Chapitre 2

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Je lève les yeux vers la frondaison verdoyante des arbres. De ma sacoche, je sors mon appareil photo, règle l'objectif dans l'espoir d'obtenir un cliché reflétant la beauté du paysage qui m'entoure. Sa quiétude aussi, bien que nous soyons en ville.

Eh oui, je suis maintenant chez moi à Boston. Mon boulot est tout simplement extraordinaire, génial, beau, sexy, séduisant.

Vous êtes en train de vous demander pourquoi. Pourquoi ? Mais à cause de Terry.

Comment ça, vous ne savez pas qui est Terry ?!!

Ah oui, il faut peut-être que je vous raconte ce qui s'est passé depuis la fin de mon entretien...

***

De retour dans mon petit bled de l'Ohio, je tue le temps comme je peux.

Mon boulot au journal ne me passionne plus, tant mes espoirs sont tournés vers Boston. Alors, oui, je ne connais personne là-bas, oui, ce serait comme repartir de zéro, mais, cet entretien m'a fait comprendre que j'ai envie de plus grand pour ma vie.

Je m'apprête à sortir ce matin-là quand mon portable sonne. En jetant un coup d'œil à l'indicatif du numéro, mon cœur manque un battement : c'est Boston. Fébrile, je m'assieds sur le perron avant de décrocher.

Allô ?

Allô, Maya ? Bonjour, c'est Raphaël Spencer du « Boston Tribune ».

Oh, mon Dieu, je vais faire un malaise ! Si Raphaël en personne m'appelle, c'est que c'est bon... Non ?

Oh, bonjour, M. Spencer.

Un rire bas qui me donne la chair de poule répond à ma phrase somme toute assez ringarde.

Maya, je crois vous avoir dit de m'appeler Raphaël.

Je meurs d'envie de lui dire « Oui, monsieur », mais là, ça fait trop cliché. De toute façon, Raphaël ne m'en laisse pas le temps.

Je tenais à vous rappeler personnellement pour vous faire part du résultat de votre entretien.

C'est puéril et inconscient, mais je retiens mon souffle. Ah oui, je croise les doigts. Et mes orteils dans mes ballerines.

Je vais être bref...

Abrège, Raphaël, abrège.

Votre article a séduit Javier, notre PDG. Il lui a semblé que vous aviez parfaitement le profil pour faire partie de notre équipe.

Putain, ce n'est pas possible !

Si vous êtes toujours intéressée, vous êtes la bienvenue au « Boston Tribune ».

Dans mon esprit, je reste plusieurs minutes sans rien dire ; c'est quand Raphaël s'inquiète que je réalise qu'il faut que je dise quelque chose !

Maya, vous êtes là ?

Je crie sans aucune dignité, ce qui fait bien rire mon interlocuteur Seigneur, il doit me prendre pour une cinglée.

Bien, je vais demander aux ressources humaines de vous envoyer votre contrat de travail par mail. Vous semble-t-il raisonnable de commencer d'ici la fin du mois ? Le temps de vous organiser ?

Ça me semble possible.

Bien ! Je vous dis donc à bientôt, mademoiselle Smith.

D'accord. Encore merci pour tout, monsieur Spencer.

Pourquoi ai-je le sentiment que c'est à lui et à lui seul que je dois mon poste dans le journal de mes rêves ?

BéguinsWhere stories live. Discover now