Aujourd'hui, en me réveillant, j'ai réalisé qu'elle n'était pas là. J'avais comme une impression, mais je ne voulais pas y penser. Je descends les marches de l'escalier, j'ai peur, mais je fais semblant. Je ne sais pas ce que je vais trouver, cette angoisse que je cache.
Arrivé en bas, je constate ce vide, il n'y a plus personne. J'ai comme le vertige, je titube, le monde semble soudain tourner plus vite. Je n'ai que peu de souvenirs de la veille, car j'étais encore rentré ivre. D'habitude, je m'endors sur le canapé, dans le noir, avec une bouteille de bière. Mais hier soir, je ne sais pas, je suis confus dans ma tête, j'ai l'impression qu'on s'est disputés, mais j'ai encore du mal à tout comprendre. Je décide de l'appeler, mais son téléphone ne répond pas.
Je sors, j'attends un peu à l'extérieur, espérant la voir revenir. Peut-être est-elle juste partie acheter quelque chose et reviendra-t-elle. J'attends, mais rien, elle semble s'être volatilisée. L'angoisse monte et je panique. J'appelle sa sœur, mais elle non plus ne répond pas. La peur s'empare de moi, mon rythme cardiaque s'accélère. Je monte vite me changer et sors pour la chercher dans la rue, dans tous les endroits que je connais. Ces lieux où je l'emmenais, ces endroits étaient magiques pour nous, un coffre à souvenirs grandeur nature.
Tout cela me fait réfléchir sur moi, sur nous. En la cherchant, j'imagine le pire. Et si finalement, elle avait décidé de partir parce qu'elle en avait marre de moi ? Et si quelque chose s'était passé durant la nuit mais que je ne m'en souviens plus ? Et si il lui était arrivé quelque chose de grave ? Mais non, je décide de ne plus y penser et de continuer de chercher. Je m'arrête un moment et m'assois sur un banc. Je m'imagine déjà encore plus ivre, noyé dans un océan de chagrin. Sans elle, ma vie n'a aucun sens.
Je me rends compte qu'elle est tout pour moi, mais c'est peut-être trop tard. Je me rends compte de tout cela peut-être trop tard. Je vois ma vie se transformer peu à peu en une chaîne de regrets. Des "Et si..." me torturant l'esprit avec une bouteille de bière à côté pour oublier la douleur. Déjà, mes larmes coulent, mais je décide finalement de rentrer à la maison.
En arrivant, j'entends des bruits à l'intérieur au moment où j'attrape la poignée. J'ouvre la porte et mon cœur s'affole en la voyant. Elle me regarde et dit : « Tu rentres tôt aujourd'hui ! Je suis sortie ce matin pour mon entretien d'embauche et ça s'est bien passé d'ailleurs, mais à mon retour, tu n'étais plus là pourtant la porte était ouverte. En rentrant, j'ai croisé nos voisins qui sortaient, ils allaient se promener ont-ils dit et ça m'a fait penser à nous ça fait longtemps qu'on a organisé ce genre d'activité, on devrait s'y remettre... » Elle s'arrête un moment de parler car elle remarque que je pleure et cesse ce qu'elle fait pour accourir vers moi et me consoler, sans même comprendre ce que je ressens en ce moment, elle a su me calmer. Vous savez, il y a ces moments où l'on se pose plein de questions qui peuvent parfois paraître étranges, même si ça semble trop cliché, mais j'avais vraiment du mal à comprendre d'où venait cet amour pour ma personne.
En cet instant, je réalise alors ce qu'elle est réellement pour moi, pour ma vie, pour nous deux. Car, à elle seule, elle savait m'aimer pour nous deux. Ce petit contretemps que j'ai vécu ce matin a été pour moi l'élément déclencheur qui m'a permis de réaliser mes erreurs et m'a aidé à me résoudre à repartir de zéro. On me dit souvent que l'on prend conscience de la valeur d'une personne qu'au moment où on la perd. Dans mon cas, j'ai échappé de justesse à cela, mais ça aurait pu être pire. En la voyant essuyer mes larmes, j'ai compris que c'est avec elle que je veux vivre désormais et qu'à présent, chacun de mes actes ne servira qu'à la rendre heureuse, la plus heureuse du monde. Car dans son absence, j'ai réalisé que je l'aime et qu'elle aussi m'aime.
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