Sous le règne de ton cœur

Chapitre 44

Arion, le roi déchu d'Arvadia, se tenait au milieu des vestiges de sa propre chute, son regard hanté par les spectres de la culpabilité et du chagrin. Les échos des cris de ses anciens alliés résonnaient encore dans son esprit, un rappel constant de la tragédie qu'il avait déclenchée.

Philippe s'approcha de lui d'un pas lent et mesuré, un sourire sinistre étirant ses lèvres. "Ce n'est pas grave, Arion", murmura-t-il d'une voix glaciale. "Tu as fait ce que tu devais faire pour protéger ce qui t'était cher. Ils étaient des pions dans notre jeu, rien de plus."

Le roi leva les yeux vers l'homme, son visage marqué par l'incompréhension et la douleur. "Comment peux-tu dire cela ?" murmura-t-il, la voix tremblante. "Ils étaient des êtres humains, des rois et des reines... Et maintenant, ils gisent morts par ma faute."

Philippe haussa les épaules avec désinvolture. "Dans ce monde impitoyable, il n'y a pas de place pour la faiblesse", déclara-t-il d'un ton tranchant. "Tu as agi avec force et détermination. C'est ainsi que l'on survit dans ce labyrinthe de complots et de trahisons."

Arion détourna le regard, le poids de ses actions pesant lourdement sur ses épaules. "Je ne voulais pas que cela se passe ainsi", murmura-t-il, la voix empreinte de désespoir.

Philippe posa une main sur son épaule, un éclat cruel dans son regard. "Peu importe tes intentions, Arion", dit-il d'une voix glaciale. "Ce qui est fait est fait. Maintenant, nous devons nous concentrer sur notre survie et sur la conquête de ce labyrinthe. Il n'y a pas de place pour les remords ici."

L'arvadien acquiesça silencieusement, son esprit tourmenté par les paroles de l'autre homme. Dans les ténèbres oppressantes du labyrinthe, il savait que chaque pas qu'il faisait le rapprochait un peu plus de l'abîme sans fond de la damnation. Et pourtant, il n'avait d'autre choix que de continuer à avancer, guidé par la seule lueur d'espoir qui brillait faiblement dans les ténèbres de son âme tourmentée.

Ils continuèrent ainsi d'avancer dans le dédale. Mais alors qu'ils progressaient à travers les corridors sinistres, Philippe posa une main sur l'épaule de son camarade, interrompant le silence oppressant qui les enveloppait. Son regard était dur et implacable, transmettant un message tacite de détermination et d'urgence.

"Arion", commença-t-il d'une voix grave, "nous devons nous ressaisir. Ta fille, Lyra, est peut-être en danger plus grand que nous ne l'imaginions."

Les mots résonnèrent dans son esprit tourmenté, ravivant les flammes de sa détermination et de sa peur. Son cœur se serra d'angoisse à l'idée du danger qui menaçait la vie de sa fille, une lueur d'urgence brillant dans ses yeux fatigués.

"Nous ne pouvons pas nous permettre de faiblir maintenant", continua Philippe d'une voix ferme. "Lyra compte sur nous pour la protéger, pour la ramener saine et sauve à la lumière du jour. Nous devons rester forts, pour elle."

Arion acquiesça silencieusement, sentant le poids écrasant de la responsabilité peser sur ses épaules. Il savait que chaque seconde comptait, que le temps pressait dans cette course désespérée contre les ténèbres qui menaçaient d'engloutir sa fille bien-aimée.

Avec un renouveau de détermination brûlant dans son cœur, il reprit sa marche accompagné du terrible souverain, à travers les corridors sinueux du labyrinthe, leurs pas résonnant avec la promesse de retrouver Lyra avant qu'il ne soit trop tard.