-глава- 8

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[Fyodor]

Cours du lycée, 10:04 ;

Je tente de me concentrer sur ma lecture malgré les cris des élèves qui jouent au ballon, pas très loin de où je me situe.

Soudain, je perçois une présence en face de moi, qui me fait de l'ombre en restant immobile comme un arbre ici.

Je demandai d'un ton agacé, feignant l'indifférence dans ma voix :
— Que veux-tu ?

La voix devant moi commente en regardant ce que je lis :
— Cela semble toujours aussi ennuyant, n'est-ce pas ?

Je lève enfin les yeux, roulant mon regard vers Nikolaï qui se tenait devant moi.

— Qu'est-ce qui te fait dire cela ? Demandai je d'un ton curieux.
— C'est simple ! Si tu n'arrives pas à te concentrer, tu n'es pas pleinement investi. Cela signifie que tu ne savoures pas vraiment ce que tu lis.
— C'est vraiment nulle comme hypothèse, commentai-je par exaspération.

Salle d'étude, 17:38 ;

Je contemple les environs de la salle presque vide et je me laisse rapidement emporter par mes pensées. Doucement, je ferme les yeux et me penche sur la table, posant mon menton dans le creux de ma main.

Brusquement, je suis transporté dans le passé, exactement à ce jour-là. Le jour de l'accident. Cet accident qui hante chacune de mes nuits.

— Papa..? Maman..?
Je m'approche du précipice, entouré de blanc. Blanc comme la neige. C'est cette neige qui a provoqué l'accident. Pourquoi blâmer la neige alors qu'elle est si pure et innocente ?
Un flocon finit par tomber sur le bout de mon nez, que j'observe en silence. Il se fond immédiatement en se mêlant à la goutte de larme que j'avais versée juste avant.

Je suis brusquement ramené à la réalité par une main se posant sur mon épaule, ce qui me fait sursauter de peur. En tournant la tête, je vois Kuyo me regarder avec des yeux plissés.

— Est-ce que je t'ai fait peur ? Demanda-t-elle par simple curiosité.
— Non, mentis-je en détournant le regard.
— Pourtant tu pleures, remarqua-t-elle. Veux-tu en parler ? Je sais que l'on n'est pas vraiment ami mais n'oublie pas que je suis disponible en cas de besoin.
— Rien d'important, dis-je d'un ton plus froid que d'habitude.

Je me sèche la joue en utilisant le revers de ma main avant de me lever pour prendre mon sac.

— On y va ? Demandai-je en inclinant la tête sur le côté pour l'interroger du regard.
— Oui, bien sûr, répondit-elle avec enthousiasme.

Appartement de Fyodor, 18:01 ;

Je rejoins Nikolaï devant mon immeuble et lui ouvre la porte après avoir discuté du fait que Kuyo et moi avions parlé avec le professeur. Il nous a proposé de former un groupe à trois rapidement, car le partenaire de Nikolaï allait bientôt déménager de la ville, le laissant seul. Nous sommes ensuite entrés ensemble dans le bâtiment et nous nous sommes retrouvés rapidement dans le salon pour discuter davantage.

— Vous voulez quelque chose à boire ? Demandai-je en les interrogeant du regard.

Tous les deux refusent poliment ma proposition en murmurant un 'non merci.'

En haussant les épaules, je me rends à la cuisine pour préparer un thé noir. Cependant, je m'interromps en entendant des rires bruyants provenant du salon où se trouvent mes deux camarades.

Je me tourne discrètement vers eux pour les voir en train de rire bêtement à des blagues qui ne semblaient pas liées à notre travail.

Mes yeux se plissent instinctivement alors que j'observe Kuyo d'un regard peu amical, étant donné sa proximité avec Nikolaï et les chuchotements à son oreille. Malheureusement, la distance entre nous m'empêche d'entendre ce qu'ils se disent.

Je prends ma tasse en porcelaine remplie d'eau chaude et je me dirige vers eux discrètement. En m'installant sur le fauteuil à côté du canapé où ils sont assis, je croise le regard chaleureux de Nikolaï lorsqu'il m'aperçoit dans son champ de vision. Kuyo me sourit également, mais avec une expression moqueuse qui ne me plaît pas du tout. Ils viennent de se rencontrer, alors pourquoi cette proximité soudaine ?

En me raclant bruyamment la gorge pour attirer leur attention, je réalise qu'ils sont plongés dans une discussion animée et j'entends à nouveau leurs ricanements.

— Pouvons-nous débuter ce projet afin de le terminer au plus vite ? Dis-je d'une voix assez froide. Je préfère ne pas y passer toute ma nuit dessus.

Les deux 'amis' acquiescent avec bienveillance à ma requête en esquissant un léger sourire. Leur comportement harmonieux me provoque de la colère, ce qui me pousse à froncer les sourcils. Je détourne finalement le regard dans une direction opposée pour souffler rapidement, cherchant à ne pas laisser ma colère s'emparer si aisément de moi.

— Tu as l'air tendu, Dostoyevsky, me fais remarquer Kuyo.
— Ah, oui ? Ravis de rejoindre enfin le groupe, ai-je dit froidement, soulignant que les deux venaient seulement de m'adresser la parole. Dites-le-moi si je vous importune avec ma présence.

Kuyo esquisse un sourire ironique pendant que Nikolaï me fixe avec confusion.

— Pourquoi nous cracher tant de haine, tout d'un coup ? Demanda-t-elle avec résignation.

Je pousse un profond soupir pendant que la tension continue d'augmenter.

— Laisse tomber, murmurai-je d'un ton indifférent.
— Non, mais dis-le nous. Cela m'intéresse fortement, commenta Kuyo toujours aussi agacé par mon comportement.

Je me lève soudainement en me mordant la lèvre inférieure, puis je me tourne vers la salle de bains après leur avoir lancé un dernier regard empreint de remords.

À chaque pas que je fais, je ressens le regard insistant de Nikolaï sur moi, et j'ai l'impression qu'il me suit jusqu'à ma destination.

Alors que je me trouve dans la salle de bains et que je m'apprête à fermer la porte derrière moi, son pied bloque délibérément la fermeture de la porte.

— Faut que l'on parle, me lança t'il d'un ton sérieux.

Kalopsìa || FYOLAÏWo Geschichten leben. Entdecke jetzt