette manière, c'était tellement étrange et illogique. Ryômen ne pliait pas ses vêtements, non, il les allongeait dans sa valise et pliait simplement les manches, et il les empilait tous les uns sur les autres. C'était vraiment... Surprenant. Surtout qu'il était assez maniaque, tout était bien rangé dans sa chambre, et Megumi avait remarqué qu'il avait la manie de toujours ranger ses ustensiles de cuisines à des endroits précis, ou bien de faire la vaisselle dans un certain ordre. Alors le voir faire sa valise d'une manière aussi... Particulière, c'était étrange. Et puis les vêtements devaient se renverser lorsqu'il bougeait sa valise, résultat, ils finiraient en boule. Megumi avait du mal à comprendre.
Mais bon, chacun sa façon de faire, il ne jugeait pas... Il ne chercha pas davantage à comprendre la logique de Ryômen, et se laissa tomber sur son lit, près de Margherita pendant que Ryômen terminait donc de faire sa valise en jetant des choses aux hasards dedans. Il était déjà vingt-trois heures, dimanche touchait à sa fin, et demain, Ryômen et Yuji s'envoleraient à six heures du matin pour Miyazaki. C'était Yuji qui avait choisi la destination apparemment, il voulait un endroit avec la mer, et des endroits agréables à visiter. Ils allaient s'amuser là-bas, bien qu'il faisait plus froid en automne, l'endroit restait agréable, et puis il devait toujours être possible de surfer là-bas. Il allait rester loin de la capitale pour la semaine, loin du travail, loin des problèmes... Loin de Megumi.
Son départ était soudain, il n'avait jamais parlé de prendre des vacances à cette période, il n'avait jamais dit qu'il se sentait fatigué. Megumi avait du mal à croire qu'il partait sans raison. Il ne devait pas se sentir bien, il devait avoir besoin de faire une pause, peut-être même de s'éloigner de lui... Peut-être qu'il ne se sentait pas bien à ses côtés. Megumi avait du mal à le savoir. Lui il se sentait toujours bien avec Ryômen, il était heureux de le voir chaque jour, de lui parler, de lui rendre visite dans son restaurant, de dormir avec lui. Il aimait passer du temps avec lui, il avait l'impression d'être toujours plus proche de lui et que tout allait bien entre eux... Mais peut-être que ce n'était pas le ressenti de Ryômen.
Perplexe, Megumi fronça les sourcils et observa Ryômen fermer sa valise. À quoi pouvait-il bien penser ? Parfois, Megumi avait l'impression de lire en lui comme dans un livre ouvert, il devinait ce qu'il s'apprêtait à dire, qu'elle blague il allait faire, s'il allait se rapprocher de lui et le prendre par la taille. Et parfois... Il avait l'impression d'être si loin de lui qu'il pouvait à peine lui parler. Il avait l'impression d'être séparé de Ryômen par des kilomètres de distance, et qu'il avait beau lui crier tout ce qu'il ressentait, Ryômen était incapable d'entendre ce qu'il disait. Et à présent Ryômen s'en allait sans s'expliquer, sans rien dire à Megumi. Il restait fermé, cadenassé. Comme s'il laissait derrière lui une boîte fermée à clé, remplie de lettres qui contiendraient toutes les réponses que cherchait Megumi, et que Megumi n'arrivait pas à trouver la clé de cette boîte.
Il avait bien compris que le problème était que Ryômen pensait qu'il ne l'aimait pas vraiment, mais comment faire pour qu'il comprenne que Megumi ne faisait pas semblant avec lui ? Ils parlaient constamment ensemble, ils se voyaient tous les jours, ils allaient au travail ensemble, ils mangeaient parfois ensemble, ils avaient passé trois jours dans le même appartement ! Megumi avait annoté toutes les déclarations d'amour dans ses livres pour lui faire comprendre ce qu'il ressentait ! Ils avaient dormi ensemble à deux reprises, dans les bras l'un de l'autre, Ryômen l'avait embrassé, il avait passé sa main sous son t-shirt, il avait dormi sur lui et Megumi lui avait caressé les cheveux ! Il portait l'un de ses pulls pour dormir, il flirtait avec lui, il lui avait fait des suçons dans le cou, il l'avait embrassé ! Il l'avait embrassé ! Il n'avait jamais embrassé personne ainsi, il n'avait jamais dormi avec quelqu'un ainsi, et Ryômen le savait ! Que pouvait-il faire de plus pour que Ryômen comprenne !
Cette histoire lui faisait perdre la tête. Il envisageait sérieusement de tout abandonner, de faire vœu de chasteté et de s'enfermer dans un temple pour ne plus jamais rencontrer de personne. Megumi retint un soupir et se laissa tomber sur le côté, pour caresser Margherita, qui dormait sur le lit de son maître.
Ce qui l'énervait et l'inquiétait plus que tout, c'était que malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas à le faire se sentir aimé. Pourtant il faisait tout ce qu'il pouvait, il essayait, vraiment, il s'obligeait à être plus démonstratif et il faisait des efforts pour s'ouvrir, et pourtant... Ce n'était pas suffisant. Et il détestait voir qu'il n'était pas capable de faire en sorte que Ryômen se sente aimé. Il voulait que Ryômen comprenne qu'il n'était pas inférieur aux autres ni à Yuji, il voulait lui montrer qu'on pouvait l'aimer sincèrement, et il n'en était pas capable. Résultat, Ryômen se sentait mal par sa faute et pensait sûrement que leur relation était à sens unique, alors que c'était loin d'être le cas. Megumi se sentait dépassé. Il n'avait pas l'intention de renoncer, mais les doutes qui s'insinuaient dans son esprit commençaient à être pesant. S'il n'arrivait pas à mettre Ryômen à l'aise avec lui, c'était peut-être parce qu'il n'était pas fait pour lui. Peut-être qu'il n'était pas suffisant pour lui. Peut-être qu'il n'était pas une bonne personne, un bon ami, et peut-être qu'il ne serait pas un bon petit ami. Et si un jour Ryômen se lassait et ne le supportait plus ? Et s'il finissait par partir ?
Cette simple pensée suffisait à serrer son cœur. Il avait l'impression de le perdre sans être capable de le retenir, et c'était vraiment douloureux. Plus il y pensait, et plus il se sentait mal, il s'en voulait de donner l'impression à Ryômen qu'il ne l'aimait pas...
Un poids se fit sentir sur le matelas, et Megumi remarqua que Ryômen venait de grimper sur le lit, derrière lui. Il sentit ses genoux près de son dos et leva les yeux, alors que le visage de Ryômen apparaissait au-dessus de lui.
— Pourquoi t'as l'air triste ? demanda-t-il d'un air inquiet.
— Je suis pas triste, je fais un câlin à Margherita.
— T'as l'air déprimé. C'est parce que je pars ? insista Ryômen avec un sourire en coin.
— Non je m'en fiche, tu peux partir, ça changera rien à ma vie.
— Arrête de megumir, répliqua Ryômen.
— Mon prénom n'est pas un verbe ! s'exclama Megumi alors que Ryômen s'écartait de lui pour relever l'un de ses oreillers sur son mur et s'adosser contre.
— Tu es académicien ?
— Oh arrête avec ça.
— Alors je préfère en parler avec un académicien.
Megumi leva les yeux au ciel en se redressant. Empêcher Ryômen d'utiliser son prénom comme verbe était peine perdue, surtout qu'à cause de lui, tous leurs amis le faisaient aussi. Personne ne savait vraiment ce que cela voulait dire, c'était visiblement un verbe polysémique, mais tout le monde l'utilisait. Megumi s'attendait presque à le voir dans le dictionnaire.
— Sérieusement, pourquoi t'es triste ? Tu sais qu'une semaine c'est pas si long ? demanda finalement Ryômen.
— Mais on se parle tous les jours, alors ça fera bizarre de plus se parler d'un coup, répondit Megumi en se mettant à genoux pour se rapprocher de lui.
— On se sépare pour mieux se retrouver, répondit Ryômen en haussant les épaules.
Megumi s'arrêta à quelques centimètres en face de lui, n'osant pas plus s'approcher. Il devait lui parler, c'était maintenant ou jamais. S'il le laissait partir sans lui dire ce qu'il ressentait, Ryômen risquait de s'imaginer des choses et de s'éloigner de lui à son retour.
— Pourquoi est-ce que tu t'en vas d'un coup ? osa-t-il demander.
— Parce que j'ai envie.
— Comme ça ? D'un coup ? Sans raison ?
— Faut que je le fasse maintenant, après je pourrais plus parce que pendant les fêtes je dois travailler.
— Hmm...
— T'as pas l'air convaincu, dit Ryômen en penchant la tête.
Megumi haussa les épaules et baissa les yeux. Il savait très bien que c'était de sa faute, Ryômen évitait simplement de le dire pour ne pas le blesser...
— Je sais très bien ce que tu penses, et je t'assure que non, dit Ryômen après l'avoir observé.
— Quoi ?
— Je pars pas pour être loin de toi. J'ai juste besoin d'une pause.
— Tu peux le dire que c'est de ma faute, je le sais, répondit alors Megumi.
— Pourquoi ça serait de ta faute ?
— Parce que je suis nul en relation.
— Je trouve que tu t'en sors plutôt bien.
— À cause de moi tu as l'impression d'être moins aimé que Yuji et Nobara, fit remarquer Megumi.
Ryômen ouvrit la bouche pour répondre, mais il se ravisa, et le regarda sans savoir quoi dire. Megumi baissa de nouveau les yeux et laissa échapper un soupir avec honte. Comment faisaient ses amis pour se rapprocher de ceux qu'ils aimaient sans tout gâcher ? Cela semblait tellement simple pour eux, alors que Megumi n'arrivait à rien. Et en plus de ne pas réussir à exprimer ses sentiments, il blessait Ryômen. Finalement Uraume avait peut-être raison de le détester, Ryômen aurait mieux fait de les choisir...
— Viens là, dit Ryômen.
Il ouvrit ses bras et fit signe à Megumi de se rapprocher. Megumi se rapprocha de lui d'un air coupable, il s'installa sur son torse, les genoux ramenés près de l'oreiller, et posa sa tête contre son épaule. Ryômen le tira un peu plus contre lui, puis il l'entoura de ses bras et plongea une main dans ses cheveux pour le caresser. Megumi ferma les yeux et passa timidement ses bras autour de sa taille, il rapprocha son visage du creux de son cou, et prit une longue inspiration. Ryômen s'était déjà douché, alors le parfum qu'il mettait en journée était parti. Il sentait à présent un mélange de cerise et de miel. C'était un parfum plus doux et sensuel qui lui allait à merveille. C'était une odeur sucrée et coquine. Megumi ne put s'empêcher de se détendre en le respirant et sourit. Connaissant Ryômen, il avait dû faire exprès d'acheter un savon au miel. Si Megumi n'était pas aussi déprimé, il aurait terriblement envie de goûter à la saveur de sa peau.
Il resta un long moment dans les bras de Ryômen sans qu'aucun d'eux ne parle. Ryômen attendait peut-être qu'il soit suffisamment calme pour essayer de lui parler, ou bien il cherchait ses mots. Mais le silence n'était pas dérangeant, Megumi ne ressentait pas le besoin de parler, il aimait se contenter de la simple présence de ceux qu'il aimait et le silence n'était pas un vide pour lui. Leur étreinte suffisait à leur faire s'échanger des mots. Cette position était un peu étrange, mais elle était agréable. Megumi était presque couché sur Ryômen, la main qui passait dans ses cheveux l'apaisait, il pourrait s'endormir ainsi. Ryômen aussi devait se sentir bien ainsi, car Megumi sentait son cœur battre allègrement contre le sien, et son souffle qui tombait sur son épaule était lent. Ils pourraient rester des heures dans cette position.
— Je suis désolé, c'est moi le problème entre nous deux, dit Ryômen après un moment.
— Pourquoi est-ce que tu dis ça ? C'est moi qui arrive pas à te montrer ce que je ressens...
— Si tu y arrives. C'est juste moi qui ai du mal à l'accepter.
— Pourquoi tu dis ça ?
— Je préfère pas m'imaginer trop de choses avec toi parce que j'ai pas envie d'être déçu par la réalité, alors je pars du principe que quoiqu'il arrive, je suis pas ton préféré.
— Mais c'est faux ! ne put s'empêcher de s'exclamer Megumi.
— Je sais, je me doute que tu dois bien m'aimer pour dormir avec moi, dit Ryômen avec un sourire, passant son pouce sur sa joue. Mais je préfère ne pas être trop optimiste, c'est rare que je devienne le préféré de quelqu'un. Mais t'y es pour rien, c'est pas de ta faute, et je pars pas pour m'éloigner de toi. Tu te débrouilles super bien, je sais que tu fais des efforts pour moi, et je te remercie vraiment pour ça. Je veux pas que tu te sentes mal parce que je pars, et je veux pas que tu penses que c'est de ta faute.
— Mais alors pourquoi tu pars ? murmura Megumi avec impuissance.
— Ça... Je peux pas te le dire.
— Pourquoi ? Ryô, tu sais que tu peux me parler ?
— Je sais, c'est juste que... C'est pas important.
— Tu dois t'ouvrir à moi, déclara Megumi en se relevant légèrement pour lui faire face. Je sais que c'est quelque chose d'important, et si tu me le dis pas ça va nous bloquer. Il faut que tu me le dises si tu as un problème, même si ça me concerne pas, parce que ça peut nous empêcher de se comprendre et donc on peut pas avancer ensemble...
— Megumi...
— Je te jugerai pas, je t'assure, dit Megumi d'un ton plus doux.
— Arrête d'être aussi mignon avec moi, je vais finir par fondre, répondit Ryômen avec un soupir. Ça me donne encore plus envie de me jeter sur toi quand t'es comme ça.
— Si tu me dis pourquoi tu pars, tu pourras te jeter sur moi, dit alors Megumi.
— Non, t'es pas prêt à ce que je me jette sur toi, dit Ryômen avec un petit rire.
— Moi je suis prêt, c'est plutôt toi qui as pas l'air d'être prêt. À chaque fois que je dis d'accord pour coucher avec toi tu fuis.
Le regard de Ryômen changea aussitôt, il devient plus sombre, chargé d'électricité, et Megumi sentit une vague de chaleur inonder son corps. Ce regard avec une puissance démesurée sur lui, il suffisait d'un battement de cils pour qu'il fonde devant Ryômen. Le provoquer maintenant n'était peut-être pas la meilleure idée finalement, s'il continuait, il allait finir nu dans son lit sans avoir réussi à obtenir de réponses à ses questions...
— S'il te plaît, je veux juste que tu me parles un peu, dit-il pour rester sérieux. T'es pas obligé de tout me dire, je veux juste savoir quel est le problème, sinon je pourrais pas t'aider.
— Pourquoi tu veux vraiment savoir ça ? demanda Ryômen d'un air embêté. C'est pas très important tu sais ?
— Si ça te concerne, même les choses les moins importantes comptent. Je te jugerai pas Ryômen, tu peux me dire ce que tu veux...
— C'est juste... Par rapport à moi et ma famille. Enfin... Tu m'as souvent posé des questions sur ça alors ça m'a fait réfléchir et maintenant... J'ai besoin de faire le tri, expliqua maladroitement Ryômen.
— Comment ça ?
— Je me suis jamais rapproché de quelqu'un comme je le fais avec toi, répondit Ryômen en détournant le regard. Personne s'est jamais intéressé à ce point à ma vie et j'ai jamais laissé personne apprendre autant de choses sur moi, à part mes frères et Uraume. Alors... J'ai pas l'habitude qu'on s'intéresse à moi, et je pensais pas que tu en viendrais à t'intéresser à ma famille. Tu m'as demandé si ça me blessait de savoir que j'étais toujours moins aimé que Yuji et je t'ai répondu non, mais je crois qu'au final... C'est pas totalement vrai.
— Alors ça te blesse vraiment ?
— Je crois. Les jumeaux sont toujours comparés entre eux, on peut pas y échapper. Que ça soit pour les notes, pour le comportement, pour les relations, on est toujours comparés l'un à l'autre. Mais moi, avec Yuji, c'était toujours fait de manière à mettre Yuji au-dessus. Tout le monde faisait ça, à part Choso. Nos grands-parents le faisaient, nos demi-frères le faisaient et le font sûrement toujours, nos professeurs, tout notre entourage. Et c'était toujours Yuji au-dessus. J'avais de meilleures notes, mais Yuji participait plus, alors c'était ça qu'on retenait. Je courais plus vite, mais Yuji faisait plus d'efforts, alors c'était ça qu'on retenait. C'était toujours comme ça, et j'ai fini par ne plus y faire attention. Tout le monde préférait Yuji, je pouvais pas changer ça. J'ai pris l'habitude de rester de mon côté sans rien demander à personne, de me débrouiller seul, et de ne pas chercher à avoir d'amis parce que je savais que personne ne m'aimerait vraiment. C'est toujours la part de Yuji qu'il y a en moins qu'on aime, et je voulais pas rester avec des personnes qui ne m'appréciaient pas à ma juste valeur.
— C'est pour ça qu'aujourd'hui tu n'as qu'Uraume ? demanda Megumi avec peine.
— Oui, c'est les seuls à ne pas avoir aimé Yuji, c'est dingue, dit Ryômen avec un petit sourire. Mais j'ai jamais mal vécu ça, j'avais mes frères et ça me suffisait, et puis Choso a toujours tout fait pour combler mon absence de vie sociale. Il a toujours été là quand il fallait et il continue de le faire, il est au courant de tout ça, et lui aussi il l'a un peu vécu parce qu'il a beaucoup été mis de côté. Il est timide alors il disparaît à côté de quelqu'un comme Yuji, et quand on vivait chez mes grands-parents, il était aussi un peu exclu parce que c'était pas ses grands-parents à lui. Donc il comprenait. Il a toujours fait en sorte que je me sente pas inférieur, il me répétait tous les jours que j'étais génial, que j'avais de la valeur, que j'avais rien à envier aux autres. Il le faisait avec Yuji aussi, il nous le disait quand on se préparait dans la salle de bain. C'est à cause de lui si j'ai autant d'égo aujourd'hui.
Un maigre sourire étira les lèvres de Megumi, mais ses yeux restaient brillants de tristesse. Il leva une main pour écarter une mèche de cheveux qui tombait sur les yeux de Ryômen, avant de la poser timidement sur sa joue pour passer son pouce dessus. Megumi se doutait de tout cela, mais l'entendre de la bouche de Ryômen était différent. Il en parlait de manière détachée, comme si c'était normal, comme si ça n'avait pas tant d'importance... Cela rendait la chose encore plus horrible. Megumi n'arrivait pas à comprendre comment sa propre famille pouvait agir ainsi. Ses parents ne l'avaient jamais comparé avec un autre enfant. Toji lui avait toujours fait comprendre que les autres ne comptaient pas plus que lui, et Satoru, qui était pourtant loin d'être parfait, ne l'avait jamais comparé avec d'autres élèves, ni même avec ses sœurs. Suguru aussi, il ne comparait jamais Mimiko avec Nanako, toute leur famille les aimait autant l'une que l'autre.
Comment pouvait-on dénigrer à ce point un jumeau pour mettre l'autre en avant ?
— Je suis désolé Ryô..., souffla Megumi.
— T'as pas à l'être.
— Moi aussi je t'ai dit que je préférais Yuji au départ...
— Je peux pas t'en vouloir, ça se passait mal entre nous. Et puis... Je pensais vraiment avoir tiré un trait sur tout ça, je repense jamais à mon enfance et à ce que j'ai pu vivre, c'est derrière moi. Mais... Je crois que tu as rouvert des blessures dont j'avais même pas conscience. Et t'as pas à t'en vouloir, devança Ryômen alors que Megumi ouvrait la bouche pour s'excuser. C'est moi qui n'avais pas réglé ça, c'est tout. Ne jamais recevoir de considération m'a plus marqué que ce que je pensais. J'ai jamais été celui qu'on appelait, celui avec qui on voulait sortir, celui qui manque. Et je pensais sincèrement en avoir rien à faire, je vaux mieux que ça, je me suffis à moi-même, je m'en fiche de ce que pensent les autres. Mais toi... J'ai beau essayer, je m'en fiche pas. Et ça m'angoisse parce que j'ai pas envie que tu fasses comme tout le monde. Et c'est pareil sur le groupe, je voulais pas aller dessus parce que je voulais pas qu'ils préfèrent aussi Yuji.
— Je comprends..., dit Megumi d'une voix serrée.
— Mais c'est pas grave Megumi, je t'assure. Je pars juste un peu pour faire le point sur ça et pour décompresser, mais il y a rien de grave. C'est vraiment pas de ta faute. Ok ?
— Je sais... Mais... Mais tu es triste et... C'est horrible...
— Hé, pourquoi tes yeux brillent comme ça ? Tu vas pas pleurer pour ça quand même ?
— Je suis désolé, c'est horrible d'avoir grandi comme ça..., dit Megumi en reniflant.
— Ça va tu sais, je m'en sors bien. C'est pas si grave Megumi, je t'assure, dit Ryômen en souriant.
Peut-être qu'aujourd'hui ce n'était plus grave, mais cela n'enlevait rien au fait que cette histoire était triste. Aucun enfant ne méritait de grandir ainsi, et personne ne méritait d'être délaissé pour un autre. Megumi détestait savoir que Ryômen craignait qu'il l'abandonne. Comment pouvait-il l'abandonner alors qu'il était une personne géniale ? La présence de Ryômen dans sa vie lui faisait du bien, il était une véritable source de bonheur. Comment était-il possible que personne ne le remarque ? Il se pencha vers lui pour le reprendre dans ses bras, posant de nouveau sa tête sur son épaule, et le sera avec force contre lui. Ryômen l'entoura une fois de plus de ses bras et déposa un baiser sur sa tempe pour le rassurer.
— Merci de m'en avoir parlé, dit Megumi d'une voix étouffée.
— C'est un peu la honte mais bon... Je l'ai fait parce que je veux pas que tu te sentes responsable de mon départ. J'ai juste besoin de respirer pour repenser à tout ça.
— Je comprends. Si ça peut te rassurer, t'es mon préféré entre toi et Yuji, avoua Megumi d'un air gêné. Mais le dis pas à Yuji.
— T'es mignon, répondit Ryômen avec un petit rire.
— Je suis sérieux, t'es vraiment mon préféré. Et ce depuis un moment...
— Ah oui ? Qu'est-ce que tu me trouves pour me préférer ?
— Ça marche mieux avec toi qu'avec Yuji, on est sur la même longueur d'onde.
— Parce qu'on est des antagonistes tous les deux ? Hmm c'est vrai.
— On a la même énergie et ça me plaît. Je me sens bien avec ceux qui me ressemblent.
— Vraiment, demanda Ryômen d'un ton surpris.
— Oui. Toi t'es très différent de moi, et pourtant on se ressemble sur beaucoup de points et ça me plaît. C'est parfait comme ça, je pourrais pas vivre avec mon parfait opposé.
Ryômen ne répondit pas pendant un instant, et Megumi le remercia silencieusement de ne pas profiter de ce moment pour sortir une phrase de drague. En temps normal il n'aurait jamais osé dire cela, mais c'était le moment ou jamais de le faire, et il sentait que Ryômen avait besoin de l'entendre. Ses joues étaient roses à cause de son aveu et il était de plus en plus gêné, mais il espérait vraiment que Ryômen avait compris son message. Heureusement que son visage était caché et qu'il ne pouvait pas voir ses rougeurs. Il fallait aussi espérer qu'il ne sente pas à quel point son cœur battait vite contre sa poitrine, même si Megumi avait du mal à croire qu'il ne le remarquait pas...
— J'ai encore plus envie de t'embrasser quand tu me dis ce genre de chose, dit Ryômen après un moment de silence.
— Qu'est-ce qui t'en empêche ?
— Je sais pas..., murmura Ryômen en posant ses lèvres sur son épaule. Si je commence à t'embrasser, je suis pas sûr de pouvoir m'arrêter après...
— Rien ne t'oblige à t'arrêter...
Les lèvres de Ryômen caressèrent la peau de Megumi lentement pour s'imprégner de sa douceur, son souffle chaud s'écrasait sur son épaule et l'entourait d'un halo d'air sucré, et cela suffisait à faire grimper la température du corps de Megumi. Son souffle le faisait frissonner, comme s'il traversait son corps. Ryômen déposa un baiser sur la rondeur de son épaule, puis il déposa un baiser sur le relief de sa clavicule, avant de poser ses lèvres au creux de son cou. Il l'embrassa longuement, lentement, comme pour imprégner la sensation de ses lèvres sur sa peau. Megumi parvint à retenir un soupir de bien-être, mais il ne put s'empêcher de plonger sa main dans ses cheveux pour le pousser à continuer. Il était incapable de résister à ses baisers, son corps réagissait avant même qu'il ne puisse essayer de le contrôler, et il ne voulait plus faire semblant de rester indifférent. Il voulait lui montrer à quel point il avait envie de lui, il voulait qu'il sache que ses sentiments étaient sincères. Megumi tressaillit de surprise et de plaisir lorsqu'il sentit sa main se glisser sous son t-shirt pour caresser son dos, mais il se laissa faire, et écarta son visage de quelques centimètres pour observer Ryômen.
Son regard sombre était chargé d'électricité, le doré de ses yeux ressortait plus que jamais, et à présent des reflets voluptueux dansaient dans ses iris. Ses yeux étaient comme deux ambres qui oscillaient entre l'or et le vermillon, et Megumi n'avait plus envie que de plonger dans son regard et de se perdre dedans. Il voulait que son corps baigne dans le miel qui peignait ses iris, que sa peau prenne la couleur du cognac qui teintait ses yeux. Il ne voulait plus penser qu'à ce regard plein de désir et à ce corps qui brûlait contre lui. Il devrait se retenir, ce n'était pas le moment, ils n'étaient pas seuls, tout le monde allait les entendre... Mais il n'en avait pas envie. Cela faisait des jours que chaque parcelle de son corps le démangeait lorsqu'il était en présence de Ryômen, et ce soir, il n'était plus capable d'ignorer cela.
Alors, lorsque Ryômen s'attarda sur sa pomme d'Adam pour la sucer, Megumi abandonna l'idée de passer la nuit sans ses baisers. Il força Ryômen à s'écarter de sa gorge et prit son visage entre ses mains, avant de poser ses lèvres sur les siennes. Ryômen ne sembla pas surpris de ce geste, car il répondit aussitôt à son baiser et pressa avec envie sa bouche contre la sienne. Cela ne faisait que deux jours que Megumi avait embrassé Ryômen, mais cela lui avait suffi pour ressentir le manque de ses lèvres. Il avait rêvé de retrouver son contact, et goûter à nouveau à ses baisers étaient terriblement réconfortant. Megumi n'hésita que quelques secondes avant de monter à califourchon sur lui, il fit passer l'une de ses cuisses au-dessus de son bassin et s'assit volontairement sur son entrejambe, ce qui arracha un grognement de satisfaction à Ryômen. Il n'avait jamais fait cela, encore moins avec un garçon, alors il ne devait pas très bien se débrouiller... Mais il se sentait à l'aise. Ryômen ne l'avait pas repoussé la première fois qu'il l'avait embrassé alors cela le rassurait, et il avait l'air d'aimer son baiser. Il l'embrassait avec fougue, suçait ses lèvres avec faim, et sa langue dansait avec la sienne avec euphorie.
Ses mains se posèrent soudain sur ses fesses et les serrèrent, Megumi rougit violemment, mais il se laissa faire et se lova un peu plus contre lui. Ce baiser était le plus érotique de toute sa vie, et il n'osait même pas imaginer dans quel état il serait dans quelques minutes. Ce baiser était parfait, Megumi ne parvenait plus à y mettre fin. La manière dont Ryômen l'embrassait le faisait se sentir bien, son touché le faisait se sentir attirant, et Megumi adorait cela. Ses lèvres contre les siennes, son cœur sous le sien, ses mains sur ses fesses, et la bosse dure sur laquelle il était assis... Tout cela lui faisait perdre la tête et alimentait son plaisir, il avait l'impression de vivre dans les braises de son souffle. Mais au bout de quelques minutes, Ryômen sourit contre sa bouche et murmura :
— Fais-moi des suçons.
— Quoi... ? dit Megumi d'un air hébété.
— Fais-moi des suçons, répéta Ryômen en lui volant un nouveau baiser. Demain je veux pouvoir me déshabiller à la plage et montrer à tout le monde que je suis à toi.
— ... Je veux pas que tu vois où je vais te les faire, répondit alors Megumi.
Un sourire étira les lèvres de Ryômen, et il décala Megumi sur le côté pour se lever. Megumi grimaça de mécontentement, envahi par le froid de son absence, et l'observa saisir Margherita pour la mettre dehors. Il ferma ensuite sa porte, et fouilla un instant dans son armoire, avant de revenir sur le lit, un sourire satisfait au visage, et un préservatif, du lubrifiant, et un ruban rouge en main.
— On fera que ce dont tu as envie, précisa Ryômen alors que Megumi prenait le ruban avec un mélange d'excitation et d'inquiétude.
— Tu deviendrais fou si tu savais de quoi j'ai envie, répliqua Megumi en posant le ruban sur ses yeux.
Ryômen sourit de nouveau et Megumi se rapprocha de son visage jusqu'à mêler son souffle au sien, et noua le ruban derrière sa tête. Ryômen se laissa faire, et sa docilité ne fit qu'accroître l'envie de Megumi. Il le poussa ensuite en arrière et grimpa à califourchon sur lui, en s'asseyant volontairement sur son érection, et se pencha sur lui pour l'embrasser une nouvelle fois. Son cœur battait à toute vitesse et il était fébrile, mais il ne ressentait presque pas d'angoisse. Se tenir ainsi sur Ryômen et avoir le dessus sur lui l'aidait à avoir confiance en lui, et savoir que Ryômen prenait déjà du plaisir grâce à leur simple baiser le rassurait. Il savait qu'il pouvait lui faire confiance et se laisser aller avec lui.
Le cœur battant de plus en plus vite, Megumi se mit à embrasser sa mâchoire, il suivit la ligne de son visage en prenant son temps, et descendit ses lèvres sur sa gorge. Sa peau était chaude, sucrée, Megumi pouvait sentir sa pomme d'Adam rouler contre ses lèvres et le sang fuser dans ses veines. Il sourit en voyant que Ryômen avait déjà les joues roses, et choisit de lui laisser une première marque sous son oreille, peu visible. Elle était à un endroit suffisamment exposé pour la voir, mais elle restait discrète pour autant, et avec son manteau Ryômen pourrait facilement la cacher. Megumi se redressa avec satisfaction et observa fièrement son suçon. Il adorait voir Ryômen avec ses suçons, sa peau semblait faites pour porter ses marques d'amour.
— T'arrête pas là, je veux avoir tes lèvres sur tout mon corps, dit Ryômen avec un sourire.
— Je peux en faire là où j'ai envie ?
— Fais-moi ce que tu veux, je meurs d'envie de voir de quoi tu es capable.
— Ok, dit Megumi en souriant à son tour.
Rassuré d'avoir son accord, il se pencha de nouveau sur sa gorge et lui fit deux nouvelles marques, un peu plus visibles. Chaque marque qu'il laissait l'aidait à se sentir un peu plus à l'aide et à prendre confiance, il aimait de plus en plus ce qu'il était en train de faire. Mais cela ne lui suffisait pas, il en voulait plus, il avait besoin d'aller plus loin et de découvrir d'autres parties du corps de Ryômen. Il avait déjà embrassé sa gorge lorsqu'il l'avait attiré dans l'ascenseur avec lui, alors il la connaissait déjà un peu. Mais depuis ce moment, il avait la violente envie de poser ses lèvres sur d'autres endroits de son corps, et si aujourd'hui Ryômen lui en donnait l'occasion... Il n'allait pas se priver.
Il se recula entre les cuisses de Ryômen, les yeux rivés sur sa poitrine qui se soulevait sous le tissu de son vêtement, et saisit le bas de son t-shirt pour le remonter. Il regarda avec fascination son ventre apparaître sous ses yeux, ses tatouages qui couvraient ses abdominaux se révéler peu à peu, le cercle défini de sa poitrine se former, et la courbe de ses pectoraux se dessiner devant lui. Il avait déjà vu son torse dans les photos qu'il postait, mais dans la réalité... Contempler ses muscles avait une tout autre saveur. Le rouge lui monta aux joues lorsqu'il réalisa ce qu'il s'apprêtait à faire, mais il se força à ignorer sa gêne, et s'autorisa à poser ses lèvres sur le thorax de Ryômen. Sa peau était encore plus chaude à cet endroit, elle était aussi chaude que le cœur d'un volcan en éruption. Cette chaleur était plus qu'excitante...
— Allez, sois pas timide, dit Ryômen.
Megumi ne prit pas la peine de lui répondre et se mit à embrasser son torse avec envie. Il passa ses lèvres sur ses os, sur ses muscles, sur sa chair, sur ses tatouages, et se risqua même à embrasser ses tétons, ce qui provoqua un soupir de plaisir chez Ryômen. Écouter ses soupirs et sa respiration saccadée était plaisant, Megumi adorait les sons qu'il parvenait à créer. Ils rendaient Ryômen encore plus craquant qu'il ne l'était déjà...
   Satisfait, il descendit sur son ventre et le couvrit de baisers, il suivit la ligne de ses tatouages, embrassa chaque abdominaux qui ressortait, chaque parcelle de peau qu'il pouvait atteindre. Il passa ses lèvres sur son nombril et le suça avec timidité, et lorsque sa langue se mit à jouer avec le piercing qu'il avait, Ryômen poussa un nouveau soupir de bien être. Megumi n'avait jamais vu son piercing en vrai, et il devait avouer qu'il avait été très déçu de voir qu'il ne le portait pas sur la photo qu'il lui avait envoyée. Mais ce n'était pas si mal au final, car ce piercing lui donnait envie de se jeter sur Ryômen. Ryômen avait l'air d'adorer se faire embrasser ici en tout cas... Dommage qu'ils n'aient pas de miel sous la main.
Megumi sourit à cette pensée, et se rappela de ce que Ryômen lui avait dit quelques jours plutôt. Il voulait sa langue sur son ventre et du miel sur ses abdominaux. Ils n'avaient pas de miel mais... Megumi avait une langue. Sans attendre, il saisit Ryômen par les hanches, et passa avec lenteur sa langue sur son ventre.
— Putain Megumi..., fit Ryômen avec surprise, en saisissant ses cheveux pour s'y accrocher.
— Un problème ? demanda innocemment Megumi, avant de poser sa main sur son entrejambe durcit. C'est toi qui m'as demandé de faire ça.
    — Megumi...
    — Tu m'as dit que tu voulais ma langue sur ton ventre, alors je m'exécute, murmura Megumi sans s'arrêter.
— Et t'as pas intérêt à t'arrêter, répondit Ryômen avec envie.
Il n'en avait pas la moindre intention. Il ne pensait pas qu'il prendrait autant de plaisir à avoir le dessus sur Ryômen, ni que Ryômen pouvait être aussi sensible sur son ventre, mais... Il adorait cela. Bon sang, pourquoi avait-il attendu autant de temps avant de faire cela ? Megumi avait l'impression de déguster Ryômen, comme s'il pouvait le dévorer à sa guise, qu'il s'agissait de la plus délicieuse des friandises. Et il n'avait jamais réalisé à quel point Ryômen était attirant. Enfin, il savait qu'il était très attirant, Ryômen était le genre de personne qui respirait la perfection en toute circonstance. Il était toujours beau, même au réveil, même avec des cernes, même avec des vêtements informes. Et il savait se rendre attirant... Mais ce n'était rien à côté du spectacle auquel assistait Megumi. Voir Ryômen allongé sous lui, presque torse nu, ses joues roses, sa poitrine qui se soulevait rapidement, le bijou en or qui ornait son nombril, ses tatouages qui affinaient sa silhouette... Ce spectacle n'avait pas de prix, et il lui faisait perdre la tête.
Il ne pouvait s'arrêter là... Il voulait aller plus loin avec lui. Megumi passa une dernière fois sa langue sur son ventre pour le provoquer, avant de se reculer un peu plus entre ses jambes, et de saisir le haut de son jogging.
— Je peux ? demanda-t-il avec gêne.
— Je croyais que tu voulais pas qu'on couche ensemble ce soir, répondit Ryômen avec amusement.
— Il faut pas croire tout ce que je dis...
— J'en étais sûr, dit Ryômen en retirant son pantalon lui-même. Mets-toi dans l'autre sens, je vais te préparer.
— Comment ça ?
— Mets-toi sur mon visage. Et déshabille-toi.
Megumi rougit violemment en comprenant ce que lui demandait Ryômen. C'était une position vraiment embarrassante, il ne l'avait jamais faite, il n'avait aucune idée de comment s'y prendre ! Mais malgré cela, il voulait essayer. Il avait confiance en Ryômen, il savait qu'il le guiderait sans le juger, alors... Pourquoi pas ? Peut-être qu'il finirait par apprécier cette position...
Lentement, il retira son pantalon, puis son caleçon, et se plaça au-dessus du visage de Ryômen. Il hésita un instant sur comment se mettre, puis il choisit de se mettre à quatre pattes au-dessus de lui, dans le sens inverse. Ryômen s'empara de ses cuisses à l'aveuglette et les écarta, le forçant à baisser son bassin vers lui, et Megumi s'occupa de lui retirer son caleçon avec des gestes fébriles.
— Tu peux te coucher sur moi si t'es plus à l'aise, précisa Ryômen en caressant l'une de ses cuisses.
— Ok... Si je fais quelque chose de mal dis-le-moi, répondit alors Megumi.
Il n'avait aucune idée de ce qu'il devait faire de toute manière, et il n'était pas sûr de réussir à gérer deux parties de son corps en même temps. Mais il faisait confiance à Ryômen, et il ferait de son mieux pour le satisfaire. Ryômen tâta ses jambes un instant, ses mains remontèrent le long de cuisses et caressèrent ses fesses, il saisit sa taille, effleura sa colonne vertébrale, son ventre plat, avant de faire glisser sa main entre ses cuisses. Megumi rougit avec violence en sentant sa main le saisir, et dut se mordre la lèvre pour retenir un gémissement de plaisir. Il se cambra machinalement, poussant sans le vouloir son bassin contre le visage de Ryômen, et entrouvrit les lèvres pour chercher sa respiration. Il n'allait pas tenir, c'était impossible ! Une simple caresse de Ryômen suffisait à l'électriser, il était déjà sur le point de jouir ! Il n'avait même pas conscience de son érection ! Comment cela pouvait-il être aussi bon ? Ryômen venait à peine de commencer à le toucher, et il avait déjà le corps en feu !
    — Détends toi, je veux pas que tu jouisses tout de suite, dit Ryômen en embrassant ses fesses.
    — C'est plus facile à dire qu'à faire, gémit faiblement Megumi.
Il ne pouvait pas rester immobile sans rien faire, il devait s'occuper de Ryômen lui aussi. Et s'il ne couvrait pas sa bouche, il allait se mettre à gémir si fort que l'immeuble d'en face l'entendrait. Les bras tremblants, il se pencha alors vers l'entrejambe de Ryômen et posa ses lèvres dessus, tout en le prenant en main. Lui aussi était brûlant, de la chaleur en émanait presque. Megumi l'embrassa timidement, déposant de petits baisers un peu partout, avant d'oser commencer à le lécher de bas en haut. Mais à peine eut-il le temps de passer sa langue dessus qu'un doigt le pénétra, et qu'un gémissement de plaisir lui échappa.
— J'avais peur que ça te fasse mal, mais je suis rassuré, dit Ryômen d'un air taquin. Dis-moi, tu te serais pas entraîné par hasard ?
— Tais-toi, murmura Megumi d'un air embarrassé.
Il ferma les yeux et prit en bouche le sexe de Ryômen, en priant pour que cela l'empêche de gémir. Malheureusement pour lui, Ryômen en profita pour faire entrer un nouveau doigt en lui, ce qui lui arracha un gémissement étouffé. Megumi gémit de mécontentement en enfonçant son sexe dans sa bouche, mais Ryômen n'y fit pas attention. Il lui répondit en lui donnant une claque sur les fesses, avant de se mettre à bouger ses doigts en lui. Megumi se laissa tomber sur son ventre, trop excité pour tenir sur ses bras, et écarta un peu plus les cuisses. Il avait sous-estimé cette position, il ne pensait pas qu'elle serait aussi excitante...
Il faisait de plus en plus chaud dans la pièce, Megumi était couvert de transpiration, son t-shirt collait à son dos, des gouttes de sueurs perlaient le long de sa poitrine et pendait à ses tétons, et il y avait de la buée sur les fenêtres. Et il était bien trop excité, il ne savait plus où donner de la tête. Il n'était pas sûr de pouvoir continuer encore longtemps dans cette position... Son entrejambe le démangeait et les doigts de Ryômen ne lui suffisaient pas, il en voulait plus, il le voulait terriblement en lui. Megumi entrouvrit les paupières et chercha à tâtons le sachet de préservatif qu'avait ramené Ryômen, avant de le récupérer, et de l'ouvrir. Il le posa sur le bout de son entrejambe, avant de poser ses lèvres dessus, et de le faire glisser jusqu'au bat de son sexe. Ryômen poussa un gémissement de satisfaction et donna un coup de reins à Megumi, frappant le fond de sa bouche avec force. Megumi gémit une nouvelle fois et s'accrocha à ses hanches, avant de se relever difficilement, et de changer de position.
— Je t'ai fait mal ? demanda aussitôt Ryômen.
— Prends-moi, dit Megumi d'une voix essoufflée. Je tiens plus, prends-moi, maintenant. S'il te plaît.
— Ok, dit Ryômen en se redressant en position assise.
Il prit Megumi par la taille, et l'attira sur lui. Megumi monta une nouvelle fois à cheval sur son bassin, il passa ses bras autours de ses épaules, serra les lèvres. Il baissa ses hanches avec un mélange de lenteur et de précipitation, et sentit Ryômen entrer doucement en lui. Ce n'était pas aussi douloureux que ce à quoi Megumi s'était attendu. Il fallait dire qu'il s'était entraîné comme il avait pu pour se préparer à ce moment, alors il savait déjà à quoi s'attendre... Et l'excitation qu'il ressentait était tellement forte qu'il était incapable de penser à la douleur. Il ne pouvait plus penser qu'à la présence de Ryômen en lui, qu'à son corps uni au sien, à sa poitrine pressée contre la sienne. Tout le reste n'avait plus aucune importance à présent. Megumi serra Ryômen contre lui et plaqua ses lèvres contre les siennes pour l'embrasser passionnément, il mêla sa langue à la sienne, et échangea un baiser avec lui jusqu'à en perdre le souffle. Son cœur battait si vite dans sa poitrine qu'il pourrait exploser de bonheur, comme s'il pouvait enfin mourir en paix, qu'il pouvait épuiser ses derniers battements pour ce moment tant attendu.
Il ne s'était jamais senti aussi bien que maintenant. C'était au-delà de l'euphorie et l'excitation du plaisir, il se sentait simplement bien, en confiance, en sécurité. Il n'y avait rien de plus pur que de s'unir à la personne qu'il aimait, de ne faire plus qu'un avec son corps, d'oublier toute pensée, toute peur, tout problème, et de se consacrer entièrement à cette personne. Et pour rien au monde il ne voulait mettre fin à ce moment.
Lorsqu'il fut sûr que Megumi était à l'aise, Ryômen souleva ses hanches pour les faire onduler sur lui, et Megumi se mit à monter et descendre sur lui. Sa cadence était lente, il pouvait sentir Ryômen entrer en lui et se frayer un chemin en glissant contre le passage qu'il lui laissait, il sentait sa chaleur, son humidité, et à quel point lui aussi était excité. Et il adorait cela, chaque mouvement de bassin le plongeait dans une totale félicité. Megumi finit par retirer son t-shirt pour l'envoyer à l'autre bout de la chambre, accélérant de plus en plus le rythme, la respiration courte.
    — Descends plus, dit Ryômen en appuyant sur ses hanches.
    — Ah ! Ryô, gémit Megumi en le sentant entrer entièrement en lui.
    — Continue de gémir mon nom, dit Ryômen en serrant ses cuisses.
    — Ryômen... Ryô je... Je vais pas tenir... Fais-moi jouir, dit Megumi près de ses lèvres.
    Ryômen s'empara de ses cuisses aussitôt et se releva pour échanger leur position, il le plaqua contre son lit pour reprendre le dessus, avant de retirer à toute vitesse son ruban et son t-shirt.
— Désolé, mais c'est hors de question que je loupe ce spectacle, murmura-t-il avant de fondre sauvagement sur Megumi.
    Il lui donna un nouveau coup de reins, et Megumi poussa un cri de plaisir en se cambrant, les sourcils froncés de plaisir.
    — Encore, gémit Megumi en s'accrochant à lui.
    Ryômen saisit son bassin pour le tirer contre le sien, entrant de nouveau en lui, et Megumi poussa un cri étouffé de plaisir. Ryômen lui-même gémissait à chaque coup de reins, et ses yeux ne se détournaient pas de son corps. Il observait chaque courbe de son corps sans retenue, martelant sa prostate de coups, sans laisser de répit à Megumi. Megumi détourna la tête pour essayer de retenir ses cris, incapable de résister au regard de Ryômen, et se mordit les lèvres. C'était tellement bon qu'il avait à peine conscience d'où il se trouvait, il ne pensait plus à rien, et les seules idées qui lui venaient en tête étaient toutes plus folles les unes que les autres. Ryômen se pencha sur lui pour dévorer son cou de baisers. Megumi se cambra un peu plus, si bien que son dos n'était presque plus collé au matelas, et plaqua sa main sur sa bouche. Son ventre ne cessait ne papillonner, il tremblait de tout son corps, son esprit était plein de brume, il était à bout de souffle, et son cœur était sur le point de s'arrêter. Il ne pouvait pas tenir plus longtemps. Son orgasme le saisit d'un coup, sans qu'il ne puisse y résister, et il se crispa violemment. Une onde de plaisir irradia son corps, diffusant une intense sensation de bien-être en lui, et pendant un instant, il fut incapable de voir quoi que ce soit. Ryômen jouit à son tour, presque en même temps que lui, et s'immobilisa au-dessus de lui.
Ils mirent un bon moment avant de retrouver leur esprit. Megumi avait la tête qui tournait, comme s'il avait trop bu, il se sentait complètement ailleurs. Ryômen se retira de lui après quelques minutes, le laissant aussi vide qu'une fontaine sans eau, et s'allongea à ses côtés pour reprendre sa respiration. Ils venaient de coucher ensemble... Megumi n'en revenait pas. Il avait du mal à réaliser ce qu'il venait de se passer, c'était presque trop beau pour être vrai. Était-il en train de rêver ? Non, sa peau était encore moite, sa semence couvrait encore son ventre, et son souffle était encore court. Il l'avait vraiment fait, Ryômen lui avait fait l'amour. De nouveaux papillons, plus doux, plus délicats que ceux qui volaient un peu plus tôt dans son ventre, firent frissonner son corps, et il tourna la tête vers Ryômen. Il était allongé à ses côtés, les yeux rivés sur le plafond, un sourire au visage. Ryômen se rendit compte qu'il l'observait car il tourna la tête vers lui et le regarda à son tour.
    — Désolé pour la fessée, elle est partie toute seule, dit-il en lui tendant un mouchoir.
    — C'est pas grave, dit Megumi avec un petit sourire. Est-ce que tu as aimé ? J'étais pas trop maladroit ?
    — Pour une première fois c'était génial. On refera d'autres soixante-neuf pour t'entraîner, proposa Ryômen en le prenant dans ses bras pour l'attirer contre lui. Et toi ? T'as aimé ?
    — Oui... J'ai envie de le refaire mais je crois que j'en serais pas capable, dit Megumi en posant sa tête sur sa poitrine. Je suis trop fatigué maintenant, je crois que je vais m'endormir...
    — On couchera ensemble à mon retour t'inquiète pas, répondit Ryômen alors qu'il plongeait sa main dans ses cheveux pour le bercer. Tu peux t'endormir.
    — Ok... Tu penses que Choso nous a entendus ?
    — Je sais pas. J'ai entendu la porte claquer, il a dû partir chez sa blonde.
    — Elle s'appelle Yuki...
    — Oui oui... Je suis heureux d'être avec toi ce soir Megumi, murmura Ryômen.
    — Moi aussi. Tu vas me manquer.
    — Toi aussi, soupira Ryômen.
    Il passa avec douceur le dos de son index sur la joue de Megumi, avant de poser sa main sur son épaule, et de tirer la couette sur eux. Megumi se blottit un peu plus contre lui, il passa un bras autour de son torse, et finit même par replier une jambe sur lui pour être plus à l'aise. De toute façon avec ce qu'ils venaient de faire, il pouvait se permettre de dormir dans la position qu'il voulait. Ses paupières se fermaient déjà toutes seules, maintenant que son excitation était redescendue, sa fatigue reprenait le dessus et il s'écroulait de sommeil. Il était épuisé, il ne se doutait pas que le sexe pouvait être aussi fatigant. Mais il ne regrettait pas ce qu'il avait fait, au contraire.
    Faire l'amour avec Ryômen était incroyable, mais se blottir dans ses bras pour s'endormir juste après était encore mieux. Megumi ne ressentait plus aucun stress, et il n'était plus inquiet à propos de son départ. Il se sentait juste bien, enveloppé dans la chaleur de Ryômen, sans vêtements pour cacher son corps, avec pour seul bruit la mélodie de leur souffle qui redevenait peu à peu calme. C'était apaisant, elle avait le même effet qu'une berceuse. Megumi leva les yeux vers Ryômen, et vit qu'il avait déjà les yeux fermés. Il avait dû s'endormir, lui aussi devait être épuisé maintenant. Son visage avait retrouvé des traits calmes, et sa poitrine se soulevait paisiblement. Megumi le trouvait mignon lorsqu'il était endormi, il avait l'air inoffensif et pur, comme un faon égaré en forêt. Il aimait bien voir cet aspect-là de Ryômen, elle le rendait encore plus attirant. Megumi sourit et baissa le visage.
    — Je suis amoureux de toi, murmura-t-il en fermant les yeux.
    Il s'endormit aussitôt après avoir prononcé sa phrase, incapable de lutter plus longtemps contre le sommeil. Il tomba dans les bras de Morphée, apaisé, sans même voir le sourire qui s'était dessiné sur les lèvres de Ryômen.

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Le ryogumi a franchi un cap, ça y est, nous y est !!! La première phase de leur relation est finie 🥳🥳
Ce couple est vraiment trop mimi et safe, je l'adore.

Vous avez réclamé un nouvel indice sur la relation à trouver, et comme elle sera bientôt révélée, je veux bien vous donner le dernier indice et le plus gros : c'est une relation d'amour qu'il faut trouver :)

À demain :)
(Les jumeaux seront plus là demain donc Megumi sera au bord du ravin sans eux, comme Draken, Kaku et Hanma-)

Insta Jujutsu KaisenWhere stories live. Discover now