Chapitre 27

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Quelques heures plus tard, Sophia ouvrit les yeux, sa tête lourde de sommeil et son corps endolori. Se redressant péniblement, elle remarqua l'odeur terreuse et humide du labyrinthe qui emplissait ses narines, tandis que la sensation rugueuse du sol sous elle la rappelait à la réalité. Elle scruta les ténèbres environnantes, cherchant des signes de danger, mais seul le silence oppressant du dédale répondit à son regard. Elle aperçu alors Lyra, qui avait tenté de la sauver avant que Morphée n'ait raison d'elles.

Mais la jeune femme était toujours endormie, son visage paisible trahissant le calme qui régnait sur son repos. Sophia soupira de soulagement en voyant qu'elle respirait toujours, malgré sa blessure et son évident état de fatigue.

Soudain, alors qu'elle s'apprêtait à se lever, un bruit léger la fit sursauter. Son cœur palpita alors qu'elle tendait l'oreille, essayant de localiser la source du son. Était-ce le vent qui soufflait à travers les passages tortueux du labyrinthe, ou quelque chose de bien plus sinistre qui rôdait dans l'obscurité ?

Se rappelant leur situation précaire, Sophia entreprit de chercher des baies dans les environs, son esprit en alerte, ses sens aiguisés par la tension qui regnait dans l'air. Chaque bruissement de feuille, chaque craquement de branche lui faisait craindre une rencontre dangereuse. Elle savait qu'elles n'avaient pas d'autre nourriture pour le moment, et que leur survie dépendait de leur capacité à trouver de quoi se sustenter avant que la menace invisible du dédale ne les engloutisse.

Avec patience et détermination, elle chercha parmi les buissons et les arbres pour trouver les précieuses baies. L'effort physique lui faisait oublier un instant les murmures de cet endroit hostile, mais chaque bruissement de feuille lui rappelait la fragilité de leur existence ici-bas.

Après un certain temps, elle fut récompensée par la vue de quelques fruits sauvages, suspendus aux branches basses d'un arbre proche. Un soupir de soulagement lui échappa alors qu'elle se précipitait pour les cueillir, son esprit tourmenté par les ombres qui se dissimulaient dans les recoins du labyrinthe.

Avec précaution, Sophia cueillit les baies, les plaçant dans son giron avec gratitude. L'odeur sucrée des fruits mêlée à l'humidité du dédale chatouillait ses sens, lui apportant un léger réconfort.

Mais, lorsqu'elle revint près de Lyra, son cœur se serra d'angoisse en voyant un inconnu, un couteau sous la gorge de sa nouvelle amie. Une vague de terreur glaciale la saisit alors qu'elle se figeait sur place, son souffle court, ses yeux écarquillés fixés sur la scène macabre qui se déroulait sous ses yeux. Elle s'approcha lentement, les mains levées.

"Qui es-tu ? Que fais-tu ici ?" demanda-t-elle d'une voix tremblante, cherchant à apaiser la situation tendue.

L'homme la fixa avec méfiance, son regard dur et impitoyable. "Peu importe qui je suis", répliqua-t-il d'une voix âpre. "Ce qui importe, c'est que tu restes à distance, sinon je la tue."

Sophia sentit son cœur se serrer d'angoisse en voyant la princesse en danger, mais elle savait qu'elle devait rester calme et réfléchie pour trouver une solution à cette impasse. Chaque seconde semblait durer une éternité alors qu'elle tentait désespérément de calmer le tumulte de ses pensées, de trouver un plan pour sauver Lyra et elle-même de ce cauchemar vivant. Elle tenta de parler avec l'inconnu, de le raisonner, mais il ne voulait rien entendre.

"Baisse ce couteau, nous ne te voulons aucun mal", plaida-t-elle avec sincérité. "Parle-nous, dis-nous ce qui te trouble. Peut-être pouvons-nous t'aider."

Il secoua la tête avec mépris, ses yeux brillant de colère et de désespoir. "Tout est de votre faute", hurla-t-il soudain, sa voix résonnant dans les corridors du labyrinthe. "Tout est de la faute de ton père et de la tienne !" Il pointa un doigt accusateur vers Lyra, son regard brûlant de ressentiment et de haine.

La jeune femme, confuse et effrayée, ne comprenait pas les accusations à son encontre, ni même celle de son père. Elle ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son ne sortit. Elle regarda l'enfant, ses yeux implorants cherchant des réponses dans les yeux de cette dernière.

Alors que la tension atteignait son paroxysme, un bruit de pas lourds se fit entendre. Sophia leva les yeux au ciel et découvrit la reine Isabella, totalement ensanglantée, s'approchant d'eux d'un pas déterminé.

Lyra s'écria en la voyant, sa surprise mêlée de crainte. Mais Isabella ne lui prêta pas attention, se dirigeant directement vers l'homme avec un regard glacial.

"Que se passe-t-il ici ?" demanda-t-elle d'une voix froide, son regard perçant transperçant l'obscurité du labyrinthe.

L'assaillant recula légèrement, surpris par l'arrivée soudaine de la souveraine, mais il tint fermement son couteau contre la gorge de Lyra.

"Ce ne sont pas tes affaires, reine de Drakmor", cracha-t-il, son ton empreint de mépris. "Retourne d'où tu viens avant que je ne te fasse regretter ton intrusion."

Isabella ne fléchit pas, son regard impérieux défiant le nouveau venu. "Je t'ordonne de libérer cette jeune femme immédiatement", déclara-t-elle d'une voix ferme. "Ou tu en paieras le prix fort."

Les deux se fixèrent un moment, leur détermination s'affrontant dans un silence tendu. Puis, avec un rugissement de rage, l'homme fondit sur Isabella, son couteau brandi dans un geste mortel.

Cette dernière esquiva habilement son attaque, sa grâce féline lui permettant d'éviter le coup avec une agilité surprenante. Elle riposta avec une rapidité foudroyante, ses mouvements précis et déterminés.

La bataille qui s'ensuivit fut brutale et intense, chaque coup porté avec une force dévastatrice. Lyra regardait, impuissante, tandis que les deux adversaires s'affrontaient avec une férocité sauvage, leurs destinées liées dans ce labyrinthe impitoyable où seuls les plus forts survivraient.

Sous le règne de ton cœur Where stories live. Discover now