MORRO DO ALEMÃO : Paloma ~Tome 1~

Chapitre 42

Dès que je suis rentrée à la maison, ma mère m'a bombardée de questions, j'ai dû inventer une excuse bidon qu'elle a apparemment crû, ça m'étonne même.

Le lendemain

13h08

- tu as pris tes médicaments ?

- oui, je peux y aller maintenant ?

Je regarde mon frère et essaie de voir s'il me ment mais apparemment il dit la vérité.

- bon, vas-y mais tu ne joues pas Julio ? ta blessure est encore ressente

- oui, promis irmãzona !

Je le regarde satisfaite et il sort de la casa avec un grand sourire.
J'espère qu'il va vraiment se contenter de regarder ses amis jouer.
Bon je suis seule, maman est allé je ne sais où avant même que je ne me réveille.
Je soupire et rentre dans ma chambre prendre mon téléphone, je suis sûr que Esmé m'a envoyé des messages.
J'ouvre la messagerie et effectivement elle m'a écrit.

Messagerie

Esmé : alors toi, on doit parler

Moi: même pas un " Olá" ?, on doit parler de quoi ?

Mon téléphone s'éteint soudainement après l'envoie du message.
J'essaie de le rallumer mais impossible, la batterie est vraiment vide je crois.
C'est vrai que ça fait quand même trois jours que je ne l'ai pas chargé.
Je trouve le chargeur et le branche mais ça ne passe pas.
Ne me dites pas qu'ils ont encore coupé l'électricité ?
Je pose le téléphone et me rends rapidement chez tia ramona pour vérifier.
Arrivé, je trouve Pablo assis contre le mur de leur cour entrain d'écrire sur son téléphone.

- Olá Pablo

Je m'approche de lui et m'assois parterre à côté de lui.

- Paloma, ça va ?

Il me sourit puis retourne à son téléphone.

- oui et toi ?, tia n'est pas là ?

- je vais bien, non elle et ta mère sont allées en ville avec Diego

- pour faire quoi ?, demandé-je curieuse

- aucune idée, répond t-il en tapotant sur son téléphone

- tu as l'air occupé

Je dis ça en le voyant si concentré sur son téléphone.

- non, juste je dois envoyer quelques messages

- d'accord, il y a le courant chez toi ?

- non, ils nous ont encore coupé ça

C'est donc pareil dans toute la favela

- putain

- quoi ? tu voulais faire un truc avec le courant ?

- oui je dois charger mon téléphone

- ton vieux téléphone ? Il fonctionne toujours ?

Merde, c'est vrai que je ne lui ai toujours pas parlé de mon nouveau téléphone.

- oui et il n'est pas si vieux que ça hein, menté-je

- c'est ça oui

On reste un moment sans parler, vu qu'il est toujours concentré sur son appareil mais je me souviens soudainement de la réunion d'aujourd'hui.

- dit

- hum ?, me répond t-il distrait

- tu vas à la réunion du gang ?

Il me regarde immédiatement avec des gros yeux.

- comment tu sais à propos de la réunion ?

- j'ai mes sources, dis-je mystérieusement en essayant de paraître drôle

Il fronce les sourcils.

- tu es encore allé au repère ?

- non non, c'est Bianca qui me l'a dit, donc tu y vas ?

Désolé Bianca, je viens de mentir dans ton compte.

- oui, je suis bien obligé, en plus je veux que ces connards paient pour ce qu'ils ont fait à notre favela

- je peux t'accompagner ?

- hors de question !, t'es malade ?

- pourquoi ?

- comment ça pourquoi ? Tu ne fais pas partie du gang Paloma et c'est très dangereux

- je me cacherai, aller !

- non, ne force pas

- Pablo, julio a failli mourir il y a quelques jours à cause de ces connards, je veux assister à cette réunion !, dis-je avec détermination

- même si je refuse, je suis sûr que tu vas trouver un moyen de venir n'est-ce pas ?

Je le regarde innocemment.

Il souffle vaincu, se lève et entre dans la maison puis ressort quelques secondes plus tard avec une casquette.
Il se rassoit à côté de moi et me caresse les cheveux comme il a l'habitude de le faire.
Je le regarde faire, ses gestes sont tellement doux.
Il finit par poser la casquette sur ma tête en me faisant un sourire.

- avec un peu de chance tu ne te fera pas cramé

- oui, sourié-je ravie

Il me regarde sans rien dire, j'ai l'impression qu'il cherche quelque chose.
Inquiète, je commence à me toucher le visage.

- j'ai quelque chose sur le visage ?

- non, hum la réunion c'est à 18h ce soir donc on se retrouve à l'entrée de la favela à 17h

- d'accord

17h01

- c'est bon ?

- oui, répondé-je en mettant correctement la casquette qu'il m'a donné dans la journée

J'ai mis un jean et un t-shirt un peu ample pour me fondre dans la masse. J'espère juste que Ezio ne va pas me repérer sinon il va me tuer.

- d'accord, vient on monte dans cette voiture

Il me montre une vieille voiture garé de l'autre côté de la route, un mec avec plein de tatouage est au volant.

- euh, c'est la voiture de qui ?

- um amigo ( un ami )

- lui ?

Je montre du doigt le mec tatoué.

- oui, aller vient sinon on va être obligé de marcher jusqu'à Morro da Alvorado

Je me tais et le suis.
On entre dans la voiture, lui à côté du conducteur tatoué et moi à l'arrière.
Ils commencent à discuter de business, cocaïne etc donc je ne leur prête pas attention.