Prologue

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10 Novembre 2008


Une émanation de fumée obscurcit la pièce et s'y accompagne d'un concert dans mes tympans. Je me terre depuis vingt minutes sous le lit en tenant Klaus, ma peluche, dans mes bras. Je m'efforce de croire que tout ceci n'est qu'un cauchemar dont mes parents me tireront bientôt, mais la réalité semble vouloir me happer. Je ferme les yeux, tentant de me concentrer sur les battements irréguliers de mon cœur, mais les voix des intrus me figent. J'inspire profondément, mais mon être frémit. Maman m'a ordonné de ne pas bouger et d'attendre son retour, mais son absence paraît s'étendre à l'infini, tel un mirage qui se dissipe au cœur du désert.

Je glisse furtivement sur le parquet, combattant la nausée qui me prend. Les murs paraissent se refermer sur moi. Une anxiété parcourt mes veines et me paralyse jusqu'aux os. Des bruits sordides résonnent au rez-de-chaussée, mais les voix familières se taisent. Descendant les escaliers, je sens la mort dévorer le peu de lumière qui subsiste, étouffant mes dernières lueurs d'espoir. Mais avant que mes pieds ne touchent le sol du salon, une silhouette masquée surgit, une menace armée dans la main.

Sans réfléchir, je rebrousse chemin. Mon cœur bat la chamade et mes jambes chancellent sous moi. Je tente de fuir vers ma chambre, mais l'ombre me rattrape. Un violent coup m'atteint en plein visage et m'étend par terre. Mon esprit vacille, tout devient flou, comme si le monde s'effaçait autour de moi. Je lutte pour me relever, mais l'homme me saisit.

— Chez les Tanacković, un contrat reste un contrat, et ils obtiennent toujours ce qu'ils veulent, même si cela nécessite que le sang soit versé, gamine.

C'est la fin.

La fin d'une nuit où le destin a tracé son terrible chemin.

The Falcon - DARKROMANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant