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Chapitre Premier

La jeune femme enfila sa chaussure puis soupira. Si seulement son père l'avait laissé faire le choix... Maintenant, elle était fiancée... Fiancée ! À un homme qu'elle ne connaissait pas. C'est son père qui l'avait choisi, sans doute selon son statut social... Mais Jane ne voulait rien entendre. Le statut social : elle s'en moquait. Ce qu'elle voulait, c'était trouver la bonne personne. 

Mais aujourd'hui, c'était trop tard : le jeune homme venait la chercher pour l'emmener avec lui dans son royaume. Jane ne voulait pas laisser sa famille, sa sœur, ses deux frères, sa bonne qu'elle aimait tant... Et ce Royaume, ce château, sa chambre, ses champs à perte de vue, ses animaux dans la cour, ses forêts remplies de lacs, de rivières, de pins et de chevreuils. Le royaume de son fiancé : elle n'en voulait pas, même pour tout l'or du monde. 

Seulement, Jane n'était qu'une simple princesse, fille d'un riche Roi et de sa Reine et elle n'avait pas plus de pouvoir que cela.

- Jane ? Jane ! Bon sang ! Que faites-vous encore là ? Grommela sa mère en arrivant dans une robe à froufrou que Jane trouva affreuse. Nous vous attendons tous en bas depuis environ une quinzaine de minutes, voyons !

- Désolée Mère.

- Nous n'avons pas le temps pour vos jérémiades ! Mais ?! Que faites-vous en cette tenue ?

- C'est la tenue que j'ai choisie pour rencontrer mon fiancé Mère.

- Il est absolument hors de question que vous vous montrez devant lui avec cette tenue, voyons !

Jane observa sa salopette bleu ciel.

- Ma tenue est totalement convenable, fit-elle.

- Non, non et non, Jane, cria-t-elle avec rage. Ma fille ne se montrera pas avec cette satanée tenue qui ressemble à... À une vache ! Vous ressemblez à une vache ma fille ! Changez-moi ça sur le champ et ne faîtes pas attendre votre fiancé, non de dieu !

Quand sa mère fut partie, Jane enfila une jolie robe blanche avec des petites fleurs jaunes, bleues et vertes et finit part descendre.

Un homme grand et imposant se tenait là, à côté de ses parents. Il lui adressa à peine un petit regard puis retourna à la complentation des murs du château. Jane ne sut pas quoi penser de lui. Il avait les cheveux d'un bleu intense, la peau pâle, était vêtu d'un grand manteau noir. Son visage était froid, sans expression. Jane continua à le dévisager quand elle aperçut le regard de sa mère, qui en disait long et elle décida d'arrêter de dévisager son fiancé, car c'était impoli.

- Fille, voici votre fiancé, annoncé le Roi.

- Bonjour, dit le nouveau venu froidement.

- Bonjour, répondit-elle sur le même ton.

- Enfin ! cria sa mère. Faîtes quelque chose ! Embrassez-vous, serrez-vous la main, je ne sais pas !

L'inconnu avança lentement sa main ganté devant Jane et celle-ci la serra dans une poignée de main sans chaleur.

- Quand partons-nous, demanda Jane, intriguée.

- Le plus tôt possible. Faîtes vos valises, finit-il par dire.

À suivre