Chapitre 2

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Dans les salles majestueuses du palais d'Arvadia, le roi se tenait immobile devant une immense carte du royaume, les traits de son visage trahissant la lourdeur du fardeau qui pesait sur ses épaules. Autour de lui, une cohorte de conseillers vêtus de pourpre échangeait des murmures empreints d'inquiétude, leurs regards se croisant parfois dans une recherche muette de réconfort ou de solutions.

"La guerre approche, Sire," dit l'un des conseillers d'une voix grave. "Nous devons nous préparer au pire."

Le roi observa la carte avec gravité, ses doigts tracant les frontières de son royaume. "Nous devons protéger notre peuple à tout prix," murmura-t-il, sa voix chargée d'émotion.

Chacun des conseillers, fidèles serviteurs de la couronne, portait sur ses épaules le poids de la responsabilité et de l'incertitude. Le conseiller en chef, Lord Reynar, était un homme d'une loyauté inébranlable envers son roi, mais ses yeux reflétaient également les cicatrices des guerres passées, rappelant les sacrifices et les pertes qui avaient marqué le royaume.

La carte, marquée de symboles et de lignes stratégiques, représentait bien plus que des frontières géographiques. Elle était le reflet des espoirs et des peurs de tout un peuple, le théâtre sur lequel se jouait leur destinée.

Pour le royaume d'Arvadia, la guerre contre Drakmor n'était pas simplement un conflit territorial ou économique. C'était une lutte existentielle pour la préservation de leur mode de vie, de leur culture et de leur identité. Les Arvadiens étaient fiers de leur héritage millénaire, de leur art, de leur littérature et de leurs traditions. Leur civilisation, fondée sur les principes de la justice et de la compassion, était un phare de lumière dans un monde assombri par la violence et la tyrannie. La guerre contre Drakmor représentait une menace directe contre tout ce en quoi ils croyaient, une atteinte à leur liberté et à leur dignité en tant que nation.

Pendant ce temps, dans les couloirs sombres du palais de Drakmor, la reine occupant le trône contemplait avec satisfaction les préparatifs de guerre de son royaume.

"La victoire est à portée de main, ma Reine," déclara l'un de ses généraux avec un sourire sinistre. "Arvadia tombera sous notre pouvoir."

La souveraine acquiesça avec un sourire froid. "Nous écraserons toute résistance avec une force impitoyable," répondit-elle d'une voix glaciale.

Pour elle, la conquête d'Arvadia était une opportunité de renforcer son emprise sur la région et d'affirmer la puissance de son peuple. Les Drakmoriens, réputés pour leur férocité au combat et leur mépris pour la vie humaine, voyaient dans la guerre un moyen de satisfaire leur soif de pouvoir et de domination. La victoire sur Arvadia était donc non seulement un objectif stratégique, mais aussi une démonstration de force destinée à intimider tous ceux qui oseraient s'opposer à son règne.

Mais au-delà des considérations politiques et militaires, il y avait des enjeux plus profonds qui sous-tendaient le conflit entre les deux royaumes. C'était une lutte entre deux visions du monde, entre la civilisation et la barbarie, entre la liberté et la servitude. Les Arvadiens incarnaient les idéaux de la tolérance et de la justice, avec leur respect pour la diversité culturelle et leur engagement envers les droits de l'homme. Les Drakmoriens, en revanche, représentaient la tyrannie et l'oppression, avec leur régime autoritaire et leur mépris pour les valeurs démocratiques.

Au fil des siècles, les deux royaumes avaient été en proie à des conflits sanglants et à des guerres dévastatrices, alimentant une haine ancestrale et profondément enracinée entre leurs peuples. Les Arvadiens regardaient les Drakmoriens avec méfiance et dégoût, les accusant de barbarie et de cruauté. Les Drakmoriens, quant à eux, considéraient les Arvadiens comme des faibles et des traîtres, indignes de leur respect ou de leur pitié.

Et au milieu de ce tumulte de haine et de violence, il y avait ceux qui souffraient le plus : les innocents pris au piège dans ce conflit. Les paysans et les artisans, les femmes et les enfants, tous étaient victimes de la guerre, de ses ravages et de ses horreurs.

C'était pour eux que la princesse Lyra d'Arvadia se battait, pour protéger les plus faibles et les plus vulnérables de son royaume.

Mais au fond de son cœur, elle pensait fermement que la guerre n'était pas la réponse. Elle savait que la violence ne faisait que perpétuer le cycle de la haine et de la destruction, ne menant qu'à plus de souffrance et de désespoir. Et c'est pour cela qu'elle se tenait aux côtés de son peuple, prête à tout sacrifier pour protéger ceux qu'elle aimait et chérissait.

Les jours se succédaient, marqués par une tension croissante alors que les deux royaumes se préparaient à l'affrontement final. Les champs étaient abandonnés, les villages déserts, leurs habitants se réfugiant dans les remparts des cités fortifiées. Les nuits étaient agitées, hantées par les cauchemars des soldats et des civils, chacun redoutant le carnage à venir.

Dans l'ombre de la guerre imminente, les destins de millions de personnes étaient sur le point de basculer, leurs vies suspendues à un fil fragile alors que les tambours de guerre battaient inlassablement dans la nuit.


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