Chapitre 31

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Julio sort de sous une table mal en point et me fait signe de me taire.
Je m'approche rapidement de lui et le prend dans mes bras.

- tu étais là ! Je me faisais un sang d'encre pour toi !, dis-je soulagée

- j'ai eu peur à cause des coups de feu donc je me suis caché ici, dit-il en me serrant

- tu as bien fait

On se détache et on s'assoit parterre vu qu'il n'y a qu'une chaise et elle est en très mauvais état.

Je suis soulagée d'avoir retrouvé Julio, j'ai cru qu'il lui était arrivé quelque chose.

- irmãzona ( grande sœur), est-ce qu'on va mourir ?

Je le regarde les yeux exorbités.

- qu...quoi ? non bien sûr que non !

- tu sais..., commence t-il en baissant la tête

- hey Julio, dit moi, dis-je en lui prenant délicatement le visage entre mes mains

Il pleure.

- pourquoi tu pleures ?, tu t'es blessé quelque part ?, demandé-je la mine inquiète en lui essuyant les joues

Il bouge négativement la tête.

- alors qu'est-ce qu'il y a ?

- jao...il...j'étais avec lui chez tio Francisco

Le petit jao ?

- ton meilleur ami ?

- ou...oui, on...on regardait le match et il...il a voulu qu'on aille dehors pour jouer parceque c'était la mi-temps, on jouait et...et les coups de feu ont commencé, on a couru comme tout le monde mais um homem ( un homme) est apparu et..et...

Il commence à mal respirer.

- tout va bien, je suis là, dis-je le reprenant dans mes bras

Il pleure bruyamment dans mon t-shirt.
Je lui caresse les cheveux en lui disant des mots rassurants.
Je commence à me faire une petite idée du pourquoi il est dans cet état, j'espère que je fais fausse route.

Après quelques minutes il arrive à se calmer et je desserre mes bras autour de lui.
Il lève ses yeux brillants vers moi.

- cet homme, il...il a tirer sur jao

Mon cœur se brise instantanément.
Donc j'ai bien vu.
Le petit jao est mort.
Le meilleur ami de mon frère est mort.
Jao, c'est, enfin c'était le petit orphelin de la favela.
Ses parents sont morts ici, c'était des favelados comme nous tous.
Ils sont morts de maladie quand jao était bébé, c'est donc son oncle qui l'a élevé.
La favela a encore pris une âme innocente.
Vie de merde.
Des larmes se mettent à couler sur mes joues, je les essuies rageusement.

- J...Jao à rejoint sua mãe e seu pai ( sa maman et son papa) au ciel julio , tu dois res_

- n...non ele está morto! ( il est mort !), me coupe t-il en pleurant

Parfois j'aimerais que tu sois vraiment naïf Julio.

- écoute moi Julio, dis-je en lui prenant les épaules

On se regarde dans les yeux.

- jao est heureux maintenant, il est en paix, tu me comprends ? Il n'aura plus à vivre cette vie de merde qu'on a ici, tu dois être fort pour lui , d'accord ?

Il hoche la tête et essaie d'arrêter de pleurer

- vient là

Je le reprends dans mes bras et on reste comme ça un petit moment.



BAM BAM

Quelqu'un essaie d'ouvrir la porte.
Je desserre immédiatement Julio et on se lève.

- irmãzona, il...il se passe quoi ?

- chut

Il se tait.

- je sais qu'il y a quelqu'un, OUVREZ, crit une voix masculine derrière la porte

Mon cœur bat rapidement, j'ai peur.

- OUVREZ !

Julio sursaute de peur et se réfugie derrière moi.
J'essaie de ne pas trembler et de rester calme.
La personne derrière la porte essaie de l'ouvrir et elle va céder d'une minute à l'autre.

- Julio la porte va s'ouvrir, écoute moi bien, dis-je en me retournant vers lui

BAM BAM

- n...non j'ai peur

Il recommence à pleurer

- écoute moi !

Il se calme et me regarde

- dès que la porte s'ouvre, court de toute tes forces, court vers notre casa d'accord ?

Il me regarde apeuré et me fait oui de la tête.

BAM!

La porte s'ouvre.

- alors c'est ici que vous vous cachez ?

Quatre hommes se tiennent devant nous, armés jusqu'aux dents.

- COURT JULIO, hurlé-je

Julio court immédiatement en-dehors de la casa, il est vraiment rapide.
Merci au foot.
Malheureusement l'un des hommes se met à sa poursuite.
J'essaie de courir aussi mais l'un des trois hommes restant me bloque le chemin et me pousse violemment.

Je tombe parterre m'égratignant le bras droit au passage.

- onde você vai assim minha linda ( où vas-tu comme ça ma belle ?), demande l'homme qui m'a poussé

Je me relève et les regarde avec haine.

- qu'est-ce que vous voulez ?

- nous ?  rien mais notre chef à beaucoup de questions à te poser, dit celui qui semble être leur chefe de groupe

Ils commencent à rire.

Leur chef ?
Ça ne peut pas être le chefe, je n'ai jamais vu ces hommes avec lui.

- laissez moi passer

- non toi ma jolie tu viens avec nous

-n...non

- si, prenez la , on y va

L'homme qui m'a poussé m'attrape brusquement par le bras et me tire vers la sortie.
J'hurle en me débattant mais celui qui me tient me retourne et me donne un grand coup de pied dans le ventre

- maintenant tu te calmes conasse

Je tombe immédiatement parterre en me tenant le ventre.
Ça fait vraiment mal, mes larmes coulent.

- vas-y mollo avec elle, ricane leur chef de groupe

Mais qui sont ils ?

- relève toi , on y va

Je ne le calcule pas donc il me relève brutalement du sol et commence à me tirer par le bras.

On marche à travers les ruelles, c'est horrible.
Il y a des corps un peu partout.

- oh tient, dit soudainement l'un des trois hommes devant moi en s'arrêtant

- il y a une petite surprise pour toi

L'homme qui me tient me pousse vers l'avant et je sens qu'une lame me transperce le cœur.

MORRO DO ALEMÃO : Paloma  ~Tome 1~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant