Vampire Académie (Olone Nero t. 1) [TERMINE]

Chapitre 24

-    Papa était à la Cour ? m'écrié-je, en lui lançant un regard d'incompréhension totale. Pardon, je t'en prie, continue.

-    Oui, il travaillait pour le Roi. Il était un de ses conseillers directs. Je suis tombée enceinte de toi. On était très heureux de ta future venue. Le Roi, lui, en a vu un projet, dit-elle, sa voix se brisant à la fin de la phrase.

-    Une nuit, je suis rentrée dans la chambre de ta mère, poursuit mon père, les bras croisés et le regard dur. Le Roi était entrain d'introduire une sorte de seringue dans le ventre de ta mère. Au début, nous pensions que c'était des cauchemars. Mais le fait était bien réel, au final. Alors, j'ai embarqué ta mère, et nous sommes venus nous cacher ici.

Je suis sidérée par les propos que je viens d'entendre. Mon père, auprès du Roi ? Conseiller ? Moi qui pensais qu'il ignorait tout depuis le début !

-    Quelles étaient ces expérimentations ? Qu'est ce qu'il introduisait dans toi, maman ? la questionné-je.

-    On ne sait pas vraiment. C'est juste que...

C'est bien la première fois que je vois mon père hésiter sur quoi que ce soit. J'essaye de garder mon calme, mais j'ai l'impression que mon cœur va exploser d'une seconde à l'autre.

-    Juste que quoi, papa ?

-    Un jour, nous sommes sortis en ville, quand tu étais toute petite. Tu as attaqué un gamin, car il a essayé de prendre un de tes jouets. Tu as bu son sang. C'est la que nous avons décidé de mettre un sceau, sur toi, souffle-t-il d'une traite.

-    Un sceau ? C'est quoi ça ? Mais pourquoi ?

Ma mère pousse un gémissement désespéré, et une larme coule le long de sa joue.

-    C'était un petit garçon Animus, Olone. Le lendemain, on t'a retrouvé avec des oreilles de chat. Il fallait faire quelque chose. Ce n'était absolument pas normal. Alors, nous sommes allés voir une de mes vieilles amies, Éléonora. C'est une sorcière, précise ma mère.

Mes yeux ne peuvent pas être plus écarquillés qu'à cet instant.

-    Je ne sais pas quel est le pire entre le fait que j'étais à moitié chat, ou que tu me parles de sorcières, là, maman.

-    Avant la guerre humaine, toutes les races de surnaturels se côtoyaient, ma chérie.

-    Qu'est ce qu'elle m'a fait, ta sorcière ? murmuré-je.

-    Elle t'a apposé un sceau, afin de verrouiller toute autre magie que celle de l'Eau. Nous ne voulions pas que le Roi te retrouve. J'avais trop peur de ce qui aurait pu t'arriver.

Elle regarde mes cheveux avec désolation, et rajoute :

-    Mais je crois que c'est trop tard maintenant.

Je me lève, et marche de long en large, à travers le petit salon, pour rassembler mes idées. Mon père me regarde d'un œil suspect, sans doute dans l'appréhension d'une possible connerie de ma part. Il ne dit rien, tout comme ma mère, me laissant digérer ce que je viens d'apprendre. Je reviens m'asseoir derrière la table, après avoir organisé clairement un plan d'action.

-    Maman, tu vas me conduire à ta sorcière. Je vais lui poser des questions, et peut-être qu'elle pourra faire quelque chose avec mes cheveux, balancé-je.

Mes parents tournent la tête et se regardent longuement. Mon père soupire, et lance :

-    Je pense que l'idée n'est pas si mauvaise. Et puis, elle ne risque rien. Je la conduirais sans nous faire remarquer.

-    Si quelqu'un l'apprend, c'est fini pour elle, tu en es bien conscient, lui répond ma mère.

-    Mais de quoi vous parlez-là, tous les deux ? les coupé-je.

-    Eléonora se cache dans notre Pays.

-    Mais c'est complètement interdit ? m'exclamé-je. Aucune autre espèce de surnaturels n'a le droit de rentrer ici !

-    C'est pour ça que c'est beaucoup trop risqué. Et si quelqu'un vous suit ? propose ma mère.

Mon père lui jette un regard acéré, et un rictus se forme sur ses lèvres.

-    Mais ma chérie, tu sais bien que personne ne nous suivra.