-глава-10

42 6 70
                                    

[Fyodor]

Chambre de Fyodor, 19:33 ;

Je lâche le rideau qui dissimule à nouveau la fenêtre et me laisse tomber dans mon lit en soupirant profondément. Je me rappelle du moment où Kuyo embrasse la joue de Nikolaï. Ses lèvres contre sa peau.. Cela me met en colère et me blesse profondément lorsque je les imagine ensemble. Pourquoi est-ce que cela me fait autant de peine ?

J'entends finalement la porte d'entrée se refermer, puis j'entends les pas de Nikolaï se rapprocher progressivement de la chambre. Lorsqu'il s'arrête sur le palier, je ne prends même pas la peine de lever les yeux pour observer ses gestes alors qu'il vient s'asseoir à mes côtés, arborant un large sourire qu'il ne cache même pas.

Je perçois son regard insistant sur moi et finis par croiser ses yeux tout en essayant de paraître distant. À ma grande surprise, je le sens s'approcher doucement avant de poser sa tête sur mon épaule. Je l'observe en haussant un sourcil et sens les battements de mon cœur s'accélérer à sa proximité.

Je peine à avaler ma salive et cligne des yeux tout en croisant les bras, détournant la tête de l'autre côté.

— Tu vas me faire la tête encore longtemps, Dostoy ? Demanda-t-il d'un air étonnamment fatigué.

Je prends un instant avant de répondre à sa question, restant silencieux pendant un court moment tout en l'observant du coin de l'œil.

— Je ne te fais pas la tête, dis-je simplement, d'un ton étrangement froid.

Même en faisant semblant d'être normal, je ne réussis pas. Quelque chose en moi provoque de la haine.

— J'y crois moyen, répondit-il en relevant la tête vers moi tout en gardant son menton posé sur mon épaule.

Je me retourne brusquement pour lui répondre, mais je m'interromps brusquement en remarquant son regard bicolore déjà fixé sur moi. Nos visages sont très proches l'un de l'autre et je prends soudainement conscience de cette proximité en le regardant innocemment.

Il m'a souri avec un large sourire avant de se lever brusquement et de m'entraîner avec lui en tirant doucement mon bras, rompant ainsi cette intimité si particulière.

Il attrape mes deux mains et les attache ensemble en se penchant vers moi, en raison de la légère différence de taille entre nous. Ses yeux sont fixés sur les miens.

— Le cher Fyodor accepterait-il bien de danser avec moi ? Prononça-t-il en me souriant naïvement.

— Danser ? Répétai-je dans l'incompréhension.

— Oui, danser ! S'exclamât-il en nous faisant soudainement tourner sur nous-mêmes.

Un léger sourire apparaît sur mon visage pendant que mes cheveux détachés ondulent au rythme de nos mouvements synchronisés.

Salon de l'appartement, 21:07 ;

Alors que je me préparais une nouvelle tasse de thé, un silence enveloppait la pièce. En me dirigeant vers le salon, je découvre Nikolaï endormi sur le canapé, une jambe se balançant dans le vide. Un léger sourire aux lèvres, je dépose ma tasse chaude sur la table basse. Après avoir dépensé autant d'énergie, il n'est pas étonnant qu'il soit épuisé. Je vais chercher une couverture et m'approche de lui pour le couvrir. Cependant, sa main saisit la mienne alors que je me redressais, provoquant un léger déséquilibre qui faillit me faire tomber sur lui. Mes joues s'empourprent tandis que je le scrute avec curiosité.

— Mm.. reste avec moi.., murmura-t-il de sa voix encore endormie, ayant les yeux clos.

Il saisit ma main avec fermeté, semblant vouloir m'empêcher de m'échapper, et la maintient contre son torse en l'enveloppant comme s'il câlinait une peluche.

Un léger ricanement s'échappe de ma bouche pendant que je caresse sa joue gauche de ma main libre, faisant glisser mon pouce de droite à gauche en douceur. Un sourire idiot apparaît sur son visage, et je m'apprête à retirer ma main, mais soudain, sa propre main l'arrête, me surprenant en réalisant qu'il était déjà éveillé. Il ouvre doucement ses paupières avec tendresse et me fixe intensément dans les yeux.

Mes sourcils se froncent d'embarras en voyant sa petite bouille d'ange, je détourne le regard et cela le fait rire.

— Qu'est-ce qui te fait rire ? Demandai-je par pure curiosité.

— Tes réactions sont très.., commença-t-il, avant que je le coupe dans son élan.

— Idiotes ? Dis-je d'un air blasé.
— Non. Elles sont plaisantes ! S'exclama-t-il avec un énorme sourire.

Ses paroles me font rougir davantage tandis qu'il rigole encore plus en me regardant droit dans les yeux.

Un sourire malicieux apparaît sur mon visage à l'apparition d'une nouvelle idée dans mon esprit. Je place ma main sur son visage et l'enveloppe entièrement sans douceur, puis je le secoue avec malice.

Il agite la tête en riant aux éclats, amusé, et glisse sa main le long de mes côtes. Il commence à me chatouiller sans que je puisse l'interroger, ce qui me pousse à retirer ma main et à me tortiller sur moi-même. Enfin, il se redresse et nous nous retrouvons assis en face l'un de l'autre, ses mains toujours sur mon corps. Son regard intense me transperce tandis qu'il esquisse un sourire espiègle. En rigolant sans retenue, je le supplie de s'arrêter.

— Arrête ça, tu sais très bien que je suis très sensible à ça ! M'écriai-je en m'esclaffant.

— Je sais, c'est le but ! Jaillit-il en se réjouissant de mes rires.

Je termine allongé sur le canapé avec Nikolaï sur moi, me chatouillant toujours. Nous rions comme des enfants immatures et il s'arrête enfin, essoufflé.

Enfin, je réalise la situation dans laquelle nous nous trouvons et je rougis rapidement. De son côté, il semble ne pas être dérangé car il sourit largement.

— Cesse de sourire comme ceci, tu as l'air d'un pervers psychopathe, bougonnai-je d'un ton moqueur.

Il me lance un regard qui semble dire "vraiment ?", ce qui me fait finalement esquisser un léger sourire. Mes mains agrippent finalement le col de son pull et je le rapproche de moi, plongeant dans ses grands yeux interrogateurs.

— Euh.. Dostoy ? Tu es conscient des grands dangers auxquels tu t'exposes dans cette position, dit-il d'un ton taquin.

— Ah oui ? Lesquels ? Demandai-je innocemment.

— Hum, murmura-t-il faisant semblant de réfléchir. Tu risques de te faire dévorer dans d'atroces douleurs par un clown !

Je laisse échapper un sourire en coin, moqueur, et enfin je relâche son col pour essayer de me redresser et de me libérer de son emprise. Il me laisse partir à contrecœur, affichant sans peine sa déception sur son visage.

Je le regarde croiser ses bras tout en s'installant confortablement sur le canapé. Il baille à plusieurs reprises tout en se frottant les yeux. Je reprends ma tasse de thé qui s'était refroidie pendant ce temps et m'apprête à la réchauffer dans la cuisine avant de lui dire d'une petite voix :

— Tout d'abord, va te coucher, petit clown.

Kalopsìa || FYOLAÏWhere stories live. Discover now